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Test : Battlefield 3

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Prononcez le mot “Battlefield” et vous verrez la flamme briller dans les yeux du joueur PC expérimenté. Depuis 2002, avec la sortie du premier épisode, Battlefield…

Prononcez le mot “Battlefield” et vous verrez la flamme briller dans les yeux du joueur PC expérimenté. Depuis 2002, avec la sortie du premier épisode, Battlefield 1942, la recette n’a pas changé. Prenez un FPS multijoueur avec ses combats arme au poing, mettez l’accent sur les véhicules et des maps pouvant accueillir jusqu’à 64 joueurs en simultané, et vous obtenez une formule qui a su poser des bases de jeu devenues aujourd’hui incontournables pour tout titre orienté multi. Des modes classiques comme “Conquête” où il faut s’emparer de zones sur la carte jusqu’à la sélection de la classe de son soldat en début de partie, les héritages provenant de ce Battlefield 1942 sont toujours aussi nombreux dans les jeux actuels. Et donc, dans Battlefield 3 !


Putain, 9 ans…

Après quelques DLCs et une incursion au Vietnam, DICE sortait en 2005 Battlefield 2. Même si le conflit était moderne avec un moteur graphique amélioré, le principe de jeu restait identique. Mais la partie multijoueur bénéficiait de nombreux ajouts avec un système d’escouade et, surtout, un commandant qui pouvait scanner le terrain avec ses drones, puis ordonner aux escouades d’attaquer tout en les couvrant avec des tirs d’artillerie. Ce rôle, unique dans chaque équipe et généralement réservé au joueur le plus gradé, apportait une vraie dimension stratégique surtout que l’interface se rapprochait d’un RTS alors que tous les autres joueurs de l’équipe jouaient, eux, à un FPS. Ce Battlefield 2 proposait également, en fonction des succès du joueur sur les théâtres d’opération, de pouvoir débloquer des armes améliorées. Cela vous rappelle des choses ? Aujourd’hui, il existe encore une énorme communauté autour de BF2 qui publie régulièrement des mods pour ce jeu.

Après un moyen Battlefield 2142 se déroulant dans le futur mais qui a eu le mérite d’inventer le système de dogtags qu’on pouvait voler à l’adversaire en le poignardant, la franchise accouchait en 2010 d’un Battlefield: Bad Company 2 (le 1er était une exclue console) gagnant au passage un mode solo avec quelques moments épiques et la possibilité, grâce à la version 1.5 du moteur Frostbite, de pouvoir détruire certains bâtiments, ce qui permettait d’envisager des stratégies d’attaque différentes en fonction de la physionomie du terrain ainsi généré. Malheureusement le rôle du commandant avait disparu et les cartes étaient limitées à 32 participants.

Aujourd’hui, DICE nous propose la suite historique de BF2, logiquement intitulé Battlefield 3. Vous comprendrez donc que l’attente est importante et que les fans sont sur les dents. Voyons voir de quoi il en retourne !

Frostbite 2, le moteur qui venait du froid

Puisque les suédois de DICE et EA ont principalement axé ces derniers mois leur communication sur la partie graphique du titre, nous allons faire une petite incartade par rapport à un test habituel. Plutôt que de parler tout d’abord du gameplay, nous allons nous intéresser à la partie technique et au moteur utilisé : le Frostbite 2. Attention, nous n’allons pas décortiquer le moteur en lui-même, d’autres sites spécialisés se chargeront très bien de cela, mais nous allons plutôt vous parler des améliorations concrètes qui sont apportées au joueur. Véritable vitrine technologique, ce moteur nous permet de retrouver les toutes dernières technologies graphiques : système de particules, antialiasing amélioré, gestion des transparences, calcul d’éclairage, et profondeur de champ, le tout en temps réel. Outre la partie graphique, on retrouve également un moteur sonore HD et un moteur de destruction, comme dans Bad Company 2, mais surboosté qui permet cette fois de propager les destructions aux alentours là, où l’on était jusqu’à présent cantonné à des segments limités.

On va faire simple : actuellement, c’est le plus beau jeu sur le marché, la partie sonore déboîte tellement que, casque vissé sur les oreilles, vous vous surprendrez à baisser la tête lorsqu’un obus de char Abrams viendra s’écraser non loin et le réalisme des destructions est inégalé jusqu’à présent. Voilà, c’est dit !

Le revers de la médaille est qu’il faut une machine puissante pour le mode Ultra. Sur mon i7 920 / 6Go de RAM / Radeon 5850 j’ai du passer dans le mode juste en-dessous pour avoir une moyenne de 40fps. Même si le PC est la plateforme leader sur ce développement, DICE avoue développer ce moteur pour être au point lorsque la prochaine génération de consoles arrivera sur le marché. 2011 oblige : sous Windows c’est donc un moteur DirectX 11 pouvant utiliser pleinement les processeurs 64 bits. Inconvénient : il n’y a plus de support DirectX 9 et il ne ne tourne donc pas sous Windows XP. Sous Xbox 360, si vous ne voulez pas avoir un jeu très laid, le pack de résolution HD à 1.5 GB pour les possesseurs de console à disque dur est presque obligatoire, le DVD ne pouvant délivrer autant de données en simultanés. Sous PS3, rien à signaler…

Frostbite 2 en action

La campagne solo dans le viseur

Depuis Battlefield: Bad Company, la série possède un mode solo avec une durée de vie d’environ 7 heures conforme au minimum syndical pour ce type de jeu qui vous verra piloter des tanks, être à la tourelle d’un avion de chasse, tenir le rôle d’un sniper avec sa lunette infrarouge pour couvrir votre escouade et, le plus souvent, courir et décimer des vagues entières d’assaillants. Le scénario est assez classique dans son genre et utilise le prétexte d’un interrogatoire avec ses flashbacks et histoires parallèles pour lancer les missions et vous faire endosser les différents rôles cités précédemment. C’est du déjà-vu et on aurait aimé quelque chose de plus innovant comme le proposait par exemple un Medal of Honor quand on changeait de rôle en cours même de mission.

Par contre, durant ces 7 heures, c’est un déluge d’effets spéciaux et une mise en scène mettant en avant la révision 2 du Frostbite. Par moment on se demande toutefois si le moteur n’est pas sur-utilisé pour se transformer en démo technique alors que l’histoire ne le nécessite pas. Je pense notamment à une scène de tremblement de terre qui ne sert qu’à mettre en avant le moteur de destruction et son effet “waouh !” ou bien à ces moments où l’on court face au soleil avec le moteur qui génère un flare sur la visière du casque où s’accumule de la poussière… sauf que durant toute la mission on est tête nue.

A noter la présence d’un mode co-op proposant de revivre des variations de certaines missions solo en vue d’engranger une maximum de points. Ces points débloquant des armes pouvant ensuite être utilisées dans le mode multi. Sans révolutionner le genre, ces modes solo et co-op sont divertissants et ont le mérite d’exister mais, honnêtement, on n’achète pas un Battlefield pour son mode solo, tout comme on n’achète pas, par exemple, un Uncharted pour uniquement son mode multi.

Faut arrêter avec le flare et la poussière là !

Le multi justement…

Avant de rentrer dans le feu de l’action, le jeu vous demandera de choisir une classe que vous pourrez modifier en cours de partie en fonction des stratégies que vous souhaiterez employer. On retrouve donc les classiques Assault (Soldat), Ingénieur, Support et Sniper. Première surprise : il n’y a pas de Médic. En effet, dans Battlefield 3, DICE a décidé de migrer les talents de cette classe vers le soldat. C’est donc ce dernier qui distribue les kits de soin et c’est le Support qui distribue maintenant les munitions. Le Soldat pourra débloquer le défibrillateur après être monté de quelques grades et, quand il ne débloquera les lance-grenades que bien plus tard, il devra choisir entre ces 2 avantages étant donné que les 2 ne peuvent cohabiter. On peut donc tout à fait adapter son style de jeu en choisissant soigneusement les armes et gadgets que l’on va débloquer puis utiliser. On notera que par rapport à la beta, les lance-grenades se débloquent bien plus rapidement mais qu’il faut plus de points d’expérience pour monter en grade. La montée en grade se fait de manière classique en tuant des ennemis, mais surtout en remplissant des objectifs comme la capture ou la défense d’un drapeau sur la carte, la distribution de kits de soins ou de munitions, ou encore le repérage d’ennemis au loin. Tous ces points bénéficient en plus de bonus lorsqu’ils sont réalisés en escouade (4 membres maximum) ou lorsque vous suivez les ordres de votre chef d’escouade. Ces bonus sont bien entendu cumulables, le jeu faisant tout pour que vous jouiez en équipe, et il n’est pas rare de voir un joueur avec seulement 2 “kills” à son actif être en tête du score car il aura su jouer plus intelligemment.

Une partie de Battlefield réussie, c’est une partie où une escouade armée de lance-missiles Javelin arrive à repousser les chars anti-aériens qui menacent le pilote d’hélicoptère de votre équipe alors qu’il survole un point à conquérir et que votre escouade, repérant 3 unités d’assault parties se réfugier dans un bâtiment prêt à prendre les Javelins à revers, se coordonne via la VOIP pour pénétrer de manière simultanée dans le bâtiment par ses 2 entrées pour décimer toute âme qui vive. De manière plus réaliste, en début de carrière, votre pilote va plutôt s’écraser car il n’aura pas vu la ligne à haute tension et vous vous retrouverez seul face à une escouade adverse, la votre s’étant éparpillée à travers la carte pour prendre des drapeaux plus faciles sans vous prévenir.

Après une douzaine d’heures de jeu on remarque que les classes sont assez équilibrées même si personnellement je trouve que l’ingénieur à beaucoup d’armes bien jouissives à débloquer : mines, Javelin, drones, robot démineur, mortier. D’ailleurs cela semble justement être la classe la plus jouée sur les serveurs. Il faudra compter une centaine d’heures de jeu pour débloquer toutes les armes, leurs améliorations et tous les gadgets… d’une seule classe. Vous avez donc le temps de voir venir avant de vous lasser. Par contre avec des terrains de jeu gigantesques pouvant accueillir sur PC 64 joueurs se battant à pied, en avion, en hélicoptère et à bord de tanks, vos réflexes seront mis à rude épreuve et les premières heures de jeu vous sembleront sans doute bien difficiles. Plus d’une fois vous quitterez la partie de rage, et plus d’une fois vous reviendrez pour ne pas pas rester sur une défaite… Attention, sur console les cartes sont limitées à seulement 24 joueurs ce qui fait tout de même un peu chiche quand on voit ce que peut proposer un jeu comme M.A.G. sur Playstation 3 par exemple.

Par rapport à Battlefield 2, on regrettera la disparition du commandant. Ce fameux stratège qui avait une vision d’ensemble de la carte et pouvait donner des ordres à toutes les escouades est ici complètement absent. Du coup on se retrouve souvent en début de partie avec 8 escouades qui courent toutes vers le même drapeau étant donné que personne ne sera là pour leur répartir les tâches. DICE a voulu enlever le côté frustrant de ce rôle étant donné qu’il était réservé à un seul joueur par équipe et à du coup rendu débloquable aux classes les drones et les mortiers histoire que tout le monde puisse en bénéficier. Personnellement je regrette ce choix car cela enlève tout le côté stratégique d’une partie et je soupçonne plus simplement que le retrait de cette fonctionnalité ne soit plutôt lié à la difficulté de rendre une interface de RTS sur une console, DICE n’étant en général d’ailleurs pas très doué côté UI.

Faut vous enlever de dessus ma tête Monsieur

Poste d’ergonome disponible. RSVP au JDG qui transmettra…

Détaillons justement quelques bouts de cette UI qui vous fera pester dès les première secondes. Une fois le jeu installé, vous trouvez en effet une icône “Battlefield 3” sur votre bureau. Un double-clic dessus ne lance pas le jeu mais lance Origin qui est le client EA obligatoire, qui lui-même lance automatiquement le site web http://battlelog.battlefield.com. De là vous aurez la possibilité de démarrer une parti multi, un co-op ou le mode solo. Choisissons le solo pour commencer. Là, en arrière plan se lance le jeu et le site web nous indique toutes les étapes : “Initialisation”, “Chargement du niveau” et enfin seulement la fenêtre du jeu solo apparait. Si vous pensez pouvoir enfin jouer sachez que ce n’est pas fini. Après avoir regardé les différents logos défiler il vous faudra d’abord appuyer sur “Entrée” et là, finalement, le menu permettant de démarrer une campagne apparait. Ouf ! Premier test : étant donné que le lancement d’une campagne solo nécessite un site web que se passe-t-il quand on n’a plus de connexion ? Hop, je débranche mon câble réseau et je teste. Bonne nouvelle : Origin détecte le mode offline et lance le jeu directement sans passer par le site web. Cela me donnerait presque envie de laisser mon câble débranché le temps de finir le mode solo…

Par contre, pour le multi, je trouve cette interface à la Facebook bien conçue. Battlelog permettant de parcourir les statistiques de vos soldats et de ceux de vos amis, de créer des bataillons (n’hésitez d’ailleurs pas à rejoindre celui de la communauté JDG), d’accepter les demande d’amis, de dialoguer avec vos eux et, surtout, de parcourir la liste des serveurs et, après téléchargement d’un plugin pour votre navigateur, d’en rejoindre un avec tous vos amis. Contrairement au solo, ici dès qu’on rejoint une partie on se trouve directement à l’écran de sélection de la classe. C’est déroutant au premier abord mais au final extrêmement efficace. Quitte à utiliser le concept à fond, on se demande d’ailleurs pourquoi le mode solo ne propose pas la sélection de la campagne dans le navigateur pour se retrouver ensuite directement dans la mission. L’avantage d’avoir externalisé la partie réseau et sociale est qu’il est tout à fait possible de proposer des mises à jour et de nouvelles fonctionnalités sans avoir à fournir un patch aux joueurs. Absent au lancement, Battlelog, s’est enrichie ces derniers jours d’un système de file d’attente permettant de pouvoir patienter qu’une place se libère si vous voulez à tout prix rejoindre vos amis sur un serveur spécifique. Autre avantage : vous pouvez consulter les statistiques de vos amis, leur laisser des commentaires ou rejoindre des bataillons même au bureau étant donné que vous n’avez pas besoin d’avoir le jeu installé pour accéder au site.

Sur la gestion des amis on n’a par contre pas tout compris à propos de la relation entre Origin et Battlelog. Sachant que Origin, à l’instar d’un Steam, intègre une liste d’amis et que pour jouer à Battlefield il faut un compte Origin obligatoire on se retrouve quand même à devoir les ré-ajouter dans Battlelog. On peut d’ailleurs en inviter de nouveaux qui du coup n’apparaissent pas dans le client d’EA. Que se passera-t-il lors de la sortie d’un futur jeu ? Faudra-t-il à nouveau rajouter tout le monde ou gardera-t-on les relations existantes ? Pas sûr que DICE et EA aient d’ailleurs la réponse aujourd’hui.

Dans le jeu lui-même c’est aussi bordélique par moment. L’écran de sélection des armes et des camouflages rassemble un amas de clics et de scrollings horizontaux, le tout encapsulé dans des onglets qui intègrent également l’écran de respawn. Mon explication n’est pas claire? Et bien dans le jeu c’est pareil. Sachant en plus qu’on ne peut pas changer ses paramètres d’armes entre 2 parties et que pour modifier les réglages graphiques ou la configuration de touches il faut obligatoirement être en cours de partie, vous aurez une idée des frustrations du joueur PC avec ce Battlefield. Sur console, vous continuerez par contre à utiliser les interfaces natives de la Xbox 360 ou de la PS3, Battlelog étant juste là pour le côté social. Par contre, vous n’échapperez pas aux aberrations d’interface en cours de jeu.

Battlelog, le Facebook du champ de bataille

Avec cette démo technologique grandeur nature, DICE gagne un nouveau moteur qui sera d’ailleurs également utilisé dans Need for Speed: The Run. EA gagne des millions de membres pour son service Origin alors que le produit est loin des les mériter pour le moment. Le joueur, lui se retrouve avec un mélange de Battlefield 2 auquel on aura enlevé le rôle du commandant et de Bad Company 2 auquel on aura ajouté des avions de chasse. Au final, si on veut rester factuel, Battlefield 3 n’apporte aucune innovation en terme de gameplay là où ses prédécesseurs ont inventés les codes des FPS qu’on connait aujourd’hui. Difficile exercice donc que de noter ce Battlefield vu les défauts qu’on vient tout juste de mentionner et pourtant, à la rédaction, nous somme conquis. Une fois abstraction faite de ces problèmes on se retrouve en ligne sur des maps magnifiques avec un moteur graphique surpuissant et une expérience de jeu unique, que ce soit du point de vue de la longévité ou des stratégies à employer. Le fun est bien au rendez-vous et c’est là l’essentiel même si on était en droit d’en attendre plus de la part de DICE.

Publicité éhontée : n’hésitez d’ailleurs pas à rejoindre le bataillon JDG Network !

Le verdict ?


Que signifie cette pastille ?

Galerie solo

Galerie multi

Prononcez le mot “Battlefield” et vous verrez la flamme briller dans les yeux du joueur PC expérimenté. Depuis 2002, avec la sortie du premier épisode, Battlefield 1942, la recette n’a pas changé. Prenez un FPS multijoueur avec ses combats arme au poing, mettez l’accent sur les véhicules et des maps pouvant accueillir jusqu’à 64 joueurs en simultané, et vous obtenez une formule qui a su poser des bases de jeu devenues aujourd’hui incontournables pour tout titre orienté multi. Des modes classiques comme “Conquête” où il faut s’emparer de zones sur la carte jusqu’à la sélection de la classe de son soldat en début de partie, les héritages provenant de ce Battlefield 1942 sont toujours aussi nombreux dans les jeux actuels. Et donc, dans Battlefield 3 !


Putain, 9 ans…

Après quelques DLCs et une incursion au Vietnam, DICE sortait en 2005 Battlefield 2. Même si le conflit était moderne avec un moteur graphique amélioré, le principe de jeu restait identique. Mais la partie multijoueur bénéficiait de nombreux ajouts avec un système d’escouade et, surtout, un commandant qui pouvait scanner le terrain avec ses drones, puis ordonner aux escouades d’attaquer tout en les couvrant avec des tirs d’artillerie. Ce rôle, unique dans chaque équipe et généralement réservé au joueur le plus gradé, apportait une vraie dimension stratégique surtout que l’interface se rapprochait d’un RTS alors que tous les autres joueurs de l’équipe jouaient, eux, à un FPS. Ce Battlefield 2 proposait également, en fonction des succès du joueur sur les théâtres d’opération, de pouvoir débloquer des armes améliorées. Cela vous rappelle des choses ? Aujourd’hui, il existe encore une énorme communauté autour de BF2 qui publie régulièrement des mods pour ce jeu.

Après un moyen Battlefield 2142 se déroulant dans le futur mais qui a eu le mérite d’inventer le système de dogtags qu’on pouvait voler à l’adversaire en le poignardant, la franchise accouchait en 2010 d’un Battlefield: Bad Company 2 (le 1er était une exclue console) gagnant au passage un mode solo avec quelques moments épiques et la possibilité, grâce à la version 1.5 du moteur Frostbite, de pouvoir détruire certains bâtiments, ce qui permettait d’envisager des stratégies d’attaque différentes en fonction de la physionomie du terrain ainsi généré. Malheureusement le rôle du commandant avait disparu et les cartes étaient limitées à 32 participants.

Aujourd’hui, DICE nous propose la suite historique de BF2, logiquement intitulé Battlefield 3. Vous comprendrez donc que l’attente est importante et que les fans sont sur les dents. Voyons voir de quoi il en retourne !

Frostbite 2, le moteur qui venait du froid

Puisque les suédois de DICE et EA ont principalement axé ces derniers mois leur communication sur la partie graphique du titre, nous allons faire une petite incartade par rapport à un test habituel. Plutôt que de parler tout d’abord du gameplay, nous allons nous intéresser à la partie technique et au moteur utilisé : le Frostbite 2. Attention, nous n’allons pas décortiquer le moteur en lui-même, d’autres sites spécialisés se chargeront très bien de cela, mais nous allons plutôt vous parler des améliorations concrètes qui sont apportées au joueur. Véritable vitrine technologique, ce moteur nous permet de retrouver les toutes dernières technologies graphiques : système de particules, antialiasing amélioré, gestion des transparences, calcul d’éclairage, et profondeur de champ, le tout en temps réel. Outre la partie graphique, on retrouve également un moteur sonore HD et un moteur de destruction, comme dans Bad Company 2, mais surboosté qui permet cette fois de propager les destructions aux alentours là, où l’on était jusqu’à présent cantonné à des segments limités.

On va faire simple : actuellement, c’est le plus beau jeu sur le marché, la partie sonore déboîte tellement que, casque vissé sur les oreilles, vous vous surprendrez à baisser la tête lorsqu’un obus de char Abrams viendra s’écraser non loin et le réalisme des destructions est inégalé jusqu’à présent. Voilà, c’est dit !

Le revers de la médaille est qu’il faut une machine puissante pour le mode Ultra. Sur mon i7 920 / 6Go de RAM / Radeon 5850 j’ai du passer dans le mode juste en-dessous pour avoir une moyenne de 40fps. Même si le PC est la plateforme leader sur ce développement, DICE avoue développer ce moteur pour être au point lorsque la prochaine génération de consoles arrivera sur le marché. 2011 oblige : sous Windows c’est donc un moteur DirectX 11 pouvant utiliser pleinement les processeurs 64 bits. Inconvénient : il n’y a plus de support DirectX 9 et il ne ne tourne donc pas sous Windows XP. Sous Xbox 360, si vous ne voulez pas avoir un jeu très laid, le pack de résolution HD à 1.5 GB pour les possesseurs de console à disque dur est presque obligatoire, le DVD ne pouvant délivrer autant de données en simultanés. Sous PS3, rien à signaler…

Frostbite 2 en action

La campagne solo dans le viseur

Depuis Battlefield: Bad Company, la série possède un mode solo avec une durée de vie d’environ 7 heures conforme au minimum syndical pour ce type de jeu qui vous verra piloter des tanks, être à la tourelle d’un avion de chasse, tenir le rôle d’un sniper avec sa lunette infrarouge pour couvrir votre escouade et, le plus souvent, courir et décimer des vagues entières d’assaillants. Le scénario est assez classique dans son genre et utilise le prétexte d’un interrogatoire avec ses flashbacks et histoires parallèles pour lancer les missions et vous faire endosser les différents rôles cités précédemment. C’est du déjà-vu et on aurait aimé quelque chose de plus innovant comme le proposait par exemple un Medal of Honor quand on changeait de rôle en cours même de mission.

Par contre, durant ces 7 heures, c’est un déluge d’effets spéciaux et une mise en scène mettant en avant la révision 2 du Frostbite. Par moment on se demande toutefois si le moteur n’est pas sur-utilisé pour se transformer en démo technique alors que l’histoire ne le nécessite pas. Je pense notamment à une scène de tremblement de terre qui ne sert qu’à mettre en avant le moteur de destruction et son effet “waouh !” ou bien à ces moments où l’on court face au soleil avec le moteur qui génère un flare sur la visière du casque où s’accumule de la poussière… sauf que durant toute la mission on est tête nue.

A noter la présence d’un mode co-op proposant de revivre des variations de certaines missions solo en vue d’engranger une maximum de points. Ces points débloquant des armes pouvant ensuite être utilisées dans le mode multi. Sans révolutionner le genre, ces modes solo et co-op sont divertissants et ont le mérite d’exister mais, honnêtement, on n’achète pas un Battlefield pour son mode solo, tout comme on n’achète pas, par exemple, un Uncharted pour uniquement son mode multi.

Faut arrêter avec le flare et la poussière là !

Le multi justement…

Avant de rentrer dans le feu de l’action, le jeu vous demandera de choisir une classe que vous pourrez modifier en cours de partie en fonction des stratégies que vous souhaiterez employer. On retrouve donc les classiques Assault (Soldat), Ingénieur, Support et Sniper. Première surprise : il n’y a pas de Médic. En effet, dans Battlefield 3, DICE a décidé de migrer les talents de cette classe vers le soldat. C’est donc ce dernier qui distribue les kits de soin et c’est le Support qui distribue maintenant les munitions. Le Soldat pourra débloquer le défibrillateur après être monté de quelques grades et, quand il ne débloquera les lance-grenades que bien plus tard, il devra choisir entre ces 2 avantages étant donné que les 2 ne peuvent cohabiter. On peut donc tout à fait adapter son style de jeu en choisissant soigneusement les armes et gadgets que l’on va débloquer puis utiliser. On notera que par rapport à la beta, les lance-grenades se débloquent bien plus rapidement mais qu’il faut plus de points d’expérience pour monter en grade. La montée en grade se fait de manière classique en tuant des ennemis, mais surtout en remplissant des objectifs comme la capture ou la défense d’un drapeau sur la carte, la distribution de kits de soins ou de munitions, ou encore le repérage d’ennemis au loin. Tous ces points bénéficient en plus de bonus lorsqu’ils sont réalisés en escouade (4 membres maximum) ou lorsque vous suivez les ordres de votre chef d’escouade. Ces bonus sont bien entendu cumulables, le jeu faisant tout pour que vous jouiez en équipe, et il n’est pas rare de voir un joueur avec seulement 2 “kills” à son actif être en tête du score car il aura su jouer plus intelligemment.

Une partie de Battlefield réussie, c’est une partie où une escouade armée de lance-missiles Javelin arrive à repousser les chars anti-aériens qui menacent le pilote d’hélicoptère de votre équipe alors qu’il survole un point à conquérir et que votre escouade, repérant 3 unités d’assault parties se réfugier dans un bâtiment prêt à prendre les Javelins à revers, se coordonne via la VOIP pour pénétrer de manière simultanée dans le bâtiment par ses 2 entrées pour décimer toute âme qui vive. De manière plus réaliste, en début de carrière, votre pilote va plutôt s’écraser car il n’aura pas vu la ligne à haute tension et vous vous retrouverez seul face à une escouade adverse, la votre s’étant éparpillée à travers la carte pour prendre des drapeaux plus faciles sans vous prévenir.

Après une douzaine d’heures de jeu on remarque que les classes sont assez équilibrées même si personnellement je trouve que l’ingénieur à beaucoup d’armes bien jouissives à débloquer : mines, Javelin, drones, robot démineur, mortier. D’ailleurs cela semble justement être la classe la plus jouée sur les serveurs. Il faudra compter une centaine d’heures de jeu pour débloquer toutes les armes, leurs améliorations et tous les gadgets… d’une seule classe. Vous avez donc le temps de voir venir avant de vous lasser. Par contre avec des terrains de jeu gigantesques pouvant accueillir sur PC 64 joueurs se battant à pied, en avion, en hélicoptère et à bord de tanks, vos réflexes seront mis à rude épreuve et les premières heures de jeu vous sembleront sans doute bien difficiles. Plus d’une fois vous quitterez la partie de rage, et plus d’une fois vous reviendrez pour ne pas pas rester sur une défaite… Attention, sur console les cartes sont limitées à seulement 24 joueurs ce qui fait tout de même un peu chiche quand on voit ce que peut proposer un jeu comme M.A.G. sur Playstation 3 par exemple.

Par rapport à Battlefield 2, on regrettera la disparition du commandant. Ce fameux stratège qui avait une vision d’ensemble de la carte et pouvait donner des ordres à toutes les escouades est ici complètement absent. Du coup on se retrouve souvent en début de partie avec 8 escouades qui courent toutes vers le même drapeau étant donné que personne ne sera là pour leur répartir les tâches. DICE a voulu enlever le côté frustrant de ce rôle étant donné qu’il était réservé à un seul joueur par équipe et à du coup rendu débloquable aux classes les drones et les mortiers histoire que tout le monde puisse en bénéficier. Personnellement je regrette ce choix car cela enlève tout le côté stratégique d’une partie et je soupçonne plus simplement que le retrait de cette fonctionnalité ne soit plutôt lié à la difficulté de rendre une interface de RTS sur une console, DICE n’étant en général d’ailleurs pas très doué côté UI.

Faut vous enlever de dessus ma tête Monsieur

Poste d’ergonome disponible. RSVP au JDG qui transmettra…

Détaillons justement quelques bouts de cette UI qui vous fera pester dès les première secondes. Une fois le jeu installé, vous trouvez en effet une icône “Battlefield 3” sur votre bureau. Un double-clic dessus ne lance pas le jeu mais lance Origin qui est le client EA obligatoire, qui lui-même lance automatiquement le site web http://battlelog.battlefield.com. De là vous aurez la possibilité de démarrer une parti multi, un co-op ou le mode solo. Choisissons le solo pour commencer. Là, en arrière plan se lance le jeu et le site web nous indique toutes les étapes : “Initialisation”, “Chargement du niveau” et enfin seulement la fenêtre du jeu solo apparait. Si vous pensez pouvoir enfin jouer sachez que ce n’est pas fini. Après avoir regardé les différents logos défiler il vous faudra d’abord appuyer sur “Entrée” et là, finalement, le menu permettant de démarrer une campagne apparait. Ouf ! Premier test : étant donné que le lancement d’une campagne solo nécessite un site web que se passe-t-il quand on n’a plus de connexion ? Hop, je débranche mon câble réseau et je teste. Bonne nouvelle : Origin détecte le mode offline et lance le jeu directement sans passer par le site web. Cela me donnerait presque envie de laisser mon câble débranché le temps de finir le mode solo…

Par contre, pour le multi, je trouve cette interface à la Facebook bien conçue. Battlelog permettant de parcourir les statistiques de vos soldats et de ceux de vos amis, de créer des bataillons (n’hésitez d’ailleurs pas à rejoindre celui de la communauté JDG), d’accepter les demande d’amis, de dialoguer avec vos eux et, surtout, de parcourir la liste des serveurs et, après téléchargement d’un plugin pour votre navigateur, d’en rejoindre un avec tous vos amis. Contrairement au solo, ici dès qu’on rejoint une partie on se trouve directement à l’écran de sélection de la classe. C’est déroutant au premier abord mais au final extrêmement efficace. Quitte à utiliser le concept à fond, on se demande d’ailleurs pourquoi le mode solo ne propose pas la sélection de la campagne dans le navigateur pour se retrouver ensuite directement dans la mission. L’avantage d’avoir externalisé la partie réseau et sociale est qu’il est tout à fait possible de proposer des mises à jour et de nouvelles fonctionnalités sans avoir à fournir un patch aux joueurs. Absent au lancement, Battlelog, s’est enrichie ces derniers jours d’un système de file d’attente permettant de pouvoir patienter qu’une place se libère si vous voulez à tout prix rejoindre vos amis sur un serveur spécifique. Autre avantage : vous pouvez consulter les statistiques de vos amis, leur laisser des commentaires ou rejoindre des bataillons même au bureau étant donné que vous n’avez pas besoin d’avoir le jeu installé pour accéder au site.

Sur la gestion des amis on n’a par contre pas tout compris à propos de la relation entre Origin et Battlelog. Sachant que Origin, à l’instar d’un Steam, intègre une liste d’amis et que pour jouer à Battlefield il faut un compte Origin obligatoire on se retrouve quand même à devoir les ré-ajouter dans Battlelog. On peut d’ailleurs en inviter de nouveaux qui du coup n’apparaissent pas dans le client d’EA. Que se passera-t-il lors de la sortie d’un futur jeu ? Faudra-t-il à nouveau rajouter tout le monde ou gardera-t-on les relations existantes ? Pas sûr que DICE et EA aient d’ailleurs la réponse aujourd’hui.

Dans le jeu lui-même c’est aussi bordélique par moment. L’écran de sélection des armes et des camouflages rassemble un amas de clics et de scrollings horizontaux, le tout encapsulé dans des onglets qui intègrent également l’écran de respawn. Mon explication n’est pas claire? Et bien dans le jeu c’est pareil. Sachant en plus qu’on ne peut pas changer ses paramètres d’armes entre 2 parties et que pour modifier les réglages graphiques ou la configuration de touches il faut obligatoirement être en cours de partie, vous aurez une idée des frustrations du joueur PC avec ce Battlefield. Sur console, vous continuerez par contre à utiliser les interfaces natives de la Xbox 360 ou de la PS3, Battlelog étant juste là pour le côté social. Par contre, vous n’échapperez pas aux aberrations d’interface en cours de jeu.

Battlelog, le Facebook du champ de bataille

Avec cette démo technologique grandeur nature, DICE gagne un nouveau moteur qui sera d’ailleurs également utilisé dans Need for Speed: The Run. EA gagne des millions de membres pour son service Origin alors que le produit est loin des les mériter pour le moment. Le joueur, lui se retrouve avec un mélange de Battlefield 2 auquel on aura enlevé le rôle du commandant et de Bad Company 2 auquel on aura ajouté des avions de chasse. Au final, si on veut rester factuel, Battlefield 3 n’apporte aucune innovation en terme de gameplay là où ses prédécesseurs ont inventés les codes des FPS qu’on connait aujourd’hui. Difficile exercice donc que de noter ce Battlefield vu les défauts qu’on vient tout juste de mentionner et pourtant, à la rédaction, nous somme conquis. Une fois abstraction faite de ces problèmes on se retrouve en ligne sur des maps magnifiques avec un moteur graphique surpuissant et une expérience de jeu unique, que ce soit du point de vue de la longévité ou des stratégies à employer. Le fun est bien au rendez-vous et c’est là l’essentiel même si on était en droit d’en attendre plus de la part de DICE.

Publicité éhontée : n’hésitez d’ailleurs pas à rejoindre le bataillon JDG Network !

Le verdict ?


Que signifie cette pastille ?

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