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Activision-Blizzard : Champion de l’évasion fiscale ?

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Les petites et moyennes entreprises française se plaignent souvent des taxes, qu’elles considèrent comme étouffantes pour leur propre développement. Mais les mastodontes de l’industrie ont bien…

Les petites et moyennes entreprises française se plaignent souvent des taxes, qu’elles considèrent comme étouffantes pour leur propre développement. Mais les mastodontes de l’industrie ont bien souvent plus d’un tour dans leurs poches pour éluder l’impôt. Et les éditeurs de jeux n’échappent pas à la règle.

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Activision-Blizzard, un des leaders mondiaux de l’industrie du jeu vidéo, est détenu par la société française Vivendi. Pourtant, l’éditeur américain ne paye quasiment aucun impôt sur notre territoire.

Les journalistes de BFMTV ont ainsi découvert que tous les profits générés par la vente de jeu (World of Warcraft, Call of Duty, Starcraft…) en dehors des États-Unis sont transférés dans différents paradis fiscaux situés aux Bermudes. Ce n’est évidemment pas pour le beau temps, mais bien parce que le taux d’imposition de ces îles est quasi nul. L’éditeur aurait créé au moins sept comptes différents là-bas, afin d’y faire transiter ses biens.

Les Bermudes, son soleil, ses avantages fiscaux...
Les Bermudes, son soleil, ses avantages fiscaux…

En tout, ce sont 2,7 milliards de dollars, ce qui équivaut à 60 % de la trésorerie totale de la société, qui attendent au soleil. En 2012, Activision-Blizzard n’aura finalement payé que 38 millions de dollars d’impôt sur ses ventes à l’extérieur des États-Unis, ce qui représente 4,8 % de ses bénéfices. Autant dire que c’est un chiffre ridiculement bas.

Sur son sol, Activision-Blizzard a également eu la bonne idée de domicilier ses filiales dans l’état du Delaware, bien connu pour sa grande clémence envers les entreprises (avec le Wyoming ou le Nevada). Avec moins de 900 000 habitants, ce petit paradis fiscal, qui ne pratique même pas la « sales tax » (l’équivalent lointain de notre TVA) accueille plus de 40 % des entreprises américaines cotées en Bourse.

L'état du Delaware annonce de suite la couleur.
L’état du Delaware annonce de suite la couleur.

Mais l’éditeur ne s’arrête pas là, et travaille visiblement avec des fiscalistes bien au courant de certaines fantaisies du système européen. Après la perte de certains avantages, la société a décidé de quitter ses comptes luxembourgeois en 2011. Pas déboulonnée pour autant, Activision-Blizzard  a ensuite créé six filiales néerlandaises.

Un pays européen me direz-vous ? Certes, mais qui possède un statut très spécial, permettant dans certains cas de payer les impôts de sa résidence fiscale (l’endroit où réside les comptes).  Étant donné que l’argent dort sous le soleil bermudien, il ne reste plus grand-chose à payer !

Bobby Kotick, PDG d'Activision-Blizzard
Bobby Kotick, PDG d’Activision-Blizzard

Mais la situation pourrait bientôt changer. Vivendi, la société mère traverse une situation financière délicate. En effet, toutes ses filiales ne fonctionnent pas aussi bien qu’Activision-Blizzard. Afin d’éponger son énorme dette (estimée à 14 milliards d’euros tout de même), l’entreprise française a cherché à revendre sa poule aux œufs d’or. En vain. Vivendi va donc devoir extraire de l’argent là où elle en possède… Dans ses paradis fiscaux.

On imagine que Bobby Kotick, président d’Activision-Blizzard a dû difficilement accepter la nouvelle. D’autant plus que cet argent rapatrié en Europe sera cette fois-ci examiné par un grand nombre de contrôleurs fiscaux, qui ne devraient pas faire de cadeaux à l’entreprise.

Ahhh les merveilles de « l’optimisation » fiscale !

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