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Quand les agents de la NSA matent vos photos coquines

Le 17 juillet, dans une interview fleuve accordée au Guardian, Edward Snowden revenait sur ses activités au sein de la NSA, le fonctionnement des équipes, sa…

Le 17 juillet, dans une interview fleuve accordée au Guardian, Edward Snowden revenait sur ses activités au sein de la NSA, le fonctionnement des équipes, sa nouvelle vie en Russie, etc. Parmi ses déclarations, l’une d’elles, finalement peu surprenante mais qui révèle un certain état d’esprit et des pratiques qui ne devraient pas régner au sein d’une des agences de renseignement les plus puissantes au monde.

NSA_échange_nude_photo

Peu après les premières révélations d’Edward Snowden, la NSA disait vouloir opter pour l’espionnage automatique afin d’éviter les fuites. Cette solution serait également toute trouvée afin d’éviter ce genre de dérive.

Comme l’explique le jeune whistleblower, la NSA recrute souvent de jeunes analystes dont l’âge oscille entre 18 et 22 ans. Jeunes auxquels on accorde des « responsabilités extraordinaires » puisqu’ils ont notamment accès – s’ils le souhaitent – à tous nos dossiers privés.

Cependant, « dans le cadre de leur travail quotidien, ils tombent sur quelque chose de complétement étranger à leur travail, par exemple une photo de nue intime de quelqu’un dans une situation sexuelle compromettante mais elles sont extrêmement attirantes. Alors qu’est-ce qu’ils font ? Ils tournent sur leur chaise et ils la montre à leurs collègues » et ainsi de suite.

Dans son discours de janvier sur la politique de surveillance américaine et le rôle de la NSA, Barack Obama déclarait : “Nos capacités aident à protéger non seulement notre propre nation mais également nos amis et alliés. Nos efforts seront efficaces uniquement si les citoyens d’autres pays ont confiance dans le fait que les États-Unis respectent également leur vie privée.

À la lumière des déclarations d’Edward Snowden, il semblerait qu’il n’en soit rien.

Dans sa défense contre toutes ces accusations, les États-Unis précisent régulièrement qu’ils ont une “responsabilité” envers l’ensemble de la planète, ils se targuent de ne pas s’attarder sur le menu fretin, en clair les gens lambda qui n’ont rien à se reprocher.
D’ailleurs, qui n’a jamais lu sous un article traitant de la NSA, ce type de commentaire : « De toute façon ils peuvent fouiller, je n’ai rien à cacher je ne vois pas pourquoi tout le monde s’emballe ». Pour autant, accepteriez-vous qu’en tombant par le plus grand des hasards sur l’une de vos conversations – scabreuses ou non –, un agent décide qu’une phrase ou une photo intime de vous envoyée à votre bien aimé(e), soit digne d’intérêt et se retrouve sujet de moquerie et/ou commentaires graveleux de la part d’une salle bondée d’agents de la NSA ?

Snowden_guardian_nsa_agent_photo_nu

Finalement, cette pratique n’a rien de bien surprenant, c’est le type de comportement qui pourrait se passer dans n’importe quelle entreprise, entre collègues lorsque l’on fait tourner une photo débusquée sur les Internets, un article humoristique ou autre.

Cependant, attendons-nous ce genre de comportement de la part d’une agence de renseignement qui a la capacité de surveiller n’importe qui aux quatre coins du globe ?
Ce que dénonce Snowden, ce n’est pas ce comportement que certains qualifieraient d’humain ou de « mal innocent » mais bien qu’il se pratique sans aucun contrôle, sans qu’aucune remontée ne soit possible pour signaler ces dérives, le système de surveillance très faible au sein de l’Agence concoure à ce type de comportement qui constitue « une violation de [nos] droits ». Cette pratique serait pourtant considérée comme des « avantages sociaux pour les postes de surveillance » de la NSA.

La NSA s’en défend auprès d’Ars Technica : « La NSA est une organisation professionnelle de renseignement étranger avec des effectifs très bien entrainés, ce qui inclut des hommes et des femmes courageux et dévoués de nos forces armées. Comme nous l’avons déjà dit, l’agence n’a aucune tolérance pour les violations volontaires de nos autorités ou standards professionnels, et elle répondrait de manière appropriée à toute allégation crédible de mauvaise conduite ».

Néanmoins, il a déjà été prouvé que des agents se servaient des outils de surveillance de la NSA pour espionner leur partenaire du moment, leurs ex ou même leurs proches.

Comment exiger des États-Unis – et par conséquent de la NSA – une réforme ambitieuse et d’envergure sur ses pratiques (programme de surveillance de masse à l’encontre de pays alliés, gouvernants, citoyens américains, étrangers, etc.), plus de respect, de transparence et moins d’intrusion dans la vie privée de citoyens lambda, quand les personnes chargées de collecter et trier l’ensemble des données qu’ils reçoivent sont gouvernées par un certain laxisme et ce, en totale impunité ?

The Guardian propose la retranscription intégrale de l’interview d’Edward Snowden.

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18 commentaires
  1. Déjà je te félicite Elodie, c’est un très bon article !!!

    Et ensuite, je pense qu’il ne faut pas attendre des USA qu’ils changent leurs pratiques, c’est peine perdue, ça ne va faire qu’empirer d’années en années.
    Mais, ça ne veut pas dire que tout est perdu.
    En quittant les technologies qui nous contrôlent, nous pouvons utiliser, promouvoir et développer des technologies qui nous libèrent. C’est un long chemin, nécessitant de grands efforts, d’en finir avec les habitudes, et nécessitant que tous s’approprient la technologie. À travers l’utilisation de logiciels libres, d’architectures décentralisées et de chiffrement de bout en bout, nous pouvons – probablement – reprendre le contrôle de cette Machine qui a été retournée contre nous !!!!
    ————————————–
    http://www.ecofablab.fr

  2. Quand bien même on nous annoncerais qu’une réforme allais toucher la NSA pour éradiquer ce genre de cas. Comment pourrions-nous être sur que ce soit bien appliqué? Personne ne pourra vérifier à moins d’un nouveau cas de whisleblower..

    Le problème ici n’est donc pas le laxisme de la NSA mais la possibilité de s’assurer qu’aucun abus est commis dans une opération plus ou moins secrète.

    Seul le peuple peut empêcher ça en cryptant massivement ses échanges et conversations. Aucune organisation ou gouvernement ne peux garantir une sécurité suffisante pour les données confidentielles du peuple sur de l’espionnage à grande échelle.

    Cela n’arrivera donc jamais et nous auront toujours des abus de ce type…

    Ironiquement, le peuple se verra donc privé de ses droits et libertés car c’est le seul à pouvoir les défendre relativement simplement et de façon quasi-sûre…

  3. Pendant ce temps là ceux qui rigolent tranquilles, ce sont les mafieux, les terrorristes, les comploteurs pouvant renverser des trucs géo-politiques :
    ceux là sont tellement tranquilles qu’ils n’ont même pas besoin d’installer un antivirus…

  4. je reve du jour ou toute les connections se feront de pair a pair et que la totalite du savoir humain soit requettable seulement en y pensant, de consept scientifique a ce que fait ta cousine… toutes ces connerie serai invalide d’espionnage, la comprension de l’autre et l’apprentissage ne serai plus que des vague souvenirs…

  5. Le pire c’est qu’on ne peut rien y faire.
    Ça m’étonnerait que dans le pavé des conditions pour un contrat d’abonnement à internet il y ait une ligne qui mentionne qu’on est épié par un pays à l’autre bout du monde.
    Des têtes vont tomber un jour…

  6. Très bon article, riche en info, des liens, bien écrit, c’est ça qu’on veut voir.
    Je m’attendrais à lire 4 lignes avec une référence a un autre site, je suis agréablement surpris merci.

    Personnellement, je sais pas si c’est un côté exhibitionniste mais je me fiche un peu qu’une assemblée de gamins se tapent une barre en voyant une photo oléolé. Par contre le fait qu’ils le fassent alors qu’ils ont des missions importantes a mener je tolère pas. A moins que ce soit une façon d’évacuer la pression, que ce soit arrivé une ou deux fois et que mr snowden exagere. Des gars qui surveillent le monde, je doute qu’ils travaillent sans être eux mêmes surveillés, donc a moins que les responsables soient laxistes, ça arrive une fois, pas deux.

  7. Très bon article.

    Attention au coquilles
    => le(s) système(s) de surveillance très faible concourent
    => “Cette pratique serait pourtant considérée comme une « avantage sociaux pour les postes de surveillance ». ” comme UN avantage SOCIAL

  8. C’est vieux comme le monde…
    Il y a 20 ans, je travaillait dans un grande laboratoire photo qui développait les films pour à peu près toutes les enseignes.
    Que croyez-vous qu’il se passait quand on voyait passer des photos un peu chaudes ? 😉
    Et bien tout l’atelier déboulait…

  9. Pas besoin d’être à la NSA pour rigoler sur les photos coquines privées : il suffit d’être admin dans un grand groupe pour accéder aux fichiers persos et surtout aux photos. Souvenirs émus d’une coquine qui avait deux coquins dans son lit. Et les photos pour épater les copines de boulot, c’est indispensable …

  10. OH j’écris rarement un commentaire : mais voilà un article bien écrit sur un sujet intéressant et sur une problématique pas encore lue autre part.

    Tous mes fils de caleçons à l’auteur.

  11. @y0biwik Qu’ils regardent les photos et passent à autre chose, c’est pas très pro déjà mais bon dans ta logique soite.

    Mais si l’employé en question enregistre cette photo compromettante de toi sur une clé USB, l’envoi à des amis et que l’un de ces amis décide de la mettre en ligne à la vue de tous?

    Le problème, ce n’est pas qu’ils puissent voir cette photo en soit (ils vont regarder, rigoler et l’oublier) mais c’est surtout qu’elle ne devrait à la base ne pas être en leur possession et qu’on ne sait pas ce qu’ils vont en faire. Juste la regarder? La partager plus loin?

    La NSA peut dire ce qu’elle veut. Elle peut dire qu’ils ne tolèrent pas ça mais en même temps, ils ont dissimulé cette surveillance de masse depuis longtemps, ils mentent dès qu’ils le peuvent en disant “on fé pa sa” et après on découvre des éléments qui diraient le contraire.

    Tant qu’on aura pas un moyen d’être sûr de ce qu’ils font dans leurs locaux, on ne saura jamais vraiment comment ils travaillent, comment ils traitent les données etc.

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