Depuis son annonce à l’E3 2012, Watch Dogs n’a eu de cesse de faire parler de lui. Une curiosité attisée par Ubisoft, qui a toujours tenu à maintenir un flot de vidéos et d’infos continues, afin de conserver l’engouement des joueurs. Après un peu plus de deux heures de jeu manette en main, nous pouvons tirer quelques conclusions.
Très attendu sur console next-gen, Watch Dogs est beau, sans atteindre le niveau de qualité affiché durant les multiples présentations dont il a fait l’objet. Un constat qui n’étonne guère vu le type de machine sur lequel il tournait. Le tout est propre, l’aliasing est contenu, mais ne mettra pas une immense claque aux nouveaux possesseurs de consoles next-gen. Les effets météorologiques, lumineux ou de particule ne sont pas aussi prononcés que prévu, et seront donc réservés aux puissantes configurations PC.
Mais le titre se démarque heureusement par une direction artistique originale. Malgré une certaine sobriété, la ville de Chicago offre des paysages plus intéressants que les éternels New York et Los Angeles. Les docks se démarquent du centre de la ville, lui-même bien différent des zones industrielles et pavillonnaires. L’impression de se balader dans une métropole est également renforcée par la présence de nombreux badauds, qui insufflent une vraie vie à certains quartiers. Sans être magnifique, ce Chicago a du chien.
Cette balade urbaine fut également l‘occasion d’effectuer quelques missions (principales et secondaires) et de découvrir la mise en scène, censée être un point fort du titre d’Ubisoft. Si l’histoire d’Aiden Pearce (un homme obsédé par la mort de sa fille) semble assez convenue, les nombreux personnages secondaires et l’omniprésence de la thématique sécuritaire pourraient laisser place à une histoire vraiment originale.
Reste à voir si le studio s’est servi de tout ce background scénaristique ou s’est contenté d’une simple histoire de vengeance. Une question qui devra trouver une résonance dans le gameplay même du jeu. S’il est particulièrement plaisant d’apprendre les petits secrets des passants, ou de pouvoir écouter leurs conversations téléphoniques, on se demande si cette possibilité aura un impact réel sur l’histoire, ou même notre façon d’agir.
On sent bien qu’Ubisoft a tenu à se démarquer de ses concurrents « open-world », en évitant de singer les objectifs de GTA. Et pour ce faire, Ubisoft a repris les bonnes idées d’autres de ses licences. On pense notamment à Assassins’Creed pour le déplacement. Certes, Aiden est loin d’être un ninja, mais ses mouvements sont fluides. Les poursuites, fusillades et autres crapahutages s’enchainent aisément, et seule la conduite un peu trop « savonneuse » de certains véhicules peut déranger. Vous l’aurez compris, on prend du plaisir à diriger le bonhomme.
Le hacking ouvre évidemment des options de jeu intéressantes, mais son utilisation durant les missions reste pour l’instant relativement scriptée. Une inquiétude tempérée par un arbre de compétence particulièrement touffu, qui devrait vous rendre sacrément plus dur à attraper une fois entièrement débloqué. Une aubaine, car la police est plus féroce que dans Grand Theft Auto. Espérons juste que l’on ne répète pas le même schéma ad vitam æternam pour leur échapper. D’autant plus que le jeu a l’air de disposer d’une bonne durée de vie. Un constat similaire s’applique aux missions annexes qui vous demanderont d’identifier puis d’intercepter un fauteur de trouble. Grisantes au début, on espère qu’elles se diversifieront par la suite.
Watch Dogs possède les bases d’un jeu solide, mais sera-t-il la révolution annoncée ? Il est encore difficile de le dire, au vu de ces deux heures de jeu. Maniable, agréable à l’œil et doté d’une mise en scène intéressante, le titre d’Ubisoft doit encore prouver que son gameplay est aussi original qu’il le prétend, et pas simplement un prétexte à des actions scriptées. On veut bien y croire. Réponse le 27 mai prochain.
PS : Notre test de Watch Dogs est désormais en ligne.
🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.