On vous avait déjà parlé des petits soucis financiers d’Index Holding, la société qui détient Atlus. La holding en perdition n’est pas du tout au clair avec ses comptes, est suspectée de fraude, et aurait gonflé ses résultats des années précédentes pour conserver l’illusion d’une stabilité financière.
Atlus, en plein milieu de ce bourbier, est une des filiales les plus lucratives d’Index avec des séries qui marchent bien comme la série des Shin Megami Tensei, qui font de bonnes ventes, particulièrement au Japon. Pour résumer, Atlus est un organe sain dans un corps malade qu’il convient urgemment de transplanter avant que le patient ne décède.
Dans les prochains jours, les offres pour racheter les petits bouts d’Index vont commencer. Et le prétendant le plus sérieux pour le rachat d’Atlus est, je vous le donne en mille, Nintendo.
Rien d’officiel pour le moment, mais une analyse intéressante de l’International Digital Times, qui voit une relation inhabituellement active avec le studio récemment. Nintendo traiterait même Atlus comme un studio maison.
Pourtant, Atlus n’a jamais vraiment été fidèle à une plateforme en particulier dans son histoire. Les jeux Trauma Center ne sont sortis que sur DS et Wii. Les différents jeux Persona sont plutôt sortis sur consoles PlayStation. Quant aux jeux de la saga Etrian Oddysey, ils ne sont sortis que sur les consoles au double écran de Nintendo, DS et 3DS. La série des Shin Megami Tensei est plus mixte, avec des jeux d’abord sortis sur console Nintendo, puis Sony, avant un retour remarqué de la licence sur console Nintendo, avec son quatrième épisode sur 3DS.
Un des exemples qui montre un rapprochement entre Atlus et Nintendo est cette offre croisée entre les jeux Fire Emblem : Awakening et Shin Megami Tensei IV. Les Américains qui ont accès au jeu d’Atlus depuis le 16 juillet dernier, peuvent, s’ils décident de l’acheter accompagné du dernier opus de Fire Emblem, obtenir 30 $ de réduction sur l’eShop. Nintendo ne fait ce genre d’offre qu’avec des jeux internes ou, au mieux, issus de studios second party.
L’autre exemple pointé par l’International Digital Times qu’un tel rapprochement s’effectue bel et bien, est le titre crossover en préparation pour la Wii U : Shin Megami Tensei X Fire Emblem, dont le titre est assez explicite pour que je n’aie pas besoin de vous expliquer le concept. Le seul développeur avec qui Nintendo ait jamais fait ce genre de partenariat s’appelle SEGA. Et je n’ai pas besoin de vous rappeler que Nintendo et SEGA sont très proches — liés par la force du porte-monnaie — que Sonic Lost World est une exclusivité Nintendo et que Bayonetta, après avoir changé de main, sort uniquement sur Wii U.
Le même schéma est-il en train de se reproduire avec Atlus ? Cela est très probable. Nintendo mettrait ainsi a la main sur un développeur réputé, à un prix modique, grâce à des circonstances financières favorables. Si dans les prochains jours, ce rachat se confirme, cela signerait la stratégie actuelle de Nintendo de ramener dans son giron un maximum de studios pour alimenter la ludothèque Wii U, que personne à part Nintendo ne veut alimenter.
Seul Sony pourrait représenter une menace à ce rachat par Nintendo. Il s’agit de la seule société qui pourrait éventuellement se montrer intéressée et qui pourrait faire une offre que Nintendo ne pourrait pas se permettre de suivre. Mais sur un marché japonais où la Xbox One n’a aucune chance de faire de l’ombre à la PS4, l’achat d’un studio comme Atlus qui ne sort quasiment que des jeux adaptés à ce marché ne relèverait pas d’un besoin urgent. Les deniers de Sony seraient bien mieux dépensés ailleurs, donc, a priori, si Nintendo veut vraiment Atlus, il a le champ libre.
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