Le ministère des Affaires Etrangères et du Développement International a récemment publié les derniers chiffres concernant l’industrie du jeu vidéo en France. Et le constat semble positif, puisque d’après France Diplomatie (site du gouvernement), notre pays serait désormais le deuxième producteur de jeu vidéo au monde, bien après les États-Unis.
Le chiffre d’affaires des quelque 300 entreprises spécialisées dans ce domaine tablait à 60 milliards d’euros en 2012, et pourrait passer le cap des 75 milliards cette année. Le syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs (SELL) a d’ailleurs déclaré que la France comptait près de 31 millions de joueurs réguliers, ce qui placerait notre pays à la tête du classement européen. On peut également y lire qu’en 2013, près de 8 Français sur 10 ont joué au moins une fois aux jeux vidéo sur les 12 derniers mois.
De son côté, le Syndicat National du Jeu Vidéo (SNJV) a tenu à rappeler le «savoir-faire français » qui officie depuis presque 30 ans.
Depuis les années 80, de nombreux titres créés en France ont connu un succès international. Certains genres, tels que le « survival horror » (Alone in the Dark, 1992), ont même été créés par des Français.
Le communiqué tient également à souligner la vitalité de ces nombreuses jeunes entreprises, sans insister sur la grande fragilité d’une partie d’entre elles.
Ce secteur reste très dynamique puisque 32 % d’entreprises ont moins de deux ans d’ancienneté et il est également solide, car plus du quart (27%) des studios existent depuis plus d’une décennie. Cette branche est toutefois très dispersée. Si 77 % des sociétés affichent plus de 1 million d’euros de chiffre d’affaires annuel, à peine 8% d’entre elles franchissent le cap symbolique des 10 millions d’euros de revenus.
On remarque la présence de studio de développement dans le Nord, l’Aquitaine, le Languedoc Roussillon ou en Rhône Alpe, notamment à Lyon avec Arkane (Dishonored), mais c’est bel et bien Ubisoft qui mène fièrement la barque. Et si de très bons jeux comme Rayman Legends sont réalisés à Montpellier, les immenses succès de la firme comme Assassin’s Creed, Watch Dogs et Splinter Cell sont bel et bien réalisés au Canada, dans les studios de Montréal ou de Toronto.
Pas étonnant que 80% des créations provenant de l’Hexagone soient alors destinées à l’export. Et que de nombreux petits studios français ne soient destinés qu’à survivre ! C’est la partie « oubliée » de cette bonne nouvelle.
Une grande partie de nos talentueux développeurs ont rapidement compris que le Canada leur proposait un meilleur niveau de vie, et plus de possibilités de travail. Ce n’est d’ailleurs pas étonnant si la ville de Montréal accueillait 500 employés spécialisés dans le jeu vidéo en 2000, et plus de 17 000 aujourd’hui. En 2011, à travail égal, le salaire brut annuel variait de plus de 10 000 euros entre les deux pays (chiffres Gamekult 2012).
Tout n’est pas morose pour autant. On remarque que le jeu mobile se développe relativement bien en France, avec des jeux comme My Brute du studio Bulkypiks (Versailles), téléchargé 4 millions de fois, ou Criminal Case, qui regroupe 10 millions de joueurs. Un bon point dans un marché ultra-concurrentiel, et assailli d’autres développeurs européens et américains.
Le communiqué explique également que la création d’une plateforme de commercialisation dédiée aux entreprises françaises serait également en projet. Basée sur le modèle du géant Steam, elle permettrait de mettre en avant la « production nationale » plus facilement. Une idée intéressante, mais difficilement applicable, puisque les grands français du secteur auront du mal à y trouver un intérêt économique.
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