Dans les boutiques de la chaîne GAME, les rayonnages sont vides : les boutiques ont été prises d’assaut dès mercredi matin et certaines n’ont pas ouvert les jours suivant, faute de stock. La direction avoue que les démarques agressives (-30% sur les consoles, -60% sur les jeux) sont un moyen de «faire rentrer du cash pour indemniser les salariés». Pendant ce temps, les employés sont laissés dans l’expectative : la direction doit se réunir lundi 14 janvier pour décider du futur de la chaîne.
L’entreprise, autrefois emblématique de la distribution spécialisée (avec son concurrent Micromania) a subi une rude dégringolade en moins d’un an. Si les explications à sa faillite ne manquent pas – mauvaise gestion, politique tarifaire irréaliste – c’est bien le changement des habitudes de consommation des joueurs qui l’a condamnée. L’érosion de sa clientèle a en effet débuté dès 2005, lors qu’arrive sur le marché une plateforme de vente qui permet de payer, télécharger et installer ses jeux sans sortir de chez soi : Steam.
Steam est devenue depuis un incontournable, et VALVe ambitionne à présent d’affronter les plus grands sur leur propre terrain de jeu : le hardware. Gabe Newell, son PDG, a confirmé mercredi que la console de VALVe, surnommée Steam Box, était bien en développement.
En parallèle, VALVe soutient le développement d’une autre machine, la Piston de Xi3. Dévoilée lundi au CES, elle est bâtie sur une architecture de PC modulable et se destine exclusivement à Steam. En outre, ses caractéristiques techniques dépassent les prévisions les plus optimistes pour les futures consoles de Sony et Microsoft.
En sortant sa propre machine tout en accompagnant les concepteurs tiers et en leur fournissant une “version OS” de Steam, VALVe applique la stratégie déjà éprouvée par Google avec Nexus. Et propose par la même occasion une alternative redoutable aux consoles : pour un coût similaire, la Steam Box émancipe les joueurs de la distribution physique sans les priver de puissance.
Alors que Virgin dépose le bilan, achevé par la distribution digitale, la chute annoncée de GAME confirme l’hégémonie grandissante des pure players sur le “brick and mortar” (brique et mortier, terme qui désigne les boutiques ayant pignon sur rue). Ironie du sort, il aura fallu attendre cette triste fin pour que GAME propose enfin des promotions quasi équivalentes à celles de Steam, réalisant probablement son meilleur – et dernier – démarrage de soldes.
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