On trouve bien quelques nouveautés sympathiques – le mode Scellé, principalement – dans ce Magic 2014 : Duels of the Planeswalkers, mais ne vous attendez pas à une quelconque révolution dans la série. Une série qui n’a d’ailleurs pas pour ambition de dépasser la place de « porte d’entrée » dans l’univers de Magic, le jeu de cartes. Car c’est bien là le premier objectif de Wizards of the Coast, la société éditrice du jeu de cartes : rameuter de nouveaux joueurs sur les bancs de la place Jussieu à Paris (et sur tous les autres bancs de France). Le jeu vidéo a donc pour mission de prêcher la bonne parole à un public peu au fait du jeu de cartes, et de donner envie aux « anciens » de s’y remettre. Les messages vous invitant à participer aux évènements dans le magasin le plus proche de chez vous pullulent d’ailleurs dans le jeu.
Pour séduire ceux-là, Wizards devait miser (avant tout) sur un jeu simple d’accès et visuellement agréable. Sur ces deux points, on peut dire que Magic 2014 se comporte plutôt bien. L’interface est claire, les temps de jeu sont bien décomposés et l’on peut apprendre, à son rythme, les mécaniques principales et les capacités des cartes.
Si on creuse un peu plus, Magic 2014, comme ses ainés, souffre quand même de multiples lacunes, sans doute assumées puisque le jeu vidéo n’est qu’un produit d’appel. Premièrement, le pool de cartes (issues de plusieurs extensions, mais surtout de l’édition de base 2014, qui va sortir incessamment sous peu) est très faible, ce qui limite mécaniquement les stratégies de jeu et les possibilités de synergie. Au-delà du nombre, notons aussi un déficit de « puissance » : pas d’Arpenteur, pas de cartes multicolores, pratiquement aucuns terrains spéciaux… Le béotien n’y verra sans doute que du feu, mais le joueur « sur le retour » repensera (avec les lèvres humides) tout de suite à son « deck » Survie en se demandant ce qu’est devenu Magic ces dernières années
La présence du paquet Scellé (on ouvre des boosters et on construit son « deck » de A à Z), nouveauté de l’opus (enfin !), sonnait comme un joli signal pour les joueurs plus aguerris. La construction de son paquet est un élément central de Magic. Alors on apprécie, franchement, mais là aussi, ce mode souffre du faible pool de cartes du jeu.
Après tout ça, on se dit que Magic 2014 pourra certainement séduire quelques béotiens ou ex-joueurs (d’autant plus que le prix est raisonnable, 10 euros pour la version de base) mais sûrement pas le joueur émérite, celui qui joue à Magic depuis 20 ans, qui suit avec assiduité les nouvelles extensions et qui participe aux tournois. Sauf que, cet homme-là aime exagérément Magic, cet homme-là est heureux à l’idée même de réussir un beau combo de cartes, cet homme-là verra tout simplement dans Magic 2014 une occasion de plus de passer du temps sur son jeu préféré. Lui trouvera dans le jeu vidéo un petit plaisir coupable, du genre de ceux que l’on cache, mais qui en vérité, nous procurent les plus grands bonheurs.
Curieux jeu que ce Magic 2014, outil promotion qui a pour ingrate mission de donner envie de jouer ou de rejouer à Magic, le jeu de cartes. Magic 2014 s’en sort correctement, un peu mieux que les précédentes années grâce au mode paquet Scellé. Il reste à comprendre à WotC qu’un pool de cartes plus important et plus de souplesse dans la construction de ses paquets feraient de sa série vidéoludique un bien meilleur produit. Sans pour autant, je crois, concurrencer le jeu de cartes.
Magic 2014 : Duels of the Planeswalkers, 10 euros environ, sur PC (et aussi sur iOS et Android)
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