Certaines séries n’abdiquent jamais. En dépit d’une dernière sortie peu remarquée en 2009, la licence Wolfenstein va se doter bientôt d’un nouvel opus intitulé The New Order. Nos impressions, manette en main.
Comme les nazis parachutés par paquets de dix et prenant la forme de zombies et autres créatures mystiques pas vraiment du matin, chaque épisode de Wolfenstein semble réveillé en sursaut de sa tombe. Après un opus au titre aussi sobre que son inventivité en 2009, les aventures de l’agent B.J. Blazkowicz à la poursuite de Strasse se poursuivent dans un Wolfenstein : New Order que nous avons pu approcher sans laisser-passer. Rien à voir avec une dérive germanophone d’un groupe new-wave, le jeu pris en main par Bethesda reste bien évidemment un FPS, mais un FPS qui se cherche.
Connu pour avoir posé les bases de ce qui s’appellera malgré tout Doom-like pendant de nombreuses années, Wolfenstein est intimement lié à des notions d’inventivité, de défrichage et d’un vrai discours créatif de bidouilleur. Autant dire que le statut est lourd à porter pour la série et que cette dernière ne semble pas le vivre très bien. C’est ce qui ressort de la session d’essai de plusieurs heures de Wolfenstein : The New Order. Dans l’esprit du précédent épisode, notamment au niveau de la conservation de quelques gimmicks propres à la licence – recherche d’objets, niveaux moins linéaires que chez la concurrence – le jeu de Machine Games se place en plein dans un contexte.
Une ambiance actuelle où le sujet passe en arrière-plan, où la guerre crie son amour à Michael Bay. Le patron du genre, Call of Duty et son pote gentil mais moins populaire, Battlefield, sont les nouveaux trains à suivre, non seulement pour s’assurer un certain confort chez le joueur nourri chez Activision et Electronic Arts, mais également pour tenter de replacer cette série que les plus jeunes ne connaissent pas vraiment dans une certaine « modernité ». La petite différence avec les approches fast-food précitées, vient du fait que, composé d’anciens de Starbreeze, Machine Games a dans ses gènes, bien au fond, l’envie de raconter une histoire. Le jeu prend alors de longues pauses, où il n’est question que d’avancer dans la trame, de découvrir des éléments narratifs dans une mise en scène efficace, dans l’esprit d’un BioShock très, mais alors très décanté.
Un mélange qui fonctionne, mais qui ne masque jamais les réflexes du non-jeu, de toutes ces phases où le joueur ne sert qu’à déclencher quelques scripts. Encore une fois, certaines phases sont très immersives, mention spéciale à l’introduction, mais il est rare de sentir une interaction poussée. Quelques éclairs ludiques restent bien vus et rassurent en un sens sur la suite des événements. Comme cette échappée d’une salle de crémation nécessitant de casser tous les brûleurs de la pièce ou cette attaque de deux robots-nazis (oui oui) durant laquelle il est possible d’en désactiver un par l’activation d’un bouton d’auto-destruction au fond du camion qui les transportait. Rien de foufou, mais un souci de donner tout de même au joueur l’impression qu’il tient une manette et que l’environnement n’est pas uniquement un décor.
Toujours dans le suivi des codes actuels, les missions sont très découpées, avec des points de passages obligatoires et des dérivations bien visibles : oh un avion bloque la voie, faisons quelques allers-retours pour le faire exploser. Malgré tout, l’ouverture des niveaux permet de varier les angles d’attaques et une certaine ouverture à l’infiltration donne un peu d’air au cloisonnement du genre. Une volonté de discrétion qui oscille tout de même selon les types de niveaux. A la manière d’un Metro : Last Light, l’I.A des ennemis est clairement rabaissée dans les zones confinées pour favoriser le joueur, en particulier dans le château, et reprend un peu du poil de la bête dans des endroits ouverts, à l’image du checkpoint nazi pris d’assaut, où les gardes se montrent plus suspicieux.
En quelques heures, Wolfenstein : The New Order pose plus de questions qu’il ne donne de pistes. De grosses ficelles entendues, des clins d’œil appuyés à Call of Duty, du produit carré, efficace et pas très au fait de ce qui mine un peu le genre. Et d’un autre côté une ambiance accrocheuse, un twist convenu mais qui ouvre des perspectives intéressantes, en parallèle d’un gameplay qui semble tendre vers une bride un peu plus lâchée vis à vis du joueur. A voir si cette tendance se confirme sur le reste de l’histoire d’un homme, seul face à un monde rempli de nazis, seul face à un monde rempli de FPS.
Wolfenstein : The New Order, testé sur PS4. Sortie 23 mai sur Xbox 360, Xbox One, PS3, PS4 et PC.
Comme les nazis parachutés par paquets de dix et prenant la forme de zombies et autres créatures mystiques pas vraiment du matin, chaque épisode de Wolfenstein semble réveillé en sursaut de sa tombe. Après un opus au titre aussi sobre que son inventivité en 2009, les aventures de l’agent B.J. Blazkowicz à la poursuite de Strasse se poursuivent dans un Wolfenstein : New Order que nous avons pu approcher sans laisser-passer. Rien à voir avec une dérive germanophone d’un groupe new-wave, le jeu pris en main par Bethesda reste bien évidemment un FPS, mais un FPS qui se cherche.
Connu pour avoir posé les bases de ce qui s’appellera malgré tout Doom-like pendant de nombreuses années, Wolfenstein est intimement lié à des notions d’inventivité, de défrichage et d’un vrai discours créatif de bidouilleur. Autant dire que le statut est lourd à porter pour la série et que cette dernière ne semble pas le vivre très bien. C’est ce qui ressort de la session d’essai de plusieurs heures de Wolfenstein : The New Order. Dans l’esprit du précédent épisode, notamment au niveau de la conservation de quelques gimmicks propres à la licence – recherche d’objets, niveaux moins linéaires que chez la concurrence – le jeu de Machine Games se place en plein dans un contexte.
Une ambiance actuelle où le sujet passe en arrière-plan, où la guerre crie son amour à Michael Bay. Le patron du genre, Call of Duty et son pote gentil mais moins populaire, Battlefield, sont les nouveaux trains à suivre, non seulement pour s’assurer un certain confort chez le joueur nourri chez Activision et Electronic Arts, mais également pour tenter de replacer cette série que les plus jeunes ne connaissent pas vraiment dans une certaine « modernité ». La petite différence avec les approches fast-food précitées, vient du fait que, composé d’anciens de Starbreeze, Machine Games a dans ses gènes, bien au fond, l’envie de raconter une histoire. Le jeu prend alors de longues pauses, où il n’est question que d’avancer dans la trame, de découvrir des éléments narratifs dans une mise en scène efficace, dans l’esprit d’un BioShock très, mais alors très décanté.
Un mélange qui fonctionne, mais qui ne masque jamais les réflexes du non-jeu, de toutes ces phases où le joueur ne sert qu’à déclencher quelques scripts. Encore une fois, certaines phases sont très immersives, mention spéciale à l’introduction, mais il est rare de sentir une interaction poussée. Quelques éclairs ludiques restent bien vus et rassurent en un sens sur la suite des événements. Comme cette échappée d’une salle de crémation nécessitant de casser tous les brûleurs de la pièce ou cette attaque de deux robots-nazis (oui oui) durant laquelle il est possible d’en désactiver un par l’activation d’un bouton d’auto-destruction au fond du camion qui les transportait. Rien de foufou, mais un souci de donner tout de même au joueur l’impression qu’il tient une manette et que l’environnement n’est pas uniquement un décor.
Toujours dans le suivi des codes actuels, les missions sont très découpées, avec des points de passages obligatoires et des dérivations bien visibles : oh un avion bloque la voie, faisons quelques allers-retours pour le faire exploser. Malgré tout, l’ouverture des niveaux permet de varier les angles d’attaques et une certaine ouverture à l’infiltration donne un peu d’air au cloisonnement du genre. Une volonté de discrétion qui oscille tout de même selon les types de niveaux. A la manière d’un Metro : Last Light, l’I.A des ennemis est clairement rabaissée dans les zones confinées pour favoriser le joueur, en particulier dans le château, et reprend un peu du poil de la bête dans des endroits ouverts, à l’image du checkpoint nazi pris d’assaut, où les gardes se montrent plus suspicieux.
En quelques heures, Wolfenstein : The New Order pose plus de questions qu’il ne donne de pistes. De grosses ficelles entendues, des clins d’œil appuyés à Call of Duty, du produit carré, efficace et pas très au fait de ce qui mine un peu le genre. Et d’un autre côté une ambiance accrocheuse, un twist convenu mais qui ouvre des perspectives intéressantes, en parallèle d’un gameplay qui semble tendre vers une bride un peu plus lâchée vis à vis du joueur. A voir si cette tendance se confirme sur le reste de l’histoire d’un homme, seul face à un monde rempli de nazis, seul face à un monde rempli de FPS.
Wolfenstein : The New Order, testé sur PS4. Sortie 23 mai sur Xbox 360, Xbox One, PS3, PS4 et PC.
🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.