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[Dossier] Serez-vous capable de (re)trouver toutes les œuvres qui ont inspiré la série Dragon Age ?

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L’univers de Dragon Age vous parle ? Sans doute avez-vous toujours baigné dedans plus ou moins consciemment. Ça par exemple. Et voilà. Dragon Age : Inquisition…

L’univers de Dragon Age vous parle ? Sans doute avez-vous toujours baigné dedans plus ou moins consciemment. Ça par exemple.

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Et voilà. Dragon Age : Inquisition a investi les foyers, et l’on ne vous parle plus que de ça (notre test, ici). Toutes ces histoires par ci, cet univers par là, ces choses à faire, ces choix… mais où les auteurs de chez Bioware vont-ils donc chercher tout ça ? Oh, vraiment ? On a bien quelques pistes, quitte à mettre un bémol sur les analogies les plus systématiques.

Le Trône de Fer

Le sentiment le plus courant. Où l’on a vite fait de trouver un air de Westeros au continent de Thedas et à ses jeux de sept familles en constante délicatesse, d’associer l’empire déchu des Tévintides aux Targaryens, les Qunari aux Dothraki, l’Engeance aux Marcheurs blancs ou encore la Garde de nuit aux…euh, Gardes des ombres. Oui, bon. Aléas de traduction mis à part, Dragon Age doit effectivement une partie de son style à la saga de George Martin… entre autres œuvres littéraires. Les petits clins d’œil sont bien là, à l’image de cette épée Oathkeeper (Féale en français, l’épée en acier valyrien que Jaime Lannis… OK, pas de spoiler) trouvée dans Origins. On plaidera néanmoins que le coup du monde agité où surgit une menace plus pressante à même de tout dévaster, c’est une situation assez commune en Fantasy (et ailleurs, accessoirement).

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Le Seigneur des Anneaux

Capitaine Evident au rapport : le monde est au bord du gouffre, et c’est un petit groupe composé notamment d’elfes, de nains et d’humains – dont l’héritier du trône dans le cas de Dragon Age : Origins – qui part attaquer le Mal à sa racine au péril, et sacrifice pour certains, de leur vie. Bon, s’il faut remercier Tolkien chaque fois que l’on reprend la page 3 du manuel du petit fantaisiste, on n’a pas fini… Mais il reste difficile de ne pas voir, en particulier depuis les adaptations de Peter Jackson pour le grand écran, un peu d’Uruk-hai chez ces Hurlok, Genlock et au tres Ogres de l’Engeance. Le tout, c’est de le prendre avec philosophie, voire un peu d’humour. Le nain Varric, notamment, s’amuse régulièrement à commenter, railler ou même singer les clichés du genre, quitte à faire son Gimli et le compte des morts au terme d’un combat quand, hormis sa taille, tout ou presque le sépare du personnage de la Communauté de l’Anneau.

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La Roue du Temps

Les choses sérieuses commencent. La société Qunari dépeinte notamment dans Dragon Age II vous a tapée dans l’œil ? Le monde des rêves, les Gardes des ombres, le Cercle de Magi, les apostats vous intriguent ? On conseillera aux plus téméraires de se pencher sur la saga de feu Robert Jordan (attention, il y a du volume à la douzaine…), tant les rapprochements sont légitimes. Parmi les plus troublants, cet empire Seanchan où les magiciennes sont soumises et tenues en laisse par leur maîtresse tels les Saarebas des Qunari. On ne parlera pas de plagiat pour autant, tant la Fantasy a tendance à se nourrir de ses propres ancêtres, jusqu’à Tolkien ou même les mythologies, pour évoluer et, dans les cas les plus heureux, s’en démarquer. Ce que ne manque pas de faire Dragon Age occasionnellement.

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The Witcher

Cela paraît ironique, mais rappelez-vous que le Sorceleur est avant tout une saga littéraire de l’écrivain polonais Andrzej Sapkowski, initiée bien avant que les jeux de CD Projekt ne lui rendent hommage. Dragon Age a notamment pris le même parti, alors original, de dépouiller les Elfes de leur éternelle pompe de circonstance pour en faire les victimes de l’oppression et de l’exploitation des humains, réduits au rang de citoyens de seconde zone ou de hors-la-loi reclus dans les bois.

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Baldur’s Gate et son engeance

On n’est jamais si bien servi que par soi même : Dragon Age a toujours été présenté comme le descendant spirituel du jeu auquel Bioware doit sa réputation de grand faiseur de RPG. En vérité, comme chez tout studio de développement, le titre doit à l’ensemble de ses prédécesseurs, et d’un épisode à l’autre la saga évoque au moins autant Knights of the Old Republic ou Mass Effect que le père proclamé. Les clins d’œil sont d’ailleurs nombreux, mais si peu échapperont à la fameuse tête de Krogan accrochée au mur dans Inquisition, les références à Baldur’s Gate et à son univers sont autrement plus subtiles. La petite phrase « Gather your party and venture forth » avant chaque déplacement, passe encore : c’est une constante. L’arbalète nommée discrètement après une classe de personnage de Neverwinter Nights, c’est déjà un peu plus retors. Une figurante du nom d’Edwina dont la robe rouge évoque fatalement le Sorcier Rouge de Thay Edwin et son malencontreux accident, ça devient carrément vicieux… même si retrouver la référence aussi bien dans Origins que dans Dragon Age II (et peut-être Inquisition, faute d’avoir encore passé toute la région au peigne fin) écarte définitivement l’hypothèse de la coïncidence. Le deuxième volet a même droit à une quête dans les Tréfonds directement reprise de Baldur’s Gate II. Et pour le coup, Varric ne s’en est pas vanté. Si tous ces « easter eggs » permettent d’exorciser quelque peu la chose, l’esprit de Baldur’s Gate n’en demeure pas moins omniprésent, hantant jusqu’aux personnages, dont les stéréotypes évoluent d’un titre à l’autre. Vous avez un faible pour Morrigan, Anders ou encore Fenris ? Faites (re)connaissance avec Viconia DeVir ou Valygar, a priori ils devraient vous plaire.

DAI

La (méta) culture populaire

Au hasard de vos expéditions, vous rencontrez un couple devant un cratère causé par la chute d’une météorite. De bon cœur, Martha et Jonathan décident d’adopter l’enfant tombé du ciel en se jurant de l’élever comme le leur. Pour la subtilité, on repassera, mais la référence fera sourire. Dommage, le fait de devoir acheter un contenu additionnel plutôt cher payé (La Forteresse des Gardes des Ombres) pour effectivement faire quelque chose du minerai extraterrestre récupéré sur place aura vite fait de remettre les idées à la leur. Toujours est il que les allusions de ce type, à Superman, Star Wars, South Park, Die Hard ou même au Sixième sens sont disséminées partout à travers les différents épisodes de la série, tel le journaliste ou le traducteur vous caseront un peu de Mozinor ou de Grand Détournement dans sa titraille. Ainsi, allez donc secourir la princesse reine dans sa cellule, et c’est vous qui aurez la possibilité, devant son déguisement, de lui demander depuis quand on engage des nains dans la garde. Payez-vous un peu de bon temps dans Dragon Age II, et votre ravisseur vous racontera sans honte la fin de Citizen Kane ou du Sixième sens… Taillez le bout de gras avec l’esprit Cole dans Inquisition, et c’est entre autres la finalité de Soleil Vert qu’il vous révélera… Parlez avec Sten après avoir accompli votre mission dans Origins, il vous avouera sa déception quant au fait que le gâteau n’ait été qu’un leurre. Les exemples sont, en vérité, bien trop nombreux pour être listés (et on se sent déjà assez coupables de vous avoir gâché certaines de ces surprises).

Car dans le fond, les auteurs n’ont toujours besoin d’aller chercher leur inspiration plus loin qu’à travers la fenêtre. Aussi médiéval soit-il, le monde de Dragon Age présente pas mal de thématiques très actuelles. Aussi fantastique soit-il, il est aisé d’y associer le sort des Elfes à celui de nos Indiens d’Amérique, de reconnaître le Vatican dans la Chantrie ou encore de voir en Thedas une carte de l’europe du moyen âge… en particulier si vous jouez en version originale, accents à l’appui !

Le dernier opus de la série, Dragon Age : Inquisition, vient de sortir sur PC, Xbox One et PS4.

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