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Michael Lonsdale : ” Le jeu vidéo est une activité libératrice”

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L’immense Michael Lonsdale (Moonraker, Munich, Des Hommes et des Dieux pour lequel il a été césarisé en 2011), 50 ans de carrière, a marqué le cinéma…

L’immense Michael Lonsdale (Moonraker, Munich, Des Hommes et des Dieux pour lequel il a été césarisé en 2011), 50 ans de carrière, a marqué le cinéma de ses rôles exigeants et son inimitable silhouette. En 1979, il incarnait Hugo Drax, le milliardaire mégalo ennemi de James Bond dans Moonraker. Trente-trois ans plus tard il a accepté de ré-enregistrer quelque scènes pour le jeu vidéo 007 Legends, qui fête les 50 ans d’existence cinématographique de l’espion britannique. Le Journal du Gamer a eu la chance de s’entretenir brièvement avec cet acteur magistral et bienveillant. Il nous parle de sa démarche, résolument moderne, et de son désir de pérenniser les personnages du passé à travers de nouveaux support. Une jolie passerelle entre cinéma et jeu vidéo, histoire et modernité.

JDGa : Reprendre le personnage d’Hugo Drax plus de trente ans après a dû être une expérience assez étrange, non ?

Michael Lonsdale : J’ai l’impression que c’est une autre personne qui l’a fait à l’époque, un peu comme si je n’avais fait qu’emprunter le personnage cette fois-ci. Le jeu vidéo présente d’ailleurs une facette un peu différente de Drax, et surtout plus sportive.

JDGa : Ce doublage s’incrit-il pour vous dans la continuité de votre rôle ?

Michael Lonsdale : Tout à fait. Il s’agit après tout du même homme et, tout comme Requin, ce sont des identités fortes qui ont acquis une vie dans l’imaginaire populaire. J’ai donc conservé mon approche du personnage. Le fait de refaire quelques répliques ne m’a pas dérangé non plus, car ce n’était pas ma première expérience du doublage.

JDGa : Accepter ce doublage, c’est également permettre au personnage de traverser plusieurs époques.

Michael Lonsdale : Je n’ai pas choisi d’intégrer Drax au jeu, mais je n’avais aucune raison de refuser le doublage. Ce jeu représente un travail assez impressionnant, et se dire que les enfants peuvent découvrir des héros comme James Bond ou Zorro d’une manière totalement différente de la nôtre est incroyable. Quand on voit les ennemis tomber alors qu’on leur tire dessus, on se dit qu’on est bien loin de nos jeux d’enfants… il s’agit d’une approche bien plus physique de la réalité.

JDGa : Retrouver l’univers de James Bond vous a rappelé des souvenirs ?

Michael Lonsdale : Enormément. Vous savez, j’ai conservé de merveilleux souvenirs de Moonraker. Ça me changeais des choses plus intellectuelles comme les représentations au Théâtre de la rive Gauche. J’aime beaucoup passer d’une chose à l’autre, ne pas rester catalogué. Comme tous les acteurs, je reçois beaucoup de propositions pour des rôles similaires à ceux que j’ai joué : j’ai reçu beaucoup de scripts pour des rôles religieux après Le Nom de la Rose par exemple. Mais il faut savoir s’amuser. Et puis j’aime découvrir les inventions de mon temps.

JDGa : Faire découvrir à la jeune génération une autre facette de James Bond, ça vous semblait important ?

Michael Lonsdale : Bien sûr. Et puis, les enfants rêvent tous de devenir un héros un jour, et avec le jeu vidéo ils y parviennent presque. C’est une activité très libératrice pour eux, et puis qui développe leur habileté. Il faut de la dextérité pour appuyer sur tous ces boutons !

JDGa : En somme, vous êtes totalement ouvert à la modernité.

Michael Lonsdale : Oui, il faut savoir vivre avec son temps. Je vois tellement de comédiens qui souffrent parce qu’ils n’apprécient pas les dialogues, les lumières d’aujourd’hui… ils restent sans rien faire et finissent par ne plus être contactés par les réalisateurs. Certains arrivent à s’orienter vers autre chose, mais c’est loin d’être le cas pour tous.

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