On connait la rengaine. À chaque fois qu’un film censé adapter un jeu vidéo est annoncé, les joueurs sont d’abord intrigués, puis l’excitation laisse bien souvent place à la déception. Et parfois même au rire, tellement certains de ces longs-métrages ressemblent à des nanars de compétition. On pense tristement à Doom, à Street Fighter (malgré le légendaire Van Damme), Super Mario Bros ou encore Alone in the Dark. La liste est longue… et douloureuse.
Interviewé par USA Today, Kirk Kjeldsen, un professeur du département cinéma de l’école des Arts de l’université de Virginie, a tenté d’expliquer pourquoi ce passage sur grand écran était particulièrement difficile. Voilà qui devrait donner du grain à moudre à la Metropolitan, qui distribue actuellement le film Need For Speed dans le monde entier.
Selon Kjeldsen, les films et les jeux vidéo sont « deux animaux complètement différents », notamment à cause de leurs structures bien distinctes.
Tenter de traduire une narration non linéaire en quelque chose de structuré en actes, c’est comme essayer de tirer une chanson d’une peinture ou d’une sculpture.
Il estime que pour réussir un tel pari, il faut prendre les meilleurs moments du jeu, et mettre de côté le reste. Il prend pour exemple le film Prince Of Persia, sorti en 2010, et qui avait séduit la critique. Un spectacle grand public, qui rendait relativement hommage à l’ambiance du jeu de base.
Mais un autre professeur d’étude filmique, Wheeler Winston Dixon, qui enseigne à l’université de Nebraska-Lincoln, estime que la raison de cet échec est encore plus simple que cela. Elle réside dans la disparition du phénomène d’interaction, qui est à la base de la création du jeu.
Avec un jeu vidéo, le gamer est la véritable star du film. Il dirige ses acteurs, et choisit (plus ou moins) dans quelle direction il veut avancer et surtout –dans une grande partie des jeux- qui il peut tuer avant de passer dans un niveau suivant. Lorsque cet aspect fondamental du jeu n’existe plus, le spectateur n’a plus l’impression de faire partie de l’action.
Deux points de vue intéressants, qui semblent néanmoins mettre de côté tout un pan de l’industrie vidéoludique actuelle. Notamment certaines productions indépendantes, mais aussi des gros jeux (on pense à monsieur Cage), qui mettent en avant la mise en scène et le scénario, rendant la contemplation plus importante que l’action elle-même.
Pensez-vous malgré tout qu’une excellente adaptation soit possible ?
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