Les jeux de rôles, aujourd’hui, c’est de la tarte. Les joueurs ont pris l’habitude de faire des aventures épiques, avec un background riche et dans la plupart des cas, dans un monde ouvert. Prenez Skyrim par exemple. C’est certes un excellent jeu, mais l’on se sent rarement en danger, et ce même au niveau expert. De plus, aujourd’hui, les donjons sont très codés. Ce ne sont que des endroits où il faut aller pour y remplir un objectif précis, et après une vingtaine de minutes, on en ressort et l’on oublie sa claustrophobie en gambadant dans les steppes pour matraquer quelques trolls histoire de s’occuper. Mais le jeu de rôle, c’est à la base des donjons interminables où la moindre erreur se révèlerait fatale, du moins dans les dungeons crawler d’antan. Legend of Grimrock ça vous parle ?
Sortir du tombeau
Genre oublié depuis le milieu des années 90, le dungeon crawler a connu son heure de gloire et est l’auguste ancêtre de nos chers RPG contemporains. Dungeon master, Eye of the Beholder, Lands of Lore, tous ces titres résonnent comme des madeleines de Proust à l’oreille des gamers et rôlistes qui ont connu cette période. Almost Human a choisi de sortir de son donjon oublié ce genre boudé depuis trop longtemps. Car oui, c’est bien le test d’un Dungeon Crawler que vous vous apprêtez à lire, en 2012.
Condamné à jouer
Le Dungeon Crawler, c’est d’abord une vue à la première personne. Dans le plus souvent des cas, vous contrôlez un groupe d’aventurier lâché dans un donjon pour accomplir une tâche que vous découvrez au fur et à mesure de votre progression. Le déplacement case par case permettait une plus grande liberté avec les graphismes limités de l’époque, quand gérer un monde gigantesque en 3D s’avérait presque de l’exploit. Dans Legend of Grimrock, l’histoire débute par votre condamnation. Une rapide cinématique, faite de magnifique artworks, vous narre l’histoire de vos aventuriers. Condamnés, vous êtes graciés par le roi. Et comme le roi est sympa, sa grâce est synonyme d’enfermement dans le mont Grimrock, dont personne n’est jamais ressorti. Si vous réussissez à atteindre sa base, vous êtes libres. Vous savez ce qu’il vous reste à faire. Et voilà tout le scénario de Grimrock. Certes, vous aurez le droit à quelques indices à travers des parchemins laissés là ou des rêves étranges, mais c’est tout.
Les premiers choix
Mais avant ça, il faut créer ses personnages, ou alors vous avez le choix de prendre les personnages prédéfinis. D’abord d’apparence limitée, il s’avère d’une profondeur assez étonnante. Votre groupe de 4 personnages (maximum) doit être polyvalent, avec de préférence les costauds qui prennent les coups devant, et les lâches qui balancent la sauce à distance derrière. Les spécialisations et les races sont aussi très tactiques, à vous de ne pas vous planter. Dois-je choisir d’être bon avec des armes à distance avec mon voleur ou meilleur en attaque-surprise ? Dois-je choisir de frapper fort ou avoir une bonne armure pour mon guerrier ? C’est les premières questions que vous allez vous posez dans Legend of Grimrock, et croyez-moi, il y en aura plein d’autres. Vous avez aussi le choix d’activer ou non l’automap. Si vous décidez de vous en passer, préparez le papier et les crayons, car vous allez en avoir besoin dans le dédale qu’est Grimrock.
« Démerdez-vous ! »
Après la création de personnages, vous êtes balancé dans un puits au sommet de Grimrock, et après cela, c’est comme si Almost Human vous mettait un panneau devant les yeux disant « démerdez-vous ». Car oui l’apprentissage se fait à la dure dans LoG. À l’ancienne. Première chose à faire : trouver une source de lumière, des torches, qui n’ont pas été mises sur des rares murs par hasard. Sans lumière, vous êtes morts. La gestion de la lumière est d’ailleurs une merveille. Le moteur graphique fait des prouesses, et n’a pas à rougir devant les standards actuels. Les monstres, quand il y en a un ça va, c’est quand il y en a plusieurs… Rapidement viennent les premiers combats. Et ils s’avèrent tactiques et plutôt bien pensés. Le déplacement case par case est une vraie force dans les bastons contre les monstres qui hantent Grimrock. Vous devrez tournez autour de vos ennemis, jouez avec eux et prendre garde à ne pas se faire coincer dans un coin. Quand les monstres deviennent plus forts, cela se corse, surtout quand ils sont plusieurs, et là, préparez-vous à mourir et à recharger votre partie si vous faites une seule erreur. Et cela deviendra la routine au bout des 15 heures de jeux nécessaires pour sortir de Grimrock.
Une balade de santé ?
Mais LoG, ce n’est pas que du matraquage de monstre à la chaîne. C’est également des énigmes, souvent bien pensé, et des coins et recoins secrets à trouver pour se procurer de l’équipement. Ici, impossible d’acheter son stuff contre pièces sonnantes et trébuchantes. N’allez pas croire que des marchands ont ouvert leurs échoppes dans ce donjon sordide. Non. Chaque objet ramassé doit servir, ou être abandonné. Chaque item doit être trouvé à la force du click. Autre difficulté, vos personnages ne sont pas des superhéros. Au bout d’un moment, ils ont faim. La nourriture, qui ne traîne pas à tous les coins de couloirs, doit être ramassée et utilisée précieusement. SI votre personnage devient affamé, il ne peut plus se régénérer avec le sommeil. Les potions de soins et les cristaux de vie sont alors vos meilleurs amis. Ces derniers, à l’utilisation limitée, permettent de vous remettre en forme, et vous pousserez un grand ouf de soulagement quand vous en croiserez un avec deux personnages morts dans votre équipe.
Apprendre par toi même tu devras
En ce qui concerne la magie, le mot d’ordre est débrouillé. Lorsque vous lancez un sort avec le mage du groupe, un tableau apparait, avec des signes étranges et un bouton d’activation. À vous de trouver le bon sort auquel vous avez accès, ou mieux, de tester de combiner les symboles pour obtenir un effet dévastateur ! Différents parchemins sont éparpillés dans Grimrock, qui renseignent sur certaines combinaisons et leurs niveaux requis. Mais ils sont rares, donc mieux vaut commencer à faire des tests dès le début de l’aventure. Même principe pour les potions, à vous d’essayer à moins de trouver la formule. Et le craft de potion sera primordial pour guérir un personnage empoisonné ou mal en point.
Il y a bien des défauts, mais…
Legend of Grimrock n’est pas exempt de défaut, mais curieusement, ils sont liés au principe même du jeu. Le déplacement en case par case devient vite un peu fouillis lorsque vous êtes entouré de plusieurs ennemis et que vous commencez à paniquer. Le manque de décors est un point faible qui sert également toute l’ambiance du jeu. N’espérez pas voir autre chose que de voir des murs gris, un peu moins gris, et un peu plus sombres. Vous êtes dans un donjon, et LoG vous le fait savoir ! Le manque de variété des ennemis est également à signaler. Mais quand on voit que chacun arrive à vous rendre la vie impossible à sa manière, l’on pousse un ouf de soulagement qu’il n’y en ait pas plus. Enfin, le jeu est dur. Pas d’une difficulté sadique comme Dark Souls, non. Une difficulté à l’ancienne, où vous devrez apprendre par vous-même et où la mort ne signifie rien d’autre qu’une erreur de votre part. Autre défaut, le jeu est totalement en anglais. Mais les textes sont rares, et il n’y aucun dialogue dans le jeu. Si vous butez sur un mot lors d’une énigme, Google trad sera votre ami. Alors oui, LoG est un jeu exceptionnel, mais qui n’est pas à mettre entre toutes les mains. À réserver aux nostalgiques de Dungeon Crawler ou aux curieux pas assez motivés pour se lancer dans un jeu de plus de 20 ans. Et surtout, le jeu n’est pas conseillé aux claustrophobes. Vous ne verrez jamais le soleil dans les couloirs sombres de Grimrock. Un jeu rare à réserver aux passionnés !
Sortir du tombeau
Genre oublié depuis le milieu des années 90, le dungeon crawler a connu son heure de gloire et est l’auguste ancêtre de nos chers RPG contemporains. Dungeon master, Eye of the Beholder, Lands of Lore, tous ces titres résonnent comme des madeleines de Proust à l’oreille des gamers et rôlistes qui ont connu cette période. Almost Human a choisi de sortir de son donjon oublié ce genre boudé depuis trop longtemps. Car oui, c’est bien le test d’un Dungeon Crawler que vous vous apprêtez à lire, en 2012.
Condamné à jouer
Le Dungeon Crawler, c’est d’abord une vue à la première personne. Dans le plus souvent des cas, vous contrôlez un groupe d’aventurier lâché dans un donjon pour accomplir une tâche que vous découvrez au fur et à mesure de votre progression. Le déplacement case par case permettait une plus grande liberté avec les graphismes limités de l’époque, quand gérer un monde gigantesque en 3D s’avérait presque de l’exploit. Dans Legend of Grimrock, l’histoire débute par votre condamnation. Une rapide cinématique, faite de magnifique artworks, vous narre l’histoire de vos aventuriers. Condamnés, vous êtes graciés par le roi. Et comme le roi est sympa, sa grâce est synonyme d’enfermement dans le mont Grimrock, dont personne n’est jamais ressorti. Si vous réussissez à atteindre sa base, vous êtes libres. Vous savez ce qu’il vous reste à faire. Et voilà tout le scénario de Grimrock. Certes, vous aurez le droit à quelques indices à travers des parchemins laissés là ou des rêves étranges, mais c’est tout.
Les premiers choix
Mais avant ça, il faut créer ses personnages, ou alors vous avez le choix de prendre les personnages prédéfinis. D’abord d’apparence limitée, il s’avère d’une profondeur assez étonnante. Votre groupe de 4 personnages (maximum) doit être polyvalent, avec de préférence les costauds qui prennent les coups devant, et les lâches qui balancent la sauce à distance derrière. Les spécialisations et les races sont aussi très tactiques, à vous de ne pas vous planter. Dois-je choisir d’être bon avec des armes à distance avec mon voleur ou meilleur en attaque-surprise ? Dois-je choisir de frapper fort ou avoir une bonne armure pour mon guerrier ? C’est les premières questions que vous allez vous posez dans Legend of Grimrock, et croyez-moi, il y en aura plein d’autres. Vous avez aussi le choix d’activer ou non l’automap. Si vous décidez de vous en passer, préparez le papier et les crayons, car vous allez en avoir besoin dans le dédale qu’est Grimrock.
« Démerdez-vous ! »
Après la création de personnages, vous êtes balancé dans un puits au sommet de Grimrock, et après cela, c’est comme si Almost Human vous mettait un panneau devant les yeux disant « démerdez-vous ». Car oui l’apprentissage se fait à la dure dans LoG. À l’ancienne. Première chose à faire : trouver une source de lumière, des torches, qui n’ont pas été mises sur des rares murs par hasard. Sans lumière, vous êtes morts. La gestion de la lumière est d’ailleurs une merveille. Le moteur graphique fait des prouesses, et n’a pas à rougir devant les standards actuels. Les monstres, quand il y en a un ça va, c’est quand il y en a plusieurs… Rapidement viennent les premiers combats. Et ils s’avèrent tactiques et plutôt bien pensés. Le déplacement case par case est une vraie force dans les bastons contre les monstres qui hantent Grimrock. Vous devrez tournez autour de vos ennemis, jouez avec eux et prendre garde à ne pas se faire coincer dans un coin. Quand les monstres deviennent plus forts, cela se corse, surtout quand ils sont plusieurs, et là, préparez-vous à mourir et à recharger votre partie si vous faites une seule erreur. Et cela deviendra la routine au bout des 15 heures de jeux nécessaires pour sortir de Grimrock.
Une balade de santé ?
Mais LoG, ce n’est pas que du matraquage de monstre à la chaîne. C’est également des énigmes, souvent bien pensé, et des coins et recoins secrets à trouver pour se procurer de l’équipement. Ici, impossible d’acheter son stuff contre pièces sonnantes et trébuchantes. N’allez pas croire que des marchands ont ouvert leurs échoppes dans ce donjon sordide. Non. Chaque objet ramassé doit servir, ou être abandonné. Chaque item doit être trouvé à la force du click. Autre difficulté, vos personnages ne sont pas des superhéros. Au bout d’un moment, ils ont faim. La nourriture, qui ne traîne pas à tous les coins de couloirs, doit être ramassée et utilisée précieusement. SI votre personnage devient affamé, il ne peut plus se régénérer avec le sommeil. Les potions de soins et les cristaux de vie sont alors vos meilleurs amis. Ces derniers, à l’utilisation limitée, permettent de vous remettre en forme, et vous pousserez un grand ouf de soulagement quand vous en croiserez un avec deux personnages morts dans votre équipe.
Apprendre par toi même tu devras
En ce qui concerne la magie, le mot d’ordre est débrouillé. Lorsque vous lancez un sort avec le mage du groupe, un tableau apparait, avec des signes étranges et un bouton d’activation. À vous de trouver le bon sort auquel vous avez accès, ou mieux, de tester de combiner les symboles pour obtenir un effet dévastateur ! Différents parchemins sont éparpillés dans Grimrock, qui renseignent sur certaines combinaisons et leurs niveaux requis. Mais ils sont rares, donc mieux vaut commencer à faire des tests dès le début de l’aventure. Même principe pour les potions, à vous d’essayer à moins de trouver la formule. Et le craft de potion sera primordial pour guérir un personnage empoisonné ou mal en point.
Il y a bien des défauts, mais…
Legend of Grimrock n’est pas exempt de défaut, mais curieusement, ils sont liés au principe même du jeu. Le déplacement en case par case devient vite un peu fouillis lorsque vous êtes entouré de plusieurs ennemis et que vous commencez à paniquer. Le manque de décors est un point faible qui sert également toute l’ambiance du jeu. N’espérez pas voir autre chose que de voir des murs gris, un peu moins gris, et un peu plus sombres. Vous êtes dans un donjon, et LoG vous le fait savoir ! Le manque de variété des ennemis est également à signaler. Mais quand on voit que chacun arrive à vous rendre la vie impossible à sa manière, l’on pousse un ouf de soulagement qu’il n’y en ait pas plus. Enfin, le jeu est dur. Pas d’une difficulté sadique comme Dark Souls, non. Une difficulté à l’ancienne, où vous devrez apprendre par vous-même et où la mort ne signifie rien d’autre qu’une erreur de votre part. Autre défaut, le jeu est totalement en anglais. Mais les textes sont rares, et il n’y aucun dialogue dans le jeu. Si vous butez sur un mot lors d’une énigme, Google trad sera votre ami. Alors oui, LoG est un jeu exceptionnel, mais qui n’est pas à mettre entre toutes les mains. À réserver aux nostalgiques de Dungeon Crawler ou aux curieux pas assez motivés pour se lancer dans un jeu de plus de 20 ans. Et surtout, le jeu n’est pas conseillé aux claustrophobes. Vous ne verrez jamais le soleil dans les couloirs sombres de Grimrock. Un jeu rare à réserver aux passionnés !
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