« Le piratage survient souvent lorsque la demande du consommateur n’est pas satisfaite par l’offre légale, comme les services allant de Netflix à Spotify, iTunes l’ont démontré, la meilleure façon de combattre le piratage est de multiplier et d’offrir un meilleur service légal », expose Google dans son rapport.
Dans l’introduction de ce document de 26 pages, Google précise ainsi ses principes anti-piratage :
– Multiplier et améliorer les alternatives légales ;
– suivre l’argent. Les sites pirates étant de véritables entreprises commerciales, s’attaquer à leur rentrée d’argent se révèle un moyen efficace ;
– être efficace, économe et évolutif ;
– se prémunir contre les abus. Notamment les allégations d’infractions au copyright utilisées comme prétexte à la censure et d’entrave à la concurrence ;
– garantir la transparence, en, divulguant le nombre de demandes reçues par Google de la part de propriétaires au titre de droit d’auteur mais également celles des gouvernements pour supprimer certaines informations visibles sur un ou plusieurs services de Google.
C’est dans cette optique que la firme, sise à Mountain View, a revu entièrement son célèbre algorithme sous la pression des ayants-droit.
Désormais, certains termes tels que « free », « download », « streaming » ou « watch », qui pouvaient faire ressortir des liens vers des sites pirates , renverront vers du contenu légal. Le contenu considéré comme illégal sera rétrogradé, c’est-à-dire moins bien référencé. Plus les sites proposant des œuvres piratées seront signalés par les ayants droit (musique, cinéma, etc.), comme étant en infraction au DMCA (pour Digital Millennium Copyright Act), plus ils seront rétrogradés dans les résultats de recherche.
Ainsi, si vous souhaitez retrouver votre site favori de streaming illégal, il faudra peut-être chercher loin dans les pages résultats de Google avant de tomber dessus. Google souhaite ainsi inciter les internautes à choisir l’offre légale qui sera mise en avant.
« Cela va renforcer l’efficacité de cet outil » assure Google dans son rapport. “Avec cette nouvelle version de notre algorithme, nous nous attendons à ce que le classement de certains des sites les plus utilisés pour le piratage soit visiblement affecté” explique Katherine Oyama, conseillère au Copyright chez Google.
En effet, les internautes cliquent la plupart du temps sur les liens proposés dans les premières pages de résultats, si ce n’est la première.
Mais Google ne compte pas pour autant se faire censeur :
Même pour les sites pour lesquels nous déréférençons le plus de pages, cela représente au final qu’une partie mineure des pages qu’ils comptent au total et il serait inapproprié de supprimer entièrement ces sites de notre moteur de recherche dans ces circonstances.
Cette politique inédite de mise en avant du contenu légal est une aubaine (et un paradoxe) pour Google qui développe également sa propre offre légale (de films, musiques et livres) mais est aussi détenteur de.. Youtube, souvent décrié. Par ailleurs, ces nouvelles mesures seront également visibles à travers les suggestions. Google proposait ainsi des liens vers de sites pirates ou non, sans aucune discrimination, ce qui lui valait nombre de critiques des ayants droit considérant que le site était « une plateforme pour le piratage […] qui choisit d’ignorer le contenu illégal et peu recommandable qui surgit après la plus simple des recherches » comme le signale le Figaro, rapportant les propos de Rupert Murdoch, PDG de NewsCorp, dans une lettre envoyée au Commissaire européen à la Concurrence, Joaquin Almunia.
Le nouvel algorithme renverra uniquement vers des recommandations de sites légaux. Google met donc en place une nouvelle offre publicitaire servant à promouvoir l’offre légale.
Ces mesures sont cantonnées aux États-Unis pour le moment, mais Google souhaite étendre cette offre à plusieurs pays.
Ces diverses annonces sont également l’occasion pour Google de délivrer quelques chiffres : 222. C’est en millions, le nombre de sites déréférencés par Google en 2013 (sur 224 millions de demandes reçues). Les sites les plus touchés par ce déréférencement sont RapidGator, 4Shared et Dilandau, quand l’industrie musicale est celle qui effectue le plus de signalements, la BPI (Bristish Phonographic Industry, association des professionnels de la musique britannique) suivi par la RIAA (Recording Industry Association of America représentant les majors us) en pole position.
« Nous recevons aujourd’hui plus de demandes de déréférencement d’URL en une semaine qu’au cours des douze années 1998-2010 réunies », confesse Google. Des demandes de plus en plus nombreuses puisqu’en 2012 seulement 57 millions de pages avait été signalées aux services de Google (le système de signalement de contenu pirate a été mis en place en 2011). La firme affirme traiter les demandes dans les 6 heures suivant leur réception.
Parmi les 2 millions de requêtes DMCA rejetées, certaines l’ont été car incomplètes, erronées ou abusives, correspondant plus à des tentatives de censure ou de suppression de la concurrence.
Les pirates survivront-ils à cet abordage en règle de Google ?
🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.
Mince, j’ai pas envie de me mettre à utiliser Bing :'(
Si ça peut inciter les sites à proposer des services légalements et à moins chers, voire gratuitement (oui !) alors là ce serait cool.
Je m’en fiche, car mes plateformes de streaming sont dans mes favoris ! MOUAHAHAHAHAHAHA !!!
Bon, restons sérieux : c’est une bonne stratégie de Google. A mon avis, elle sera suffisamment efficace ! En tout cas, ce sera toujours 1000 fois plus efficaces que HADOPI !!! Ah, mince, j’oubliais : 0 x 1000 = 0, et non 1000 ! Quel idiot je suis !
Bref, pour dire que la solution de Google sera sans doute efficace et qu’HADOPI a une efficacité de… 0… voilà.
Google a raison lorsqu’il dit :
“Le piratage survient souvent lorsque la demande du consommateur n’est pas satisfaite par l’offre légale”.
C’est sur que Spotify ou Deezer ont permis de réduire le téléchargement illégal de musique mais quid des vidéos ?!
Ne me parlez pas de Netflix et CanalPlay. Avec cette connerie de chronologie des médias, vous pensez vraiment que les gens vont attendre 3 plombes (au sens propre) pour voir le dernier blockbuster hollywoodien ?! C’est dommage parce qu’ à 9€/mois j’aurai certainement arrêté le piratage. ( qui comporte beaucoup d’inconvénients)
En attendant, ils peuvent toujours s’asseoir sur mon majeur
@yeteekma : Remarque, ca va peut-être encourager les utilisateurs à utiliser d’autres outils de recherche, tel que Duck Duck Go, comme tu l’as dit ! Mais, on verra bien le moment venu !
Même si je comprend la démarche, ça ne leur sera pas très bénéfique comme démarche, les gens utiliseront des moteurs plus impartiaux…
Ahhh , je me souviens encore de l’époque ou Google était un moteur de recherche simple, sans pub, sans liens sponsorisés, sans parti pris, sans fenêtres de merde qui te propose d’installer un navigateur “rapide” (genre le tien c’est du crottin) ou de changer ton moteur par défaut….
C’est loin tout ça XD
@Nosh : C’est vrai que l’offre est limitée. Et pour profiter d’un catalogue plus global, il faudrait être abonné à plusieurs services…
Je trouve la news un peu bizarre si l’on ne rappel pas que Google au travers de ces playstore youtube et service de musique un poids lourd de industrie audio-visuel et tout ce qui va avec… En fait moi ce que je comprend on va mettre en avant ce qui nous rapporte le plus en pub et nos services je ne vois pas ce qu’il y a de nouveau dans le monde du brouzoufff…
Le retour de lycos ! 😀
@styx : Petit rappel ajouté !
Le plus gros problème de l’offre légal c’est sa fragmentation tout le monde veut lancer son petit service et au final sa reste le bordel si on veut suivre plusieurs série. Parce que oui payer 9€ par mois sa me convient mais si je dois multiplier sa par 3 ou 4 pour pouvoir voir tout ce que je veux non. Et je parle même pas du système archaïque qui est toujours en place en France avec la chronologie des média.
Bon c’est normal.
Après on pourra être plus américains dans la façon de crier “But”….
( “Gooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooal !” )
@Elodie ce n”était pas un reproche mais je trouvais que le rôle de est google assez équivoque.
On a déjà vu ce genre de discours lors du débat sur le flash et Apple!
“se prémunir contre les abus. Notamment les allégations d’infractions au copyright utilisées comme prétexte à la censure et d’entrave à la concurrence”
ça me fait bien rire !!! vu leur politique hyper strict avec Youtube !!
Petit HS, mais les articles écrits par Elodie sont un cran (que dis-je, plusieurs crans !) au dessus de la majorité des articles du JdG, et c’est une très agréable surprise ces derniers temps.
Merci à elle pour ses articles clairs, bien écrits, et qui ont nécessité un minimum de travail !
grace a Deezer/grooveshark/soundcloud, je ne télécharge plus la musique…
Par contre pour les films c’est autre chose, car aucune offre sérieuse 🙂
bon ecouter de la musique en live je suis d’accord, maintenant la musique je ne telecharge plus ou du moin occasionellement illegalement car apres recompenser le travail d’un artiste me semble normal , donc si j’ecoute sur internet des sont que j’affectionne , ca ne me derange pas d’acheter et c’est ce que je fais , j’ai deja mis le prix pour ca
Je rejoins les commentaires au dessus.
Avec des services aussi efficaces que deezer et spotify, je ne pirate plus de musique.
Mais à cause de cette foutue chronologie des médias, impossible de se satisfaire de l’offre légale en matière de films.
cool, tous les sites vilains pas beaux seront regroupés à la cave…faudra se taper le chemin mais une fois là-bas y’aura plus qu’à fouiner tranquille 🙂
Conclusion : Google devient un site de recherche menteur et va se tirer une balle dans le pied.
En + c’est une lutte perdue d’avance.
Merci Google de me faire partir sur un autre moteur de recherche .. !