Il est bien difficile de quantifier la fréquentation des salles de cours dans un grand établissement comme Harvard. Afin d’avoir une meilleure idée sur la question, Peter K.Bol, vice-président de « l’Initiative for Learning and Teaching » a décidé le printemps dernier d’installer des caméras secrètes dans une dizaine de classes. L’université voulait ainsi savoir s’il existait des fluctuations dans les habitudes de présence des élèves, mais aussi des professeurs.
Mais pour que les résultats ne soient pas faussés par des étudiants s’étant fait passer le message, l’ILT a cru bon de n’avertir personne de la présence des dites caméras. Si l’initiative a permis de collecter des données intéressantes sur le taux de « remplissage » des sièges, elle a rapidement fait l’objet de vive critique de la part des principaux concernés et du corps enseignant.
De manière assez compréhensible, les étudiants ont déclaré que ce dispositif ne respectait pas leur vie privée, bien qu’aucun nom n’ait été dévoilé. L’ILT a également précisé que les clichés et images capturées avaient été détruits, et qu’ils ne se focalisaient pas sur des étudiants en particulier.
Mais ce sont visiblement les professeurs qui ont été le plus surpris par la démarche. Peter Burgard, qui enseigne l’allemand, estime qu’il y a une nette différence entre une surveillance nécessaire et subie.
Nous savons qu’il y a des centaines de caméras dans tout Harvard, et nous acceptons qu’elles soient là pour la protection, la sûreté et la sécurité. Mais l’idée que des photographies soient prises dans une classe sans en informer les étudiants, et encore moins le professeur est quelque chose de très différent. C’est de la surveillance (traduction via NextImpact)
Même constat pour Harry Lewis, qui enseigne l’informatique, et qui s’est épanché dans les colonnes du Boston Globe.
Vous ne devriez mener des études qu’avec l’accord des gens qui seront étudiés […] Ce n’est pas parce que la technologie peut être utilisée pour répondre à une question qu’elle devrait l’être. Et si vous observez des gens de manière électronique et que vous ne leur dites pas avant, vous devriez au moins leur dire après.
Mais pour Peter K. Bol, le sujet n’était pas l’humain en personne, et c’est bien un ensemble de données qui a été analysé. Drew Faust, la directrice d’Harvard a quand même signalé qu’elle prenait cette affaire « très au sérieux », et qu’un jury s’intéresserait à ce cas de plus près.
Ironie du sort, l’établissement avait récemment communiqué à tous ses élèves un code d’honneur dans lequel il était stipulé que l’université voulait renforcer le respect de la vie privée des élèves et des enseignants.
Légitime, selon vous ?
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Et au final, ce taux de remplissage ? 🙂
Si je payais une école à plus de $200.000 à mon gamin, j’apprécierais de savoir s’il participe bien à ses cours, ou s’il passe son temps au pub ou autre. Difficilement acceptable quand on est étudiant, apaisant quand on est parent/responsable financier
“oui mais et si c’est l’étudiant qui paye sa scolarité avec un prêt et tout hein ?” Oh, toi, ta gueule.
@z0ng0: sauf que la c’étais uniquement pour quantifier le nombres d’étudiant présent dans tels ou tels cours, et non pour vérifier les absences et appeler papa maman ^^.
Après sécher tout les cours d’une université à 200k $ avec un tri à l’entrée très strict je suis pas sur que ce soit si courant que ca non ?
Dans ma fac de médecine (lille 2) on est aussi filmés, les places des boursiers sont vérifiées à chaque cours de cette façon et ils repèrent ceux qui foutent vraiment le bordel lorsque les vigils (2/amphi) voient pas d’où ça vient, la différence c’est qu’on est au courant :p
Après le folklore dit qu’ils voient le taux de remplissage et du coup un cours boycotté (genre l’optique, cette blague…) va sûrement être majeur au concours PACES, et personnellement j’y crois ^^
« oui mais et si c’est l’étudiant qui paye sa scolarité avec un prêt et tout hein ? »
“Bonjour, je suis étudiant, et ceux pour les dix prochaines années à venir. Que pensez-vous d’un prêt (étudiant) à hauteur de 200k€ ?”
“[…] et CE […]” Phoque.
Prétexte bidon, il suffit d’installer un système pour savoir si le siège repliable est occupé pour connaïtre le taux de remplissage de la salle , pas besoin de filmer.
@petis Aux états c’est courant qu’un étudiant qui fasse un emprunt pour financer de longue étude dans une grande école…
@clymB : sur le principe, je suis bien d’accord avec toi. Mais comme argent n’est pas toujours synonyme de bonne éducation…
@Petis : comme le dit Parker, c’est fréquent des prêts étudiant de ce montant, au moins là-bas. On a beau critiquer le prix de nos écoles en France, elles sont beaucoup BEAUCOUP moins chères que les ricaines. Après, si tu regardes, un jeune diplômé du MIT, Harvard ou Stanford (pour ne citer que ces écoles) gagne suffisamment bien sa vie dès le début pour pouvoir assumer pleinement le remboursement du prêt, parfois même de manière anticipée