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Musique : croissance supérieure pour les formats physiques, le SNEP plaide pour la riposte graduée

C’est à l’occasion du Midem, se tenant aujourd’hui à Cannes que le Syndicat National de l’Édition Phonographique (SNEP) a publié ses chiffres pour l’année 2013. Premier…

C’est à l’occasion du Midem, se tenant aujourd’hui à Cannes que le Syndicat National de l’Édition Phonographique (SNEP) a publié ses chiffres pour l’année 2013. Premier constat : pour la première fois en 12 ans, les indicateurs sont au vert.

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L’industrie est en croissance de 2,3% par rapport à l’année 2012, à 603,2 millions d’euros (hors-taxe) contre 589,7 millions l’année précédente. Un chiffre qu’il faut tempérer en précisant que la majeure partie de la hausse est due à une augmentation des revenus issus des droits voisins, c’est-à-dire des droits de diffusion à la radio, TV ou encore en discothèque par exemple.

Un chiffre qui réjouit tout de suite un peu moins dans le sens où il n’est pas représentatif d’une consommation en hausse par le commun des mortels. Le constat est encore plus alarmant quand on regarde dans le détail.

CD et Vinyles devant le MP3 (légal)

Aussi anachronique que cela puisse paraître, les ventes de musique au format numérique, c’est-à-dire en téléchargement légal et en streaming ne sont qu’en très faible hausse : 0,6% par rapport à l’année 2012 ou 125,6 millions d’euros contre 125 l’année passée. Le téléchargement direct chute de 1%, le streaming en gagne 4. Au total, le marché numérique compte pour 20,8% de chiffre d’affaire de l’industrie en France, contre plus de 50% outre Atlantique.

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Si les ventes physiques ne crèvent pas le plafond, leur augmentation est supérieure avec 1% de hausse pour atteindre 367,4 millions d’euros. Cela faisait plus de dix ans que l’on n’avait pas vu cela. Notons que le vinyle est encore très en vogue avec 471 000 copies vendues en 2013, presque trois fois plus qu’en 2010, même si cela ne représente que 1,6% du chiffre d’affaires global.

La France a donc du mal à convaincre les utilisateurs à consommer de la musique numérique, du moins légalement. Ce que ne manque pas de relever le SNEP qui estime que les revenus du numérique sont “encore pénalisés par la concurrence déloyale du piratage”. 

Le syndicat, touche également du bout du doigt un problème d’offre, mais rate légèrement sa cible en mentionnant un problème de visibilité et de notoriété, mais pas d’offre en tant que telle. Tant qu’il sera plus simple de pirater un album que de le télécharger légalement, la concurrence restera en effet déloyale.

Poursuivre dans la riposte graduée

Fort de ces constatations, le SNEP devrait logiquement plaider pour une meilleures publicité des offres légales. Pourtant, avec une incohérence certaine, le syndicat souhaite le “maintien de la réponse graduée” et estime qu’il faut “accentuer la lutte contre les autres formes de piratage” afin de garantir la protection des droits.

Les usages non P2P sont directement visés, la HADOPI n’étant pas compétente pour statuer sur ce genre de pratiques. On pense notamment au Direct Download, mais aussi aux NewsGroups, qui jouissent pour le moment d’une totale impunité, du moins pour les utilisateurs.

La répression. Une stratégie gagnante, puisque que les échanges peer-to-peer ont baissé de 30% en 3 ans précise le SNEP. Une tendance constatée à l’échelle mondiale… en raison de l’arrivée des plateformes légales. S’il est certain qu’HADOPI a calmé quelques ardeurs, ce n’est pas elle qui a changé la donne. Tout est question d’offre.

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11 commentaires
  1. « encore pénalisés par la concurrence déloyale du piratage ».

    ce n’est pas de la concurrence déloyale le piratage, un mp3 légal et un mp3 pirate sont deux produits totalement différent. (qualitéé, drm, …)

  2. Il y a quelques années, je m’apprêtais a pirater Skyrim.

    Torrent 411, recherche du jeu, choix (rapide) d’un torrent, tout bon, déjà cracké… Et j’ai été voir sur steam, il était a 25€, prêt a télécharger.

    je l’ai finalement acheté, parce que par cette plateforme, c’est rapide, facile, efficace, pas trop cher, et qu’on est pas emmerdé lors de l’install.

    Tout est question de facilité, et tant que les éditeurs de musique ne le comprennent pas, ils n’avanceront pas dans le sens du courant.

  3. “La répression. Une stratégie gagnante, puisque que les échanges peer-to-peer ont baissé de 30% en 3 ans précise le SNEP.”

    Enfin moi si j’ai abandonné le P2P pour le DDL (il y a déjà une décennie) c’est surtout pour de meilleurs débits, et parce qu’avec le DDL, on sait ce qu’on télécharge. Le nombre de films de boules que j’ai obtenu en téléchargeant soit-disant le dernier film au box-office sur Emule…

  4. Marrant comme ils se posent les bonnes questions ces gens…
    Aux USA le marché de la musique dématérialisé représente 50% des ventes contre 20% en France.
    Aux USA pas de SACEM pas de HADOPI alors comment se faisse?
    Je pense que la réponse et dans la question, le système de vente à évoluer vers un autre modèle plus apte à générer du cash.
    Chez nous on a comme d’hab pondu un tas de lois sans intérêt pour préserver un modèle moribond on sacrifiant l’innovation, je pense que spotify peut dire merci à l’état français pour sa position de leader par rapport à deezer par exemple.
    Si c’était la première fois on a déjà raté le tournant de l’informatique dans les années 80 alors qu’on était parmi les leaders notamment en ce qui concerne les réseaux.
    Aujourd’hui la France c’est du blé, de l’acier et des bagnoles comme dans les années 60.

  5. Tout est dit dans l’acronyme : Syndicat. Définition selon larousse.fr : “Groupement constitué pour la défense d’intérêts professionnels ou catégoriels communs.”.

    Enfin, quand je dis “défense d’intérêts”, je veux bien sur dire “défense d’un modèle qui a fait ses preuves… il y a 20 ou 30 ans et dont il est hors de question de le modifier”.

    On atteint quand même les sommets avec le terme “concurrence déloyale”, comme si c’était applicable. Mais bon ils vont pas cracher sur une occasion de se faire passer pour une victime auprès du grand public, même si c’est faux.

    Par contre, pour moi l’absence de progression dans le domaine numérique vient d’une habitude qui se propage de plus en plus dans mon entourage : l’écoute de la musique sur YouTube. Je ne suis pas sûr qu’ils aient pris cela en compte, étant donné le décalage complet entre leur manière de travailler et la réalité du marché…

  6. Logique vu que honnêtement le service est là côté musique. Perso spotify pour découvrir et écoute quotidienne, puis vinyle pour apprécié les albums que je préfère.
    Par contre côté série et film c’est pas la même chose et c’est pas le netflix à la français qui va arranger les choses…
    Après ils abusent un peu sur le DL mais bon….

  7. @lejdg: il serait temps d’avoir une position plus équilibrée sur le sujet. Tout n’est pas question d’offre puisque l’offre est là et le piratage reste massif.
    @saracomptenimportequoi: 3/4 des gens s’en foutent totalement de la qualité des fichiers.

  8. @Rob où cela de l’offre officielle ? Tu veux parler des offres de streaming nécessitant une connexion permanente ? Des fichiers ultra verrouillé par DRM ne pouvant pas être lus par d’autre plateforme ? Avec des prix prohibitifs ?

    Pour le moment je n’ai pas trouvé d’offre comparable en terme prix/qualité de ce bon vieux CD

  9. P2P est un nid à virus et autres joyeusetés… La facture peut être alors beaucoup plus salée pour les “voleurs”, oups je voulais dire les honnêtes personnes qui y sont poussées…

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