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Culture G(eek) : La Rixe au Pays des Merveilles

Dans une prison privée transformée en parc d’attraction le Deadman Wonderland, les condamnés à mort s’affrontent sous les regards enfiévrés d’une population avide de sang. Le…

Dans une prison privée transformée en parc d’attraction le Deadman Wonderland, les condamnés à mort s’affrontent sous les regards enfiévrés d’une population avide de sang. Le vainqueur remporte des crédits qui lui permettront peut-être de racheter sa liberté. Quant au perdant, il doit se soumettre à une punition aussi cruelle que voyeuriste : l’ablation en direct d’une partie de son corps à la suite d’un tirage au sort. Emprisonné à la suite d’une injustice, un jeune garçon nommé Ganta va remettre en question le système établi.

Deadman Wonderland, c’est la nouvelle bombe du manga d’action. Les volumes 1 et 2 sortent ce mois-ci chez Kana dans un collection à mi chemin entre le shonen et le seinen, Dark Kana. Au Japon, son succès ne se dément pas depuis 2007. À tel point que le studio Manglobe (Samurai Champloo, Michiko to Hatchin) produit l’adaptation en anime qui sera diffusée au printemps 2011.

Pour ma part, je n’avais pas été autant enthousiasmée par un shonen depuis de longues années. Son esthétique léchée, sa noirceur et son audace m’ont scotchée. Peut-être parce que je m’attendais à un récit plus adolescent ? Quoi qu’il en soit, les auteurs de Deadman Wonderland, Jinsei Kataoka et Kazuma Kondo y brassent des thèmes populaires : le combat, le monde carcéral et l’univers déviant d’un Pays des Merveilles souillé. Le résultat est pile poil dans la tendance : beaux, nerveux, sulfureux. Enfilez vos combinaisons oranges et prenez un numéro à l’accueil, on va disséquer ce succès annoncé. Yummy !

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//Finish Him

Vous aurez remarqué qu’en occident, la Baston avec un grand B fait un retour fracassant. Avec des Shoryuken plein la tête et des sticks arcade plus gros que celui du voisin. Il se murmure même qu’un de ces quatre, les mangeurs de Granola et les adorateurs du Pepito s’affronteront dans un combat sans merci. Bref. Je n’imputerai pas ce revival tatane uniquement à Street Fighter IV, mais tous les spécialistes de la culture geek s’accordent à penser que le jeu de combat de Capcom n’y est pas pour rien. Si on va jusqu’à croiser les flux (attention, sous la surveillance d’un adulte), on remarquera que l’engouement du public pour le catch et plus confidentiellement le Free Fight (toujours interdit à la télé en France) font partie d’une grande tendance bourre pif à l’ancienne. Sauf que chez les japonais, c’est un petit peu plus complexe que ça. Parce que pendant que l’occident oubliait la voie de la baston au profit des jeux de foot et des FPS, nos amis nippons continuaient à se mettre virtuellement sur la tronche à grand coup d’affrontements anonymes au fond d’une salle d’arcade. Le geek japonais, le combat, ils n’a jamais lâché ça. Idem avec les mangas. Pourtant, après Dragon Ball, Dragon Ball Z, Naruto, Bleach et consort, ils ont un temps considéré le shonen sans affrontement. Physique, je veux dire. Bakuman, l’excellent parcours du combattant de deux mangakas débutants, continue de cartonner là-bas. Mais depuis 2007, c’est Deadman Wonderland et ses 1 vs 1 dans des cages grillagées qui impose son rythme. Du pressing, on appelle ça. Des adversaires hors du commun affublés de pseudos débiles se déchiquètent à coup de pouvoirs spéciaux, en trois round s’il vous plait. Ils n’ont comme seule arme que leur corps, et leur sang qu’ils peuvent contrôler comme une force psychique. Fouets, lames, explosions, seule leur imagination et les risques évident d’hémorragie ou d’anémie les limitent. Heureusement, ils gobent régulièrement des bonbons-antidotes pour ne pas craquer. C’est le docteur Dukan (Mc Leod ?) qui va pas être content.

//Claustrophobe ?

Les prisons, on connait bien et on aime assez. Rappelez-vous Oz, cette série culte de la fin des 90’s qui nous aliénait littéralement dans une aile de haute sécurité. Bien avant Prison Break, son unique bonne saison, et son héros inexpressif. Le genre du huit-clos est certes un peu casse-gueule, mais une intrigue bien ficelée assure une franche réussite. Sans vouloir faire mon otak-ette (spéciale dédicace une rebelle de la langue française), j’ai quand même l’impression que l’enferment, les règles disciplinaires, l’uniforme et les brimades, nos potes japonais ils gèrent bien. Il n’y a qu’à voir que 80% de la production totale de shojo manga (un jour mon prince viendra façon j’ai 16 ans, les ongles faits et des psychoses plein ma culotte à la fraise) se déroule dans des écoles. Je vous passe les détails de la violence psychologique entre filles, mais c’est autrement plus sale que des duels à la loyale entre samouraïs. Finalement, en enfermant ses héros charismatiques quoiqu’un peu stéréotypés (le transs ultra-classe, la lycéenne dérangée, le mentor super fort…) dans des cellules, Deadman Wonderland ne fait que passer à la vitesse supérieure. Niveaux secrets, laboratoires, expérimentations, la prison-parc d’attraction se révèle même assez pratique pour caser des ressorts scénaristiques en attendant leur entrée en scène. Quoi qu’il en soit, enfermer des gens et regarder ce qu’il va se passer, le concept a déjà fait ses preuves. Et lire Deadman Wonderland devrait vous rappeler méchamment vos penchants voyeuristes éveillés par l’avènement de la télé-réalité. Et quand on voit que désormais tout y passe, du mariage factice à la révélation de la mort de son enfant à une mère, on se dit que l’affrontement entre prisonniers, c’est pour bientôt. Une vingtaine d’années max, et encore la grande adoratrice de Wonder Woman que je suis a plutôt foi en l’humanité. La justesse de cet univers confiné, ultra capitaliste, faisant l’apologie du divertissement à travers une violence exacerbées (qui a dit « les jeux du cirque » ?) va vous faire faire frissonner.

// ♪ It’s a small world af-ter-all ♪

Le parc d’attraction, le mot Wonderland, c’est à dire « Le Pays des Merveilles », les jouets, les bonbons… Tout dans Deadman Wonderland semble pointer vers une source d’inspiration originelle bien connue, Alice aux Pays des Merveilles. Mais n’allez pas croire que nos mangakas se sont inspirés de l’œuvre de Lewis Caroll, vous feriez une grave erreur. Ils réinterprètent plutôt des codes essentiellement graphiques hérités des différentes adaptations du roman. L’aspect « kawaii » d’une Alice fixée dans notre inconscient par le film de Disney alimente toute une garde de designers japonais (Shinzi Katoh en tête, que l’on trouve désormais dans plusieurs boutiques française comme Bird on the Wire, ou encore la marque Decole, chez Les Fleurs). Cette tendance demeure essentiellement féminine. De même dans les manga l’univers d’Alice a souvent été récupéré comme dans Alice XIXème ou le lesbien soft Miyuki-chan in Wonderland. D’un autre côté, de nombreux artistes salissent cet univers pour lui donner un aspect plus sombre, finalement assez proche de l’impression d’étrangeté de l’œuvre originale : Le Chapelier Fou de Batman, sur console l’Alice d’American McGee, même Disney avait confié la réalisation de son dernier Alice au Pays des Merveilles, plus sulfureux, à Tim Burton. En réalité cette tendance n’a rien de révolutionnaire. En effet, le décallage graphique entre la peur de la mort et la sécurité des souvenirs d’enfance s’est imposé comme un procédé narratif efficace dans les histoires d’horreur. Les livres (Ça, de Stephen King), les films (Chucky la poupée qui tue), les séries animées (Higurashi no Naku Koro ni, à réserver aux coeurs bien accrochés) regorgent d’exemples efficaces. D’ailleurs, Deadman Wonderland compte au sein de son carnaval de combattants un certain nombre d’enfants à la psychée particulièrement glauque.

Et là vous vous dites : « mais il roxxe du poney amputé, ce manga ! » Vous avez raison. Et bien sachez qu’en plus (Pierre Bellemare inside), il ne souffre pas des longueurs propres à son genre. Pour le moment (huit volumes sortis au Japon), j’ai l’agréable impression que cette histoire bien ficelée pourrait avoir un début, un milieu et une fin. C’est à dire, un vrai scénar entre deux combats ultra-stylisés. Je parie sur Deadman Wonderland. Et ses deux auteurs qui n’avaient jusque là qu’adapté Eureka Seven en manga entrent avec panache dans la cours des grands.

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40 commentaires
  1. ton article sur Deadman Wonderland m’a vraiment donné envi de me lancer dedans (sachant que je ne suis pas trop manga (a part naruto et saint seyia), mais la franchement tu m’as donné envi de m’y mettre ….

  2. un shonen… j’ai presque envie d’essayer maintenant, merci pour l’article !
    Mais seuls lectures en cours sont Gantz, MDP Psycho, Humunculus, Jackal, La Mosca, Ikigami et Death note.

  3. Wow, j’ai été terriblement décu de ce manga, bon il était bien, supérieur bien d’autres, mais ça ne me donnera jamais la piqure comme bleach, naruto et dbz ont si bien pu le faire… désolé, mais j’attends toujours un nouveau manga digne d’être le successeur de ceux-ci.

    1. @Jundo : Je te conseille One Piece, c’est terrible ! (inutile de préciser que je parle du manga papier, pas de l’animé –‘) Et dans un tout autre style, Kenshin est pas mal aussi..

      Autrement, je dois dire que je m’y suis fait à cette rubrique ! Elle est novatrice sur le JDG et permet de voir autre chose que de la Hi-Tech.. J’étais peu emballé au début, mais je l’ai finalement adopté ! 🙂

  4. everything is geek here. Vous ne voulez pas parler des nouvelles technologies plutôt? Et non, chez moi ça ne “roxxe” pas du tout mais j’ai quand même appris un mot qui n’en ai pas un.

  5. Ha… Deadman Wonderland, quel manga !

    Bon article, dommage seulement d’avoir trop spoilé et simplifié à mon goût… Car la force de DW réside bien dans l’état de choc dans lequel il plonge le lecteur face à une accumulation – lente et douloureuse – de situations toujours plus noires, vicieuses… Dans cette surdose d’immoralité acceptée et reconnue qui dégoute et effraie…

  6. Je ne lis pas de manga ( j’ai quand même essayé difficilement quelques classiques ) mais c’est un speech qui donne envie de s’y mettre.

  7. Très bon manga très prenant, je vous le conseille aussi 😉

    Pour les rabat-joie, vous n’avez qu’à pas lire !

  8. Ça m’a l’air terrible ça, je vais m’y mettre. Super article, par contre, Dragon Ball Z c’est pas un manga (je sais je chipote 🙂 ). Je suis super fan de mangas, j’espère en découvrir d’autre grâce à vous.

    Ah ouai “Le journal du Manga” ça me plairait bien.

  9. ça me fait furieusement penser à l’adaptation d’un film assez ancien, en anglais et noir et blanc, où le héros traqué par des caméras doit vaincre toute une série d’épreuves plus mortelles les unes que les autres.
    Pas moyen de m’en rappeler ni de retrouver, tous les résultats de Google renvoient au “jeu de la mort” de france 2 ou à Bruce Lee…

  10. J’y jeterai un oeil, entre 2 scans de One Piece (un scandale d’avoir citer naruto et bleach sans citer ce dernier qui est bien mieux ficeler en terme de scenario et de schema narratif)

  11. [Désolé pour le HS] Je cherche à retrouver la musique passant dans une vidéo youtube posté dans un article du JDG (compliqué la phrase, je sais!) c’était en allemand, chanté par des enfants et c’était truc du genre docteur machinchose… Merci si quelqu’un me la retrouve 🙂

  12. merde c frustrant 6 tome ca se lit vachement trop vite, mais bon ça a été un plaisir de lire cette série ^^

  13. @jundo > Si tu cherches quelque chose de la trampe de DBZ, va jetter un oeil sur les One Piece tu seras pas déçu !

    Je vais voir ce que ca donne ce DW, j’ai du temps à perdre 🙂

  14. J’aime pas le style de dessin emo-style qui colle pas avec l’ultra violence ( aucune tripaille quand ca découpe, morphologies d’anorexiques etc ).

    J’aime pas les combats moralisateurs ou ca cause 3 plombes avant chaque attaque et j’aime pas le personnage principal vu et revu qui “défend ses amis” et se relève toujours au bon moment.

    Bref c’est moyen selon moi j’ai arrêté au tome 2.

  15. Effectivement, pas très geek mais franchement je pense que les geeks doivent être ouvert d’esprit et devraient être heureux de découvrir de nouvelles choses ^^ !!! Sinon très bon article, je pense aussi me lancé dedans X3 !

  16. Sinon juste pour info, le free fight n’est pas interdit a la TV puisque tout les samedi vers 22h30 sur RTL9 y’a les combats de l’UFC.
    Je suis pratiquant de Free Fight et c’est les compétitions qui sont interdites. C’est pas le cas chez nos voisins les plus proches…
    Ce qui est dommage car il y un bon niveau en france (Voir Cheick Congo et le nouveau Cyril Diabaté qui vont combattre à l’UFC 120 le 16/10 à Londre). Alors que les autres sports de combats sont autorisés !

  17. C’est de la pure tuerie ce manga, et j’attends la sortie des tomes en France, direct dans ma collection lol!!
    Pour ceux qui se demandent si c’est un bon, ben je confirme c’est un très bon manga, des combats sanglants, du fan-service et une histoire originale (oui originale selon moi).
    Arigato JDG pour cette news!!
    Ciaossu Mina-san!!!

  18. Merci pour la news, mais j’ai beau être Geek, gameuse, fan de Mangas et de beaucoup des autres choses dont tu parles, je ne comprends tjs pas pourquoi JDG a décidé de faire comme beaucoup de sites: des infos en tous genres.
    Si nous venons ici c’est parce que ça réuni les infos Geeks. Si demain on se met à parler politique (hors HADOPI) et cuisine, le site ne regroupera plus les informations importante dans UN domaine qu’il connait bien.
    Ça deviendra un site généraliste parmi tant d’autre 🙁
    Et mieux vaut faire une chose très bien que pleins pas très bien je trouve.
    PS: Ce n’est que mon avis que j’ai souhaité faire partager alors d’avance pas la peine que certains s’énervent 😉

  19. @wiwiki: non, Geek ne veut pas dire ni intelligent (va fouiller sur youtube), ni manga, ni anime, ni “japanisant”…

  20. Deadman Wonderland est plus dans la categorie Seinen , perso c’est l’un des mangas que j’ai pu aprecier apres avoir fini GANTZ , GANTZ etant le meilleur seinen que j’ai lu à ce jour :p .
    bonne lecture ^^ !

  21. Merci pour ce super article! D’autres séries retiennent plus mon attention (surtout de l’éditeur Ki-oon) (un petit Over-bleed?), mais j’ai vraiment apprécié la qualité de ton article et le détail de ta description.
    Vivement le prochain 😉

  22. ça tombe bien j’avais plus rien de bien à me mettre sous la dent, c’est dure d’attendre la parution la suite de mangas qu’on lis.
    Pour ceux qui aiment les mangas je met ici une petite liste qui me plais bien :
    Eyeshield 21 (Shonen 12+), Angel voice (Shonen 12+), L’ile de Hozuki (Seinen 16+), Berserk (Seinen 16+), Dragon quest (Shonen 10+), Kurosagi : Livraison de Cadavres (Seinen 16+), Sidooh (Seinen 14+)

  23. nooonn j’ai déjà fini les 38 chapitre ^^”
    enfin je voulais savoir si le manga c’est arrêté ou si il continu le manga et si il continu a sortir des scan il sortent tout les combien de temps ?

  24. hello

    yess good ce manga, je connaissais pas… yaaaaa 7 tomes en français et le 8ème en anglais (m’en fou je me débrouille avec l’anglais hehe)

    et hop 1 de plus dans ma bibliothèque ….

    ça tombe bien, je viens de finir Gunm et je ne savais pas trop quoi me mettre sous la main…

    bon allez c’est parti j’vais me les enfiler les 8 à la file histoire d’être bien dans le trip ^^

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