Trois mois après le début de la commercialisation des consoles next-gen, le marché du software fait un peu grise mine. Le mois de janvier a d’ailleurs vu la vente de jeu reculer de 21% aux Etats-Unis. Les gens achètent massivement la PS4 et la Xbox One, mais les gros titres peinent à pointer le bout de leurs nez. Microsoft, dont la machine est commercialisée dans moins de pays que la PS4, n’arrive pas encore à vendre autant de consoles que son concurrent Sony. Au vu des spécificités des deux machines, on comprend vite que ce sont les jeux qui feront la différence chez la majorité des indécis.
Et Titanfall, développé par Respawn Entertainment, arrive à point nommé. Annoncé comme la relève du FPS console, ce fils illégitime de Call of Duty provoque un véritable émoi médiatique depuis plusieurs semaines. Plus que jamais, les espoirs des joueurs consoles en quête d’un peu de nouveauté se cristallisent dans le titre édité par EA. Et la presse l’a bien compris. Il suffit de voir les centaines de vidéos qui fleurissent sur le net pour le constater (on vous en prépare une également !) : Impressions, gameplay commentés… Bref, le jeu est partout.
Les journalistes ayant eu l’occasion d’essayer le soft se sont rendus compte de son « ambition », et n’ont pas eu besoin d’immense opération marketing pour s’en convaincre. Pourtant, l’émergence d’un nouveau gameplay ne signifie pas forcément qu’un jeu soit réussi. Mais le paysage vidéoludique du FPS multi sur console est tellement morne que les joueurs veulent croire en « quelque chose ». Depuis presque trois ans, les gamers PS3/Xbox 360 n’ont pu s’adonner qu’à des redites du très bon Modern Warfare 2, ou à des versions boiteuses de Battlefield. Si bien que les Counter-strike et autres ersatz d’Unreal Tournament recommençaient à leur faire de l’œil. Ce « quelque chose », pour des centaines de milliers d’entre eux, ça pourrait bien être Titanfall.
Entendons-nous bien, le jeu tient pour l’instant beaucoup de ses promesses, et le test de la version complète nous permettra d’être fixé à ce sujet. Le jeu est nerveux, fluide et optimisé pour le plus grand nombre, tout en restant agréable à l’œil. Le gameplay à pied, virevoltant, fait penser à Quake et on prend un véritable plaisir à échapper aux Titans. Ces monstres d’acier ne sont d’ailleurs pas si lourds à manier, et la possibilité de dasher (deux fois d’affilée seulement) introduit une dimension tactique aux duels entre robots. Au final, c’est lorsqu’on est censé être le mieux protégé qu’on ressent le plus de danger. Un feeling intéressant, qui pousse pour l’instant une bonne partie des joueurs à rester à pied. Le plaisir du rush est conservé, mais nuancé par des phases de toute puissance « rafraîchissantes ». Sans être une révolution, le soft modifie assez simplement un gameplay proche de COD, devenu archaïque au fil du temps. Du coup, on est en droit de se demander : Est-ce que Titanfall aurait bénéficié d’un tel engouement si d’excellents FPS multi lui avaient tenu tête il y a quelques années ?
En faisant la fine bouche,on pourrait déplorer une direction artistique contestable, des maps qu’on espère plus inspirées ou la présence de ces fameux bots. En quelques minutes, on comprend pourtant les intentions de Respawn avec l’implémentation de ces derniers. Le studio a voulu conserver la sensation de montée en puissance générée par l’enchainement des frags, sans toutefois pénaliser les joueurs plus faibles.
Ainsi, un débutant aura toujours la sensation de se débrouiller dans une partie. C’est une des grandes forces du jeu, mais cela pourrait également devenir sa principale faiblesse. La suppression du sentiment de frustration ne conviendra pas à certains joueurs, qui le considèrent comme l’essence même du jeu compétitif. On a pourtant hâte de voir de très grands joueurs enchaîner des ballets mortels à 6 contre 6… mais entre eux.
Avec Titanfall, Respawn semble bien parti pour offrir le FPS que de nombreux joueurs attendaient. Le jeu est certes « overhypé », mais il pourrait bien le mériter. Développé pour le plus grand nombre, ce titre grand spectacle devrait se tailler la part du lion, au beau milieu d’un genre vidéoludique encore famélique sur next-gen. Des interrogations subsistent malgré tout, notamment concernant la durée de vie du titre. Les gens joueront à Titanfall, c’est certain, mais pour combien de temps ? Réponse le 13 mars prochain.
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