On pensait Remember Me prometteur, et on n’a pas été déçu. Le jeu d’action/aventure des français de DONTNOD est un concurrent sérieux pour glaner le titre de meilleur jeu de cette première moitié 2013.
On ne va pas ici vous dresser un historique larmoyant du studio DONTNOD (on en parlera plus largement dans un entretien avec Oskar Guilbert, directeur général du studio, à paraître dans la semaine) mais tout de même, que de chemin parcouru pour cette équipe partie de rien il y a cinq ans, et qui compte aujourd’hui 70 internes. Invité dans leurs locaux la semaine dernière, nous avons pu poser nos mains pendant 3 heures sur Remember Me donc (sur PC), le premier jeu du studio.
Remember Me prend place dans un Paris de 2084, où les souvenirs se vendent, s’achètent, s’échangent. Notre capitale est loin d’être devenue un paradis pour autant ; le Paris de DONTNOD nous rappelle aux plus belles heures orwelliennes, puisque c’est une seule et même entreprise qui contrôle cette technologie et les bases de données utilisateurs. Autant vous dire que personne là-bas ne se plaint encore du côté intrusif de Facebook dans la vie privée.
Dans ce néo-Paris donc, vous vous réveillez dans la peau de Nilin, jeune et belle amnésique vidée du gros de ses souvenirs, dans un laboratoire qui sent bon Big Brother. Nilin bossait pour les Erroristes, groupuscule pas vraiment fréquentable pour les hautes sphères du pouvoir, avant de se faire capturer. Bien entendu, aidée de ses anciens partenaires, Nilin va pouvoir s’échapper du laboratoire avant qu’on ne lui ôte l’intégralité de ses souvenirs. C’est ici que les choses sérieuses commenceront.
On ne va pas y aller par quatre chemins, la grande force de Remember Me réside dans son background : c’est cohérent, c’est intelligent, c’est bien amené, ça donne à se poser plein de questions sans pour autant tomber dans quelque chose de lourd ou d’incompréhensible. Pas vraiment étonnant en réalité, quand on sait qu’Alain Damasio, le grand monsieur qui a écrit La Horde du Contrevent (courrez le lire ou le relire) est le directeur narratif du studio. Pour l’occasion, lui et son équipe ont produit 900 pages de bible. On attendra de terminer le jeu en entier avant de demander Remember Me en mariage, mais c’est très prometteur.
Le background, c’est aussi ce Paris de 2084 dans lequel on va – on imagine du moins – progresser de quartiers en quartiers, des plus dépravés aux plus opulents. Ce Paris de 2084 nous rappelle aussi à La Foire aux immortels de Bilal, où certains secteurs sont exclusivement réservés aux riches, et d’autres aux pauvres. Passé le laboratoire, on débarquera donc dans les sous-sols délabrés du métro, où une pancarte Nation qui sent bon la rouille pose de suite l’ambiance. On rencontrera là, d’ailleurs, les Leapers, des ex-humains qui se sont fait griller les neurones à cause de tout ce bazar mnémonique, sorte de premier symptôme d’une société qui ne va pas si bien qu’elle ne veut bien le dire. En avançant, on tombera ensuite sur un quartier de marchands fait de tôle et de néons lumineux, au bord de la Seine ; ça reste cradingue, ça sent le guet-apens à tous les coins de rue, mais au moins ça discute. Au loin, on apercevra un superbe panorama, du gratte-ciel, la Tour Eiffel, quelques machines volantes. Encore un peu plus loin, on visitera des quartiers plus huppés, comme Saint-Michel, caractérisé par la présence d’I.A. en tous genres (de nettoyage, de sécurité, etc.), tout ça au milieu de nos immeubles haussmanniens. La suite, on vous laissera la découvrir.
Concernant la mécanique pure, Remember Me est un jeu d’action/aventure somme toute classique. Les premières heures sont parfaitement linéaires – pas de monde ouvert où l’on peut se balader librement – et on alterne progression dans l’environnement et combats musclés. Le système de combat a cette particularité qu’il est possible de personnaliser ses combos, via un menu hors jeu. En avançant, vous allez débloquer des « pressens » – qui sont tout bêtement des coups – et que vous pourrez agencer de différente manière pour réaliser des combos. Il existe des pressens de puissance, de régénération, de furie ou de chaire (multiplie les effets du pressens précédent). L’idée est intéressante sur le papier, mais nous avons trop peu joué pour émettre un jugement plus détaillé. Pour terminer sur les combats, s’ils sont dynamiques et bien chorégraphiés, on regrettera la caméra assez rigide, qui fait qu’on se bastonne parfois à l’aveugle.
Pour pimenter le périple, DONTNOD a imaginé d’autres petites idées de gameplay. Par exemple, cette scène à rembobiner où on devait trouver des failles mémorielles pour ensuite altérer la réalité. Plus prosaïquement, il s’agissait de cliquer au bon moment pour changer les actions d’un individu. On a moins été convaincu sur cette scène, pour le coup, assez longuette. Mais pas de quoi, au final, ternir nos impressions sur cette première grosse session de jeu. On sera reparti avec une vraie envie d’explorer un peu plus de ce néo-Paris, de découvrir plus en détails les problématiques liées au commerce du souvenir, et de voir, tout simplement, si et comment DONTNOD a pu tenir la distance.
Réponse le 7 juin sur Xbox 360, PS3 et PC.
On ne va pas ici vous dresser un historique larmoyant du studio DONTNOD (on en parlera plus largement dans un entretien avec Oskar Guilbert, directeur général du studio, à paraître dans la semaine) mais tout de même, que de chemin parcouru pour cette équipe partie de rien il y a cinq ans, et qui compte aujourd’hui 70 internes. Invité dans leurs locaux la semaine dernière, nous avons pu poser nos mains pendant 3 heures sur Remember Me donc (sur PC), le premier jeu du studio.
Remember Me prend place dans un Paris de 2084, où les souvenirs se vendent, s’achètent, s’échangent. Notre capitale est loin d’être devenue un paradis pour autant ; le Paris de DONTNOD nous rappelle aux plus belles heures orwelliennes, puisque c’est une seule et même entreprise qui contrôle cette technologie et les bases de données utilisateurs. Autant vous dire que personne là-bas ne se plaint encore du côté intrusif de Facebook dans la vie privée.
Dans ce néo-Paris donc, vous vous réveillez dans la peau de Nilin, jeune et belle amnésique vidée du gros de ses souvenirs, dans un laboratoire qui sent bon Big Brother. Nilin bossait pour les Erroristes, groupuscule pas vraiment fréquentable pour les hautes sphères du pouvoir, avant de se faire capturer. Bien entendu, aidée de ses anciens partenaires, Nilin va pouvoir s’échapper du laboratoire avant qu’on ne lui ôte l’intégralité de ses souvenirs. C’est ici que les choses sérieuses commenceront.
On ne va pas y aller par quatre chemins, la grande force de Remember Me réside dans son background : c’est cohérent, c’est intelligent, c’est bien amené, ça donne à se poser plein de questions sans pour autant tomber dans quelque chose de lourd ou d’incompréhensible. Pas vraiment étonnant en réalité, quand on sait qu’Alain Damasio, le grand monsieur qui a écrit La Horde du Contrevent (courrez le lire ou le relire) est le directeur narratif du studio. Pour l’occasion, lui et son équipe ont produit 900 pages de bible. On attendra de terminer le jeu en entier avant de demander Remember Me en mariage, mais c’est très prometteur.
Le background, c’est aussi ce Paris de 2084 dans lequel on va – on imagine du moins – progresser de quartiers en quartiers, des plus dépravés aux plus opulents. Ce Paris de 2084 nous rappelle aussi à La Foire aux immortels de Bilal, où certains secteurs sont exclusivement réservés aux riches, et d’autres aux pauvres. Passé le laboratoire, on débarquera donc dans les sous-sols délabrés du métro, où une pancarte Nation qui sent bon la rouille pose de suite l’ambiance. On rencontrera là, d’ailleurs, les Leapers, des ex-humains qui se sont fait griller les neurones à cause de tout ce bazar mnémonique, sorte de premier symptôme d’une société qui ne va pas si bien qu’elle ne veut bien le dire. En avançant, on tombera ensuite sur un quartier de marchands fait de tôle et de néons lumineux, au bord de la Seine ; ça reste cradingue, ça sent le guet-apens à tous les coins de rue, mais au moins ça discute. Au loin, on apercevra un superbe panorama, du gratte-ciel, la Tour Eiffel, quelques machines volantes. Encore un peu plus loin, on visitera des quartiers plus huppés, comme Saint-Michel, caractérisé par la présence d’I.A. en tous genres (de nettoyage, de sécurité, etc.), tout ça au milieu de nos immeubles haussmanniens. La suite, on vous laissera la découvrir.
Concernant la mécanique pure, Remember Me est un jeu d’action/aventure somme toute classique. Les premières heures sont parfaitement linéaires – pas de monde ouvert où l’on peut se balader librement – et on alterne progression dans l’environnement et combats musclés. Le système de combat a cette particularité qu’il est possible de personnaliser ses combos, via un menu hors jeu. En avançant, vous allez débloquer des « pressens » – qui sont tout bêtement des coups – et que vous pourrez agencer de différente manière pour réaliser des combos. Il existe des pressens de puissance, de régénération, de furie ou de chaire (multiplie les effets du pressens précédent). L’idée est intéressante sur le papier, mais nous avons trop peu joué pour émettre un jugement plus détaillé. Pour terminer sur les combats, s’ils sont dynamiques et bien chorégraphiés, on regrettera la caméra assez rigide, qui fait qu’on se bastonne parfois à l’aveugle.
Pour pimenter le périple, DONTNOD a imaginé d’autres petites idées de gameplay. Par exemple, cette scène à rembobiner où on devait trouver des failles mémorielles pour ensuite altérer la réalité. Plus prosaïquement, il s’agissait de cliquer au bon moment pour changer les actions d’un individu. On a moins été convaincu sur cette scène, pour le coup, assez longuette. Mais pas de quoi, au final, ternir nos impressions sur cette première grosse session de jeu. On sera reparti avec une vraie envie d’explorer un peu plus de ce néo-Paris, de découvrir plus en détails les problématiques liées au commerce du souvenir, et de voir, tout simplement, si et comment DONTNOD a pu tenir la distance.
Réponse le 7 juin sur Xbox 360, PS3 et PC.
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