Alors que la situation de l’emploi est toujours aussi délicate en France, un nouveau fleuron de l’industrie appelle à l’aide : Le jeu vidéo. Malgré un savoir-faire reconnu dans le monde entier, l’industrie du jeu a déjà perdu plus de 10 000 emplois directs et indirects depuis la dernière décennie. Il faut donc impérativement que le gouvernement français soutienne et stimule un secteur qui a encore beaucoup à offrir.
C’est en tout cas ce que pense Catherine Morin-Desailly, sénatrice de la Seine-Maritime (groupe UDI), et très au fait des questions entourant le numérique au Sénat. Avec la ferme intention de se faire entendre, cette « parlementaire geek » a rassemblé deux députés (Patrice Martin-Lalande et Corinne Erhel) ainsi qu’un sénateur (André Gattolin) afin de faire appel à Axelle Lemaire, secrétaire d’État en charge du numérique. Selon Mme Morin-Dessailly, cette industrie en plein développement est « créatrice d’emplois et représente un atout pour la France dans la mondialisation économique et culturelle ».
La sénatrice dénonce la lenteur d’application des mesures votées et acceptées en 2013, qui devaient mettre en place le crédit d’impôt jeu vidéo (CIJV), un avantage fiscal alloué aux entreprises affectées à la création de logiciels de loisirs. Mais les cabinets ministériels semblent rechigner à appliquer cet avantage, notamment car il s’inquiète des réactions d’associations familiales, et de l’image que le financement de jeux dits « violent » aurait sur ces dernières. Ils seraient en effet accusés de « nuire gravement à l’épanouissement physique et moral de certains joueurs ».
Encore une fois, l’hypothétique influence du jeu vidéo sur les comportements violents ternirait l’image, mais aussi l’économie (et donc le développement) de nombreux titres. Ce fut par exemple le cas de Dishonored, jeu acclamé par la critique, qui n’avait pas pu recevoir l’aide de l’État à cause de son classement PEGI 18.
Plus inquiétant encore, afin que ces mesures soient applicables, il faut qu’elles soient validées par la Commission européenne à Bruxelles avant le 31 décembre, sans quoi la rétroactivité de la mesure ne sera plus valable. Autant dire que cela sonnerait comme une très mauvaise nouvelle pour les studios français, déjà touchés par la crise (plusieurs d’entre eux ont déjà mis la clé sous la porte). Espérons que Mme Lemaire entende cet appel à temps. Pour le jeu vidéo, mais aussi l’emploi français.
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