Si l’on savait déjà que Google Play s’accompagnerait de changement autrement plus cruciaux qu’une simple refonte d’une identité visuelle, la volonté de Google de séduire puis rallier les éditeurs de livres nationaux est une démarche ambitieuse à plus d’un titre.
D’une part, Google en a l’habitude mais il est toujours bon de le rappeler, la société n’arrive pas sur un terrain vierge lorsqu’il s’agit de commerce de livres numériques. Les liseuses du géant Amazon, l’App Store d’Apple ou encore les liseuses Kobo de l’enseigne Fnac sont très bien implantées sur le territoire.
Là firme de Moutain View a ainsi envoyée aux éditeurs déjà adhérents de son programme Google Books une lettre les invitant à réaliser le basculement vers la plateforme unifiée : Google Play. Le contenu du message ne manque pas de rappeler le modèle économique souhaité par Google pour sa plateforme de téléchargement centralisée :
Les internautes qui iront sur le site Google eBooks Store accéderont automatiquement au site Google Play où ils pourront acheter les livres numériques mais aussi des applications Android
Les éditeurs avaient le choix sur Google Books de proposer à la vente les versions papiers et numériques des ouvrages dont ils détiennent les droits, libre ensuite à l’utilisateur de réaliser l’achat de tel ou tel livre sur une plateforme marchande de son choix notamment Amazon.
Sur Google Play, les éditeurs pourront désormais compter sur Google puisque le géant américain agira en tant que référenceur mais aussi en tant que plateforme marchande ou libraire pour les puristes.
Puisque la loi française interdit la mise en vente d’ouvrages électroniques à un prix moins élevé que leurs homologues papier, Google a recours au curseur des commissions perçues pour séduire les éditeurs :
Les éditeurs intéressés pourront signer un avenant à leur contrat avec la holding européenne de Google, basée en Irlande pour des raisons fiscales. Ce document précise, dans sa version standart, que Google pourra conserver 48% de marge s’il parvient à vendre directement le livre numérique au client final. Au cas où l’internaute préfèrerait cliquer sur un lien le menant vers un autre revendeur, le moteur de recherche conservera 52% du prix, à partager avec ce libraire
Ces dispositions, relayées par le journal La Tribune n’ont pour le moment pas su convaincre les acteurs principaux du secteur puisqu’aucun d’entre eux pour l’heure, n’a souhaité emboîter le pas des éditeurs indépendants dans l’aventure Google Play.
L’un des enjeux de Google portera également sur la présence ou non de DRM au sein des ebooks disponibles sur sa plateforme. Présents à l’instar des ouvrages accessibles sur Amazon ou iTunes ou absents comme ce que la société propose déjà avec les titres musicaux sur Google Music, cet aspect devrait représenter un argument supplémentaire auprès des éditeurs, s’il s’avère qu’ils sont présents naturellement.
Enfin, gare aux éditeurs et à Google qui pourraient céder à la tentation de réaliser les mêmes erreurs que son concurrent direct Apple concernant l’entente sur le prix de ventes des livres numériques, la commission européenne veille désormais sur cet aspect et ce ne serait pas un hasard si la temporisation des principaux éditeurs était due également à des impératifs juridiques.
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“Puisque la loi française interdit la mise en vente d’ouvrages électroniques à un prix moins élevé que leurs homologues papier”
Heu, non. Le prix unique du livre numérique (PULN) est indépendant du prix unique du livre (qui s’applique au papier). En d’autres termes, le prix du livre papier doit être le même partout (moins 5% légaux), le prix du livre numérique doit être le même partout. Il n’est absolument pas interdit de vendre un livre numérique à 2 euros alors que le livre papier est à 20 en France…
“Google pourra conserver 48% de marge s’il parvient à vendre directement le livre numérique au client final. Au cas où l’internaute préfèrerait cliquer sur un lien le menant vers un autre revendeur, le moteur de recherche conservera 52% du prix, à partager avec ce libraire”
Faut pas aller chercher plus loin pour le non-engouement des éditeurs… Amazon (entre 3 et 10 euros) et Apple prennent seulement 30%… alors 48, c’est juste énorme et un gros foutage de gueule par rapport à ce qui se fait sur le marché.
“Puisque la loi française interdit la mise en vente d’ouvrages électroniques à un prix moins élevé que leurs homologues papier”
Il va falloir indiquer une source officielle pour cette phrase, ou la corriger si ce n’est pas vrai.
Merci à vous.