Internet est un immense espace dans lequel il est parfois difficile de s’y retrouver : recherche débouchant sur des milliers de réponses, tri ardu, faux articles, avis d’internautes rémunérés ou tout simplement rédigés par l’entreprise elle-même, il n’est pas aisé de démêler le vrai du faux surtout quand la référence prend l’apparence d’un site utilisé quotidiennement par des milliers d’internaute pour s’informer.
Ainsi, fin octobre, Wikipédia clôturait ou bloquait près de 250 comptes utilisateurs soupçonnés d’avoir vendu la soupe à des entreprises ou des produits en particulier. Les conditions d’utilisation sont formelles et interdisent « toute tentative d’usurpation d’identité d’un autre utilisateur ou individu, se représenter avec une fausse affiliation avec tout individu ou toute entité, ou utiliser le nom utilisateur d’un autre utilisateur dans l’intention de tromper. » Tromperie. C’est bien de cela dont il s’agit. Les articles en question ayant été détectés sur la version anglophone du site.
À l’époque, le Daily Dot avait pointé du doigt une société de relations publiques, Wiki-PR, dont le journal trouvait les activités suspectes. En effet, la phrase de présentation en home page du site ne laisse pas grand doute quant à ce que l’entreprise propose : « The easy way to accurately tell your story on Wikipedia » (la méthode facile pour raconter votre histoire avec précision sur Wikipédia – traduction libre). C’est en partie grâce à ces révélations que Wikipédia a réagi, en lançant notamment une enquête plus approfondie sur les activités de la société de relations publiques.
Nombre d’entreprises seraient passées par Wiki-PR afin de rédiger des articles publiés ensuite sur Wikipédia. De la simple page de présentation à l’ôde à la gloire d’une société. Ces firmes rémunéraient de 500 à 1000$ pour la création et la rédaction d’une page et 50$ par mois pour la gestion de cette dernière.
Aujourd’hui, Wiki-PR revient sur le devant de la scène. Wikipédia ne compte pas s’en laisser compter et souhaite protéger ses droits et l’information qui est proposée sur l’encyclopédie libre. Surtout qu’elle n’a aucun autre moyen d’action empêchant l’entreprise de poursuivre ses activités… Ainsi Wikimedia Foundation affirme avoir adressé une mise en demeure au PDG de Wiki-PR : soit la société arrête ses activités, soit Wikimédia porte l’affaire devant la justice, elle s’est dit « préparée à entreprendre toute action légale nécessaire afin de protéger ses droits ». Donc acte. La balle au camp adverse.
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c’est dangeureux sa !!
Quelle pratique minable. Et en meme temps je me demande comment ils vont reussir a mettre cette société en défaut.
Un peu comme les boites qui proposent des “likes” par milliers, ou des faux avis sur des sites comparatifs…
Les boulets du net, la troll company
@dageek ce serait difficile en France, mais au Etats Unis, ils peuvent faire prévaloir le préjudice moral d’avoir des articles rédigées en complète violation de leur conditions d’utilisation. Mais ils peuvent aussi jouer sur le fait qu’il y aura forcément une phase d’instruction du dossier, phase durant laquelle le juge demandera à cette société le nom de leurs clients… Et la cela deviendrait très grave pour eux, car Wikipedia pourrait les mettre au pilori sur la place publique en mettant, par exemple, un bandeau sur les articles relatifs à ces clients comme quoi ils ont payé pour que leur page soit écrite et que donc les informations figurant dessus ne sont pas fiable.
Pour une société ayant décidé de payer pour embellir son image de marque, le fait de les dénoncer publiquement peut être plus efficace qu’une amende.
Ce n’est pas forcément que les infos ne sont pas fiables (car les infos entrées par les wikipédiens ne sont pas forcément 100% fiables), mais c’est surtout que la rédaction des fiches est forcément ORIENTEE vu que c’est l’entreprise elle-même qui paye, DONC que les informations dites “négatives” (les méfaits, affaires judiciaires, polémiques) seraient forcément passées à la trappe.