Nous ne reviendrons pas sur le premier article de Claire Gallois, déjà décrypté par Pia lors de sa sortie.
En revanche, il ne nous est pas possible de rester silencieux devant la parodie de justification que Claire Gallois propose aux lecteurs. Elle commence par citer les commentaires les moins argumentés de ses détracteurs tout en justifiant ses déclarations par les opinions d’internautes. “Combien de fois j’ai vu des mecs vanter les qualités de Breivik” semble suffisant pour jeter l’opprobre sur ceux qui se défendent d’être assimilés à ce monstre.
Si les tueurs cités dans le premier article étaient effectivement des joueurs, rien ne garantit que ceux-ci les ont poussés au crime. Car si les jeux vidéo peuvent désensibiliser à la violence, que dire des innombrables films d’actions qui sortent chaque semaine au cinéma ?
Claire Gallois balaie l’argument en citant encore une fois un des commentaires les moins pertinents : “Ouais, mais il mangeait aussi des frites, Merah, alors c’est peut-être les frites qui l’ont poussé à tuer”. Tout simplement navrant.
Elle justifie ensuite son amalgame entre jeux vidéo et tueurs par le fait que “si un Prix Nobel avait fait partis du lot (des accros au jeu), ça se saurait”. Peut-être faut-il lui rappeler qu’on trouve une Wii à la Maison Blanche et qu’Obama est Prix Nobel de la Paix ?
Le problème du premier article de Claire Gallois, outre son côté politique outrancier, était de charger gratuitement la violence dans les jeux vidéo. Cette réponse a tout de la justification hâtive.
La dernière partie de l’article suppose les joueurs ignorants des Conventions de Genève. Or, non seulement un grand nombre d’entre nous sait pertinemment qu’il est interdit de torturer les prisonniers, mais cet argument est complètement hors-sujet par rapport à la question traitée.
Où étaient-elles, les Conventions de Genève, quand Les bienveillantes, ouvrage relatant les mémoires fictives d’un officier nazi, remportait le Grand Prix du roman de l’Académie Française et le prix Goncourt en 2006 ? Où étaient-elles, les Conventions de Genève, lors de la remise de la Palme d’or au film Le vent se lève la même année ?
Alors oui, quand nous jouons, nous sommes souvent acteurs de ces actes ignobles. Mais se sent-on moins coupable en continuant à lire une page qu’en appuyant sur un bouton ? La réponse est simple : un esprit fragile ou malade saisira toute opportunité de justifier ses actes, quel que soit le média.
Les jeux vidéo sont aujourd’hui le point de mire d’une génération qui n’a pas grandi avec, tout comme le rock était accusé de dévoyer les jeunes dans les années 60. Plus de quarante ans après la naissance des jeux vidéo, il s’agirai d’ouvrir les yeux et de considérer cette activité comme ce qu’elle est réellement : un simple divertissement.
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