Sale histoire. Dans Call of Duty: Black Ops 2, Manuel Noriega, président du Panama, est un personnage qui collabore avec le joueur avant de le trahir plus tard dans le jeu. Sauf que Manuel Noriega existe vraiment, qu’il a vraiment été président du Panama et qu’il n’est pas vraiment content que son nom et son visage aient été utilisés sans sa permission.
Dans le dossier monté contre l’éditeur, l’ancien dictateur déplore que Call of Duty: Black Ops 2 le dépeigne comme « un kidnappeur, un meurtrier et un ennemi d’État. » Évidemment, Activision a d’ores et déjà rétorqué qu’il s’agissait d’une volonté « d’améliorer le réalisme de son jeu » ce qui « se transcrit en une amélioration des ventes dudit jeu ».
Manuel Noriega a eu droit à une de ces success-stories dont la CIA avait le secret dans les dictatures d’Amérique du Sud et d’Amérique Centrale durant les années 60 et 70. Ancien membre de l’agence de renseignement, il devint un haut gradé de l’armée panaméenne tout en développant ses propres réseaux de trafic de drogues. En 1989, il s’autoproclame président du Panama et déclare la guerre aux États-Unis. Après son arrestation en 1990, il fut emprisonné dans différents pays dont les États-Unis, la France et le Panama, où il est encore incarcéré aujourd’hui. Fun fact : il reçut la Légion d’honneur des mains de François Mitterrand en 1987.
L’ancien dictateur, aujourd’hui âgé de 80 ans, recherche très certainement à faire un peu de profit avec ce procès plutôt qu’une réelle réparation. À l’époque, Call of Duty: Black Ops 2 avait rapporté 1 milliard de dollars en 15 jours de commercialisation à son éditeur Activision.
Toute cette histoire devrait donc se terminer avec un gros chèque.
🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.