Janvier 2005 : La rencontre, le coup de foudre
C’était au début de l’année 2005. J’errais sans but, tantôt absorbé sur Diablo 2, tantôt surexcité sur Warcraft 3 et son DotA de plus en plus célèbre. Des deux univers, ma préférence allait au second, riche d’un background travaillé, d’illustres héros et de guerres mythiques. Vous vous doutez bien que quand mon regard a croisé celui de World of Warcraft, le coup de foudre était inévitable. Et comme moi, de nombreux amateurs de jeux estampillés Blizzard ont quitté leurs bien-aimés pour fricoter avec la nouvelle starlette du MMO. Si une fanbase solide et une licence juteuse jouaient déjà en la faveur du MMO, c’était sans compter sur sa beauté simple et sa grande accessibilité. En un an, World of Warcraft décuple son nombre d’abonnés, passant d’une « niche » de 600 000 joueurs à une horde de 6 000 000 de passionnés : le MMO devient la star incontestée du marché.
Janvier 2006 : L’âge d’or parfum Vanille
L’époque que beaucoup considèrent aujourd’hui comme « l’âge d’or » de World of Warcraft bat son plein. Les donjons de niveau 60 accueillent des groupes de 5, 10 ou encore 15 joueurs, tandis que des groupes de 40 aventuriers se forment pour défaire les premiers world boss et vider le Cœur de Magma. Arrivent alors les premières mises à jour, avec l’intégration du Repaire de l’Aile Noire, de Zul Gurub, d’Ahn’Qiraj puis de Naxxramas. Deux ans s’écoulent et le nombre d’abonnés ne cesse de grimper. Blizzard, bien convaincu de tenir là la recette miracle, décide d’injecter une bonne dose de contenu au jeu en déployant Burning Crusade, la toute première extension d’une poule aux bons gros œufs d’or.
Janvier 2007 : Première extension, WoW prend son envol
Telle une starlette hollywoodienne après sa première chirurgie esthétique, World of Warcraft met toutes les chances de son côté en proposant toujours plus d’activités à ses fidèles. Nouvelles zones, nouvelles quêtes, nouvelles races et montures volantes, ça y est, Blizzard tient désormais la formule gagnante qui lui servira pour ses quatre prochaines extensions. Pour assurer le fan service et faire avancer la trame de son scénario, le MMO fait le choix de mettre en scène des visages bien connus comme Kael’Thas, Dame Vashj et plus tard Archimonde ainsi que Illidan, un vilain dont la puissance n’a d’égal que sa classe. Les joueurs sont ravis, ils peuvent désormais participer à l’écriture d’une histoire qui perdure encore aujourd’hui. Deux ans après la sortie de Burning Crusade, c’est au tour de Wrath of the Lich King d’entrer en scène.
Novembre 2008 : Le retour du Roi
World of Warcraft n’a jamais été aussi en forme, avec plus de 11 000 000 d’abonnés. Célèbre et adulé, le MMO décide de se faire greffer un nouveau continent, le Norfendre, foyer du Fléau mort-vivant. En foulant du pied ces terres ancestrales, les joueurs replongent avec enthousiasme dans l’univers mis en place par Warcraft 3 : The Frozen Throne. Malgré une meilleure scénarisation des quêtes, l’arrivée d’une nouvelle classe (Chevalier de la Mort) et l’introduction du phasing (procédé permettant de superposer plusieurs versions d’une même zone), on pointe du doigt un contenu de haut niveau devenu trop accessible au « petit peuple », ou « casu », dans le parler MMO. Très réactif, Blizzard réagit en implémentant son plus beau chef d’œuvre : le raid d’Ulduar. Et avec lui, les premiers « hard modes », qui donneront naissance aux raids héroïques quelques patchs plus tard. L’extension se conclut bien entendu sur l’exécution du traître Arthas, alias le Roi-Liche. Nous sommes en décembre 2009. La prochaine extension n’arrivera qu’un an plus tard.
Décembre 2010 : Le foutage de gueule
D’ici l’arrivée de Cataclysm en décembre 2010, les aventuriers les plus chevronnés ont eu le temps de tuer le Roi-Liche une cinquantaine de fois. Autant dire qu’après une telle période de disette, la faim s’est transformée en famine. Et pourtant, les serveurs du MMO ne désemplissent pas lorsqu’est enfin déployée la troisième extension. Dès lors, le chirurgien favori de la star World of Warcraft se transforme en boucher. Les continents originels sont transfigurés par le passage d’Aile-de-Mort, destructeur de monde et nouvel antagoniste pour les deux années à venir. Les quêtes sont entièrement retravaillées, les anciennes modifiées en profondeur, mais dans l’ensemble, on fait du neuf avec du vieux. Pas mieux du côté des donjons, qui revisitent certains classiques (Mortemines et Ombrecroc), ou des raids qui osent nous resservir des boss déjà rencontrés auparavant (Nefarian et Ragnaros). Au terme des deux ans d’extension et de 11 mois passés dans l’infâme raid de l’Âme des Dragons, World of Warcraft aura perdu presque 3 000 000 d’abonnés.
Septembre 2012 : Des pandas et des hommes
Bien décidé à prolonger l’aventure, Blizzard déploie Mists of Pandaria, une extension qui surfera sur la mode des pandas et autres chinoiseries. La grande star World of Warcraft, après s’être fait charcutée des pieds à la tête, aurait-elle cédé à l’appel d’une mode destinée à des adolescents aux goûts discutables ? Si tel est le cas, on lui pardonne. Pour peu que l’on puisse voir plus loin que l’ajout de pandarens trop choupinous, des vilains sentiments qui prennent vie pour devenir des boss (les Shas) et d’une ambiance digne du traiteur chinois de sa pause dej’, Mists of Pandaria reste bel et bien une bonne extension. Bien entendu, après avoir enduré Cataclysm, tout peut nous exalter. Pour autant, MoP propose des raids à la difficulté tantôt accessible, tantôt corsée, selon le niveau de difficulté adopté. Une nouvelle classe remplissant les trois rôles de la sainte trinité, trois nouveaux champs de bataille, des combats de familiers à la sauce Pokémon et des donjons particulièrement retors lorsque parcourus en mode défi viennent compléter le menu des festivités. Que demander de plus, si ce n’est de ne pas moisir une année supplémentaire à se nourrir de la dernière mise à jour avant la prochaine extension.
Novembre 2014 : L’avenir appartient à ceux qui farment tôt
Malheureusement pour les joueurs, Blizzard, comme à son habitude, les fait poireauter un bon moment avant l’arrivée de Warlords of Draenor, cinquième et dernière extension en date. Avec elle, World of Warcraft soufflera sa dixième bougie. Et on a beau le critiquer, lui reprocher d’avoir changé et de n’être qu’une vieille vedette has been refaite, on n’en reste pas moins à trépigner d’impatience en attendant les nouveautés de cette nouvelle extension. Nous ne sommes d’ailleurs pas à la fin de nos surprises si l’on en croit les développeurs qui souhaiteraient faire vivre leur protégé 10 ans de plus. Reste à savoir dans quel état sera World of Warcraft en 2024. Sûrement vieux, usé et fatigué, affublé d’une perfusion et radotant sur cette belle époque où les joueurs gambadaient et décapitaient à la Croisée des chemins.
Comme l’a dit un jour un homme sage : « Aucun règne n’est éternel »
Terenas Menthil II, Roi de Lordaeron, père du prince Arthas Menethil
N’hésitez pas à nous faire part vous aussi, dans les commentaires, de vos moments importants vécus dans cette décennie virtuelle !
🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.