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La NSA et le GCHQ désignés « ennemis d’Internet » par Reporters Sans Frontières

Mercredi 12 mars, Reporters Sans Frontières (RSF) a dévoilé son rapport 2014 sur les « ennemis d’internet », parmi lesquels se trouvent trois institutions de pays…

Mercredi 12 mars, Reporters Sans Frontières (RSF) a dévoilé son rapport 2014 sur les « ennemis d’internet », parmi lesquels se trouvent trois institutions de pays dits démocratiques : la NSA, son homologue britannique, le GCHQ, et indien, le Centre de développement des télématiques. La France n’est pas oubliée.

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Dans le cadre de la journée mondiale contre la cyber-censure, outre ces trois lauréats, RSF a désigné dans son rapport 28 autres institutions qu’il considère comme « ennemis d’internet » pour avoir apporté leur contribution dans la surveillance ou la censure à échelle étatique.

La NSA et le GCHQ ciblés

L’ONG cible particulièrement la NSA (National Security Agency ) et le GCHQ (Government Communications Headquarters) :

Ces agences de renseignement ont “espionné les communications de plusieurs millions de citoyens, dont de nombreux journalistes, introduit sciemment des failles de sécurité dans les matériels servant à acheminer les requêtes sur Internet et piraté le cœur même du réseau dans le cadre des programmes Quantum Insert pour la NSA et Tempora pour le GCHQ”

De telles pratiques ont fait d’internet, ce « bien commun », « une arme au service d’intérêts particuliers, bafouant au passage la liberté d’information, la liberté d’expression et le droit à la vie privée. ». Ce faisant, les pratiques de surveillance de ces démocraties « qui se veulent traditionnellement respectueuses des libertés fondamentales, sont d’autant plus intolérables qu’elles seront – et sont déjà – utilisées comme argument par des pays autoritaires tels que l’Iran, la Chine, le Turkménistan, l’Arabie Saoudite ou le Bahreïn pour justifier leurs propres atteintes à la liberté de l’information ».

Et RSF de s’interroger : « Comment les États dits démocratiques pourraient-ils désormais s’ériger en donneurs de leçons quant à la protection des acteurs de l’information alors qu’ils adoptent les pratiques qu’ils dénoncent chez ces régimes anti-démocratiques ? »
Il semblerait que le discours de Barack Obama en début d’année redéfinissant sa politique en matière de surveillance mais également le rôle de la NSA, n’ait pas convaincu.

Ces sociétés privées qui collaborent avec les États

Le rapport de l’ONG cible notamment les sociétés privées qui collaborent avec les États. Elle pointe du doigt trois salons d’armement – ISS World, Technology Against Crime (TAC) et Milipol -, qualifiés de « dealers de surveillance », au cours desquels les sociétés « spécialisées dans l’interception des communications ou le blocage de contenus en ligne sont mises en relation avec les gouvernements iranien, chinois, bahreïni, etc. » Salon, dont deux ont été accueillis par la France en 2013, au cours duquel elles rivalisent d’ingéniosité pour vendre leurs dernières trouvailles aux États en mal d’espionnage et de surveillance.

La censure et la surveillance par les institutions ennemies d’Internet ne seraient pas possibles sans les outils développés par les sociétés privées fréquentant les allées et les stands de ces salons

Lorsque les sociétés ne collaborent pas avec les États, ce sont les États qui collaborent entre eux : La Russie avec le Belarus ou encore la Chine, « passée maître dans le contrôle de l’information en ligne », avec l’Iran qui « peine à créer son ‘Internet halal’ », la Zambie et l’Ouzbékistan.

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Carte ennemis d’Internet – RSF

La France désignée

La France n’a pas à rougir de ses avancées (ou retard) en matière de surveillance de ses citoyens. Comme le souligne RSF, elle a adopté, « à la hussarde », la Loi de programmation militaire fin 2013 malgré de nombreuses protestations. Cette loi prévoit « la surveillance des communications téléphoniques et Internet en temps réel, sans intervention d’un juge » pour des motifs « larges et évasifs » comprenant la « recherche de renseignements intéressant la sécurité nationale », « la sauvegarde des éléments essentiel du potentiel économique de la France » mais également « la prévention du terrorisme, de la criminalité et de la délinquance organisées et de la reconstitution ou du maintien de groupements dissous ».

Comme on le constate, la surveillance et l’espionnage se trouve de plus en plus justifiés par les États sous couvert de sécurité nationale et de protection du territoire. Dans son discours, Barack Obama a d’ailleurs à des maintes reprises insisté sur cette nécessité. RSF souligne que ces États et leurs agences (NSA-USA, GCHQ-Angleterre, INSA-Ethiopie, ISU-Arabie Saoudite, OAC-Bélarus, FSB-Russie, NISS-Soudan) ont « largement outrepassé leur mission originelle pour espionner ou censurer les acteurs de l’information ».

Des infrastructures sous contrôle étatique

Une surveillance et un contrôle de l’information en ligne parfois facilités par la mainmise des États sur les infrastructures du réseau. Ainsi, le 22 janvier 2014, la Chine a tout simplement coupé Internet pendant plusieurs heures afin de bloquer la divulgation d’un « scandale financier éclaboussant les élites chinoises ». Lorsque ces États n’ont pas le contrôle des infrastructures ils requièrent alors l’aide d’intermédiaires techniques, comme les opérateurs téléphoniques ou les FAI en leur demande instamment de bloquer tel contenu, signaler toute dérive ou permettre une surveillance simplifiée. Soupçons tenaces depuis les révélations permises par Edward Snowden qui distillent le doute quant à la collaboration active et directe de certains fournisseurs ou constructeurs dans l’espionnage des citoyens.

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Le cadre juridique de cette surveillance étant flou et commandé par les États eux-mêmes, RSF considère qu’il est souvent « le premier outil pour museler en ligne » et illustre cela par plusieurs exemples au Vietnam, à Grenade, au Bangladesh ou encore en Gambie.

L’ONG rappelle que « l’adoption d’un cadre juridique protecteur des libertés sur Internet est primordiale, tant pour la question générale de la surveillance d’Internet que du problème particulier des entreprises exportatrices de matériel de surveillance”

Malgré un constat accablant voire décourageant, Reporters Sans Frontières délivre tout de même des recommandations comme autant de moyens de lutte. Il faut « agir au niveau des institutions internationales pour renforcer le cadre juridique relatif à la surveillance d’Internet […] former les acteurs de l’information à la protection de leurs données et communications » et « continuer à informer sur les pratiques de surveillance et de censure ».
Au-delà des intentions, RSF donne les moyens aux citoyens d’agir et lance une mobilisation citoyenne en ligne afin d’alerter l’opinion et les grandes institutions internationales.

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6 commentaires
  1. Pfff, sont jamais contents au dessus =p

    Soit les articles sont pas assez sérieux, soit il le sont trop ^^

    merci pour l’article

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