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Les cookies coûtent des milliards aux entreprises

C’est un peu une ritournelle à l’ère du web, les gardes fous des uns deviennent freins pour d’autres. L’application de la législation sur les cookies couterait…

C’est un peu une ritournelle à l’ère du web, les gardes fous des uns deviennent freins pour d’autres. L’application de la législation sur les cookies couterait 1,8 milliards d’euros par an aux entreprises.

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Depuis 2009, une directive européenne, 2009/136/CE (transposée dans le droit français en 2011), oblige les sites internet mais également les éditeurs de sites, de système d’exploitation, et d’applications, les régies publicitaires, les réseaux sociaux et les éditeurs de solutions de mesure d’audience (CNIL), à faire publicité de leur politique en matière de cookies (ou données de navigation) et à afficher un bandeau requérant l’assentiment de l’internaute avant leur utilisation.

Il y a presque un an, la CNIL venait apporter sa pierre à l’édifice avec une recommandation expliquant comment se mettre en conformité avec la directive européenne : le consentement préalable.

C’est ainsi que vous apercevez régulièrement de petites fenêtres requérant votre consentement pour l’utilisation et la captation de cookies avant toute poursuite sur le site que vous visitez. Ceci posé, ITIF (The Information Technology and Innovation Foundation), think tank américain, a calculé le coût de ce dispositif pour les sites concernés au sein de l’Union Européenne : 1,8 milliards d’euros par an (2,3 milliards de dollars).

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capture d’écran – 20 minutes

Comme le précise French Web cette estimation est faite à partir « de l’estimation du coût de mise en conformité et de celui lié à une perte de productivité supposée pour les e-commerçants ». Cependant, sans donnée sur le nombre de site concerné, l’estimation par entreprise se révèle difficile.

Par ailleurs, en cas de non-conformité avec la loi, ces entreprises s’exposent à des amendes (ou des avertissements public). La CNIL a publié le tableau récapitulatif des sanctions prononcées par la CNIL en 2014, pour ce défaut de consentement, entre autre, Google s’est vu infliger une amende de 150 000€ (le 3.01.14).

Le think tank appelle donc à une suppression de cette loi, le rapport coût/avantage n’est pas en leur faveur :

Compte tenu des coûts et des avantages limités de la loi, les responsables politiques européens devraient l’abolir, un acte largement symbolique pour le bien de l’économie numérique européenne.

Pour l’association « e-commerce Europe », cette loi pourrait entrainer une distorsion de concurrence avec d’autres pays voisins non assujettis à cette directive.

La bataille s’annonce difficile alors que l’Union Européenne semble engagée dans une entreprise de régulation d’internet à l’avantage des particuliers : droit à l’oubli (application de ce droit requise à Google), e-confidentialité, protection de la vie privée (cookies) et de la neutralité du net, etc.

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Le think tank n’en oublie pas moins les « consommateurs », « citoyens de l’UE », désavantagés eux aussi par cette loi. Selon l’ITIF, cette augmentation des coûts pour les sites web européens a plusieurs conséquences néfastes pour l’internaute :
– le peu de recettes disponibles qui empêche ces sites de développer des « contenus et services en ligne de qualité » ;
– l’information obligatoire aux internautes sur la politique des cookies peut « décourager » certains de leurs usages « non controversés », comme la « personnalisation qui améliore l’expérience en ligne des utilisateurs » ;
– les publicités ciblées proposées grâce aux cookies « profite largement aux consommateurs ».

La conclusion s’achève sur le constat du peu de plaintes déposées sur la façon dont ces sites web utilisent des cookies (80 plaintes déposées à l’ICO -The Information Commissioner’s Office- au Royaume-Uni contre 9000 pour le télémarketing) :

« Ce nombre insignifiant de plaintes ne vaut pas le fardeau financier de la loi » compte tenu du caractère de la majorité de ces plaintes, « ennuyeux, personnel et une perte de temps ».

Il est dommage que ce think tank n’ait pas réalisée une estimation des bénéfices engendrés par l’utilisation de ces mêmes cookies par les sites européennes mais également par ceux qui ne sont pas soumis à la directive. Afin de mieux se rendre compte du déséquilibre décrié par l’ITIF.

Woody-Harrelson

Combien les cookies leur rapportent-ils ? À combien se situe cette « perte de productivité » estimée dans le calcul du coût des cookies pour les entreprises ?
Grâce à eux, les faits et gestes des internautes sont scrutés, analysés et consignés. Ces petits cookies permettent ainsi aux entreprises de proposer des publicités ciblées ou services personnalisés aux internautes. Combien d’internautes refusent l’utilisation des cookies lorsqu’ils naviguent sur le web ? Y-a-t-il une majorité d’internautes qui les refusent ?

Si cela ne rapportait pas, les publicités ciblées ne seraient pas la nouvelle marotte des entreprises de la high-tech. Lorsqu’elles sont proposées les publicités ciblées ont-elles un réel impact (retour sur usages, achats, etc.).

Doit-on tout accepter au non de la libre entreprise ? Est-ce aux internautes d’accepter l’usage qui est fait des cookies ou aux entreprises de se conformer à la nécessaire protection des internautes ? Une issue alliant ces deux objectifs est-elle possible ?

Autant de questions auxquels l’Union Européenne aura à répondre prochainemennt alors même qu’elle table sur une révision de la loi de 1995 (réglementation relative à la protection des données) et qu’elle doit adopter le nouveau paquet législatif sur la protection des données personnelles, que les représentants parlementaires de 16 pays membres (Allemagne, Autriche, Belgique, Croatie, France, Grèce, Hongrie, Lituanie, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal, République tchèque, Roumanie, Royaume-Uni, Slovaquie et Suède) l’empressent d’adopter « d’ici 2015 », l’affaire PRISM/NSA étant passée par là.

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27 commentaires
  1. Ca fait perdre des sous aux entreprises… Mais ca en fait aussi gagner aux entreprises qui travaillent dans le web, pour mettre les sites en conformité ! :p

  2. Mais quel bande de bullshitteur, ca leur coute keudal. Ils veulent juste ne plus avoir a prévenir qu’ils se font plaisir sur les données personnelles des gens.

    D’ailleur les encard ne nous proposent pas d’accepter ou non, ils informe juste que des cooki VONT ETRE utilisés

  3. @kyu 10000% d’accord je me surprend a rechercher le bouton je ne veux pas de cookie! C’est surtout cela qui nuit à la productivité!(je sais une config explo suffit mais bon)

  4. Les cookies qui posent problème ce sont juste ceux de traçage pour la publicité ciblée ou pour les réseaux sociaux.
    La grande majorité des sites n’a pas à se prendre la tête avec ça. Par exemple les sites marchands qui utilisent les cookies pour gérer un panier ou retrouver un utilisateur ne sont pas concernés.

    Quant aux pubs du jdg, visiblement, elles sont juste liées automatiquement aux mots clés de l’article.
    Suffit de voir les pubs en question sur cette page, ça ne parle que de cookie à manger.

  5. “Il est dommage que ce think thank n’est pas réalisée” : JDG, vous employez le stagiaire bfm-i-télé ? 😀

  6. Euh …. “Think thank” ? Vous êtes sur de pas avoir voulu dire “Think tank” ? Parce “Think thank”, je ne vois pas ce que ça voudrait dire …

  7. les cookies servent surtout à faire des pubs ciblées, mais sans cookies vous devriez vous reconnecter à chaque fois que vous quittez un site, et certains site seraient complètement inutilisable (sites d’achat avec des redirections qui améliorent la sécurité et qui limitent la charge sur le même serveur). et franchement, ça me pose pas de problème d’avoir des pubs sur des trucs qui m’intéresse. vous avez envie d’avoir des pubs pour enfant au début de vidéos YouTube ? moi non.
    par contre l’étude me semble bidon parce que de nombreux sites américains ont aussi le bandeau pour te prévenir des cookies. le problème c’est que ça change rien vu que presque tout le monde clique sur ignorer et aller sur le site, et n’a aucune idée de ce qu’est les cookies.

  8. Ma fois, un simple avertissement sans consentement aurait été suffisant.
    Ca doit faire peur aux internautes lambda qui y voient un avertissement type norton “DANGER”.

    A ça il faut ajouter la monté en puissance d’adblock, et il faut bien reconnaitre que les sites (dont JDG) doivent tirer leurs revenus quelque part.

    Si on leur interdit tout, comment feront-ils ? Des sites à accès payant ? Impossible…

    Il faudrait plutôt une charte fair-use ou une norme accessible (financièrement) avec des contrôles automatisés des “fraudeurs”. On ajoute un beau logo qui montre ce que fait le site (comme pour l’alimentaire en Angleterre avec une note de 1 à 5) et ce serait aux utilisateurs de décider de continuer sur le site ou non.

    De toute façon il y a eu trop d’abus de la part des sites, et maintenant trop d’abus de la part des utilisateurs. Il est temps de faire quelque chose !

  9. C’est surtout ULTRA RELOU pour les utilisateurs ces messages !! L’enfer est pavé de bonnes intentions, mais vite, supprimez cette loi à la con qui nous emm*rde et gêne notre navigation. -_-

  10. Euh à moins qu’il s’en fassent glisser des bien profondes. Ca coûte presque rien en dev de faire une modal pour les cookies.

  11. “les publicités ciblées proposées grâce aux cookies « profite largement aux consommateurs »”
    C’est mignon..

  12. Bourré de fautes, cet article ^^ ! Faut se relire !

    Sinon, ça me paraît un peu abusé cette histoire, la plupart des sites ont installé un petit bandeau pour ça, ça doit prendre environ 5 minutes à mettre en place, alors que ça leur coûte autant, j’ai des doutes.

  13. Vous ne voulez pas qu’il utilisent vos cookie ? c’est simple Ctrl + N pour la navigation privée. A bon entendeur …

  14. Les gars… La perte de revenus provient de la publicité ciblée, pas du cout d’installation du bandeau d’avertissement…

  15. Cette loi est idiote, elle s’attaque au conteneur et pas au contenant. On utilise les cookies pour plein de choses, ne serait-ce que pour le mécanisme de session qui est un des piliers du web 2.0. La publicité ciblée n’est qu’un usage des cookies parmi bien d’autres. C’est comme si pour réduire la pub papier, on demandait à toutes les entreprises possédant des imprimantes d’en avertir leurs clients… Au final, les utilisateurs sont complètement paumés, j’ai ajouté le message avec une longue page d’explication sur un des sites que je gère et on a reçu plusieurs messages de visiteurs qui prenaient les cookies pour des virus. Et tout ça ne servira à rien car on peut très facilement faire de la pub ciblée sans employer de cookies…

  16. perso j’men fous de ce qu’ils font avec leurs cookies, mais ça me casse les c******* de devoir fermer les fenêtres qui s’ouvrent a chaque fois que j’arrive sur un site.

  17. “les publicités ciblées proposées grâce aux cookies « profite largement aux consommateurs” : ben voyons !

    Quand j’achète un produit les pubs continuent de me suivre sur chaque clic.
    Pourtant je n’en ai plus besoin puisque j’ai acheté le produit, mais le matraquage continu lui, et ça agace.
    Alors je ne trouve pas que cela me profite largement mais que cela me dérange largement.

Les commentaires sont fermés.

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