« Nous sommes tenus, au nom du Premier amendement [sur la liberté d’expression, ndlr], de répondre aux inquiétudes de nos utilisateurs et aux déclarations des responsables du gouvernement en fournissant des informations sur l’étendue de la surveillance par le gouvernement américain », a estimé Benjamin Lee, vice-président de Twitter, dans un papier publié sur le blog de la plateforme et cité par Les Échos.
Taking the fight for #transparency to court https://t.co/dy2i2r10Iu
— Benjamin Lee (@BenL) 7 Octobre 2014
Le site souhaite publier des chiffres exacts et non des fourchettes comme stipulé dans l’accord conclu entre le gouvernement américain et 5 géants du web dont Twitter ne fait pas partie.
« On devrait être libres de [publier ces chiffres, ndlr] de manière sensée, plutôt que dans une fourchette large et inexacte » a-t-il contesté. Poursuivant, « Nous avons essayé d’atteindre le niveau de transparence que nos utilisateurs méritent sans avoir recours aux tribunaux mais sans succès ».
Cependant, le Département de la Justice et le FBI refusent que Twitter publie des chiffres précis en se parant derrière la sacro-sainte sécurité nationale et s’appuient sur l’accord passé précédemment pour que Twitter s’aligne sur celui-ci. Cet accord permettant déjà aux firmes « de fournir de larges informations sur les demandes du gouvernement », selon la déclaration d’une porte-parole du département de la Justice, Emily Pierce.
Ils refusent donc que Twitter publie son « rapport de transparence » dans les conditions avancées par la firme, même publié dans une version censurée.
En avril, nous avons soumis un additif à notre rapport de transparence au département de la Justice et au FBI, qui aurait apporté davantage de transparence. Mais après des mois de discussions, nous ne sommes pas parvenus à les convaincre de nous autoriser à publier une version, même censurée, du rapport.
Pour la plateforme de microblogging ces clauses de confidentialités sont tout simplement inconstitutionnelles car elles « violent le droit de Twitter à parler de vrais sujets d’intérêt général »
. Twitter a donc décidé de porter plainte (ici en .pdf) contre James Comey, le directeur du FBI, très médiatisé ces derniers jours (grâce à ses critiques envers Apple et Google et son attaque contre le cyberespionnage chinois, et Eric Holder, procureur général des États-Unis.
L’ACLU (L’association de défense des libertés civiles) a d’ores et déjà applaudi cette fronde de Twitter qui « défie cet enchevêtrement de règles secrètes et d’injonctions ».
Apple et Microsoft ont publié les chiffres précis concernant les requêtes envoyées par les divers gouvernement à travers le monde, les Law Enforcement requests.
Fruit d’une longue bataille débutée en septembre 2013, deux mois après le déclenchement de l’affaire Snowden/NSA et les révélations sur le programme PRISM, les 5 géants du web – Facebook, Google, Microsoft, LinkedIn et Yahoo ! – ont été autorisés, depuis le 3 février, à publier les chiffres correspondant aux demandes FISA (Foreign Intelligence Surveillance Act) et NSL (lettre de sécurité) envoyées par le gouvernement américains (et ses diverses agences de renseignement) requérant des données personnelles sur des profils considérés comme suspects, les U.S National Security Orders.
Ils doivent respecter un délai de 6 mois et publier ces chiffres dans des fourchettes de 0 à 999 ou de 1.000 à 1.999. Pour Microsoft par exemple, les chiffres sont disponibles ici.
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