C’est une première : la trilogie Millennium de Stieg Larsson vient de dépasser le million de ventes via le store du Kindle d’Amazon. Preuve une fois encore que les eBooks ont de l’avenir (et que le Kindle est un excellent lecteur d’eBooks !).
via businesswire
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c’est livres sont super
Une première ? James Patterson avait déjà réussi cette performance il y a quelques jours …
Mais pourquoi se focaliser sur le Kindle ? Comme si s’était le seul ebook sur le marché ?
arretez de chercher toujours la petite bete les gars, ça devient légèrement lourd de toujours vouloir prouver que les bloggueur du jdg ont tort…
alex before apparemment tu devrais un peu plus lire parceque ce genre de phote de franssè fait très peur…
Pour larsson > le prix de ses livres font déjà bien mal au cul niveau prix papier du coup les lecteurs ont peut-etre moins de scrupules à payer un ebook aussi cher…
@papa noel
je me suis relu après avoir validé et après je ne pouvais plus rééditer ce que j’avais écrit !c’est une faute impardonnable , mais ça peut arriver j’en suis la preuve vivante 😉
“Une première ? James Patterson avait déjà réussi cette performance il y a quelques jours …”
Non, du tout. Il y a une nuance. Patterson, les chiffres communiqués étaient ceux de toutes les plateformes d’eBook, il était certes très près du million sur le Kindle, mais il semble avoir été dépassé par Larsson sur le fil en ce qui concerne le Kindle Store seul pris en compte.
“le prix de ses livres font déjà bien mal au cul niveau prix papier”
Si tu trouves que ça fait mal au cul, essayes même pas de sortir un livre en indé via le self-publishing parce que tu vas bien vite te rendre compte que ton prix que tu aura fixé toi même en faisant absolument tout (promo, marketing, édition, correction, formatage, design cover, écriture) sera très très très très proche du prix normal d’un livre édité par une maison de publication.
Ha, et d’ailleurs, faut savoir qu’en France, les maisons de publication font la grande majorité (apparemment, dans les 75-80%) de leur marge à … l’étranger. Donc grosso modo, avec le prix des livres, il rentrent à minima dans leurs frais…
Donc oui, c’est bien gentil de critiquer le prix des livres, mais une fois que tu connais un peu comment ça se passe et que tu cherches quelques infos, la critique devient vite moins expéditive et certaines choses font sens.
Ho, et je préfère même pas aller sur le terrain du “l’auteur touche des miettes”, préférant soulever le fait que pas mal d’auteurs rêvent de contracter avec un agent littéraire ayant pignon sur rue, notamment aux USA (la France étant encore une exception culturelle en snobant ces intermédiaires), agent qui prendra 15 à 20% de ses royalties. Si ça lui faisait tellement chier à l’auteur de récupérer des miettes (en réalité, peut être aussi qu’il sait ce que ça coûte de publier un bouquin, mieux que celui qui va sortir ce genre d’arguments sur des forums pour montrer qu’il est rebelle et que ça légitime le DL illégal), il irait certainement pas voir un intermédiaire qui récupère encore un pourcentage sur ses maigres revenus…
Vous aimez Stieg Larsson et son excellente trilogie? Alors, Le Chuchoteur de Donato Carrisi vous surprendra par bien des aspects.
@boudieu
tu a l’air de t’y connaitre,
si je tes bien lu, personne ne gagne de l’argent en france. ou va l’argent de la vente de livre ? vue le prix que sa coute a l’acheteur final
ps: pour mes faute de francais c est normal 😉
@Bobe :
Bien m’y connaître, je ne sais pas, mais avoir une vue un peu détaillé des aspects du travail d’éditeur, je pense connaître à minima.
Donc pour répondre à ta question :
Sur la vente d’un livre, on enlève déjà 5,5% de TVA (papier) et 20,6% (digital). C’est une injustice mais il faut la prendre en compte malheureusement.
Bien entendu il y a des coûts de fabrication, en papier comme en digital puisqu’il faut bien que quelqu’un rende le livre en numérique aux différentes plateformes (donc il faut intégrer les coûts software pour le permettre, sachant qu’un livre français qui se vend bien sur l’iBookStore pour le moment, c’est entre 700 (Eyrolles, livres techniques ) et 2000 exemplaires (roman de fiction). Il n’y a pas vraiment de marché du livre numérique important en France, il faudrait vraiment qu’Amazon s’y mette. Du coup, pour le moment, difficile de rattraper la marge sur le volume…
Pour le papier, la France dispose malheureusement d’un lobby syndical de l’imprimerie le plus puissant du monde. Grosso modo, les ouvriers de l’imprimerie gagnent 2 à 3 fois ce qu’un ouvrier normal gagne. Je dis, c’est malheureux dans le sens où il est impossible de négocier quoi que ce soit et qu’à terme, il ne faudra pas s’étonner si les maisons de publication qui font du livre de poche se tournent vers des imprimeurs chinois (Folio le fait déjà). Je comprend qu’ils veuillent garder leurs acquis, mais en se mettant les clients à dos, ils risquent surtout de ne plus percevoir ce genre de salaire très longtemps… Résultat, un livre coûte plus cher à fabriquer en France que son équivalent fabriqué aux USA, dans des proportions non négligeables.
Par exemple, Lulu a voulu trouver un imprimeur français histoire de donner cet outil aux auteurs du store français pour une meilleur maîtrise de la chaîne… il semble que le projet soit en stand-by tellement les négociations sont tendues. Apparemment, personne ne veut se plier aux prix de fabrication de Lulu (que tous les autres imprimeurs du monde trouvent largement raisonnables, et pour cause, c’est une sorte de moyenne mondiale plutôt haute). Or, un livre de poche de 160 pages en qualité de papier normale coûte déjà 11 euros à faire fabriquer à l’unité sur cette plateforme. Sur 30.000, le prix de gros doit aider mais la part qui revient à l’imprimeur doit être non négligeable, je pense un bon 15-25%.
Pour vendre le livre, il faut un revendeur. Je ne sais pas tout à fait les accords passés entre maisons d’éditions et revendeurs, mais ce que je sais, c’est que le service CreateSpace (Amazon) impose que 50% du prix du livre revienne au revendeur… pour les maisons d’édition, 30% me semble réaliste, même si c’est un taux plutôt bas à mon avis.
Il faut aussi prendre en compte le remboursement des “avances” pour sécuriser les droits ou attirer un auteur. D’ailleurs, une petite anecdote, Johnathan Littell était passé par un agent littéraire pour vendre son livre en France, Gallimard n’a sécurisé que les droits français (déjà bien énormes) et pas les droits étrangers, ils s’en sont mordus les doigts 😀
Il faut prendre en compte les frais de promotion, donc tous les exemplaires à envoyer à la presse, les frais de pub, les frais de correction, mise en page, le stock d’invendus à gérer, les comités de lecture qui croulent sous le travail, etc.
Au final, peu de livres sont rentables et très peu d’auteurs arrivent vivre de leur passion. La majorité touche des droits égaux ou inférieurs aux minimas sociaux.
Du coup, et c’est malheureux, sur 701 livres qui seront publiés à la rentrée littéraire, il n’y a que 85 nouveaux auteurs ( moitié moins qu’en 2004 et plus bas chiffre depuis au moins 50 ans). Sur ces 85 nouveaux auteurs, on admet que 2 ou 3 arriveront sortir de la masse. Certaines maisons ont reçu 6000 manuscrits et n’en ont sélectionné aucun. 6000 manuscrits n’est pas loin d’être un record. Du coup, certaines maisons refusent même les soumissions non demandées, certains agents littéraires font de même, d’autres maisons demandent un résumé avec bio et les 3 premiers chapitres avant de valider l’envoi du manuscrit.
Au final, entre 50 et 70% du prix du livre ne va pas dans les poches de ceux qui le publient. Sachant que des résultats de ventes à 6 chiffres sont rares, il devient très difficile de marger énormément. C’est pour ça que les ventes à l’étranger (donc sur un livre qui a déjà remboursé son investissement en France) sont essentielles à la survie des maisons d’édition françaises.
Pour les livres de poches, le système semble être un peu différent. J’avais commencé à en discuter avec un auteur sur un salon du livre, et la discussion a été écourtée avant qu’on ne puisse en discuter en détail, mais il semblerait (conditionnel donc) que les royalties soient reversées au forfait, donc avant la vente du livre, sachant que c’est un bonus vu que le format poche représente une sorte de deuxième vie du projet.
Après évidemment, si les droits ciné sont vendus, c’est là que la maison d’édition et l’auteurs vont se frotter les mains…
Je finirai par mon expérience histoire de résumer la galère d’être indépendant.
J’ai sorti un livre sur le marché américain (je suis franco-américain) en indépendant car j’avais retrouvé ce projet entre temps et que cela n’aurait intéressé personne en France où je vis actuellement. Je n’ai pas pris le temps de contacter des maisons US ou des agents vu que le self-publishing pouvait être une expérience enrichissante.
Je voulais dès le départ que mon livre soit le moins cher possible. Après l’avoir fait fabriqué en livre de poche, le prix public tournait autour de 16 euros avec des royalties de 3 euros.
Je me suis donc tourné vers la qualité Publisher Grade qu’offre Lulu dans un format qui ne peut être distribué sur le marché car non inscrit au registre des formats pouvant détenir un ISBN. J’ai préféré choisir CreateSpace pour que le livre soit disponible sur Amazon (plus gros vendeur de livres US) en plus de l’être en vente directe Lulu. Il était évident que les marchés numériques étaient vitaux donc Kindle Store et iBook Store ont également été privilégiés.
Pour transformer mon livre en eBook, je n’ai pas dépensé grand chose à part du temps. J’ai utilisé Sigil pour le format ePub, puis converti ce ePub en format .mobi via Calibre. .mobi est le meilleur format pour le Kindle Store car vous êtes sûr qu’il gardera la mise en page comme elle doit être. Le convertisseur .doc, .pdf et .html de DTP.amazon est une horreur à ce niveau là.
Seulement, j’ai bien travaillé à ce projet près de 2 mois sans relâche. Le design des covers, la correction, l’édition, la mise en page, les conversions, etc… et je suis encore loin d’avoir fini le travail.
Le livre est pour l’instant disponible chez Lulu (paperback + ePub), et sur le KindleStore. J’attend la validation de l’iBookStore (4 à 6 semaines) et l’épreuve de CreateSpace pour pouvoir lancer la distribution via Amazon.com et Amazon.co.uk.
Niveau distribution, si je veux que mon livre soit accessible partout, je n’ai pas le choix, il faut que je paye pour des services de distribution. Soit quelque $100 de frais. Il faut savoir que ces plateformes offrent de nombreux services (marketing, pack de distribution, PR virtual tour, design de cover, correction, traduction, reviews sur des sites populaires à $350 la review…) et qu’il est très facile de se retrouver avec $1,000 de financement à rembourser avant même la mise à disponibilité de l’ouvrage. Heureusement, je me limite et essaye d’économiser le maximum d’argent pour ne pas me retrouver avec un livre qui m’aura coûte de l’argent au lieu de m’en rapporter un peu.
Je vais rentrer en face de promotion, j’ai des dizaines de copies à payer pour les envoyer en review auprès d’une sélection de magazines, journaux, sites. Certains m’ont ouvertement dit que mon Press Release envoyé par mailing était sauvé de la masse qu’ils recevaient tous les jours car je suis de la famille d’un écrivain connu au 20ème siècle et qu’ils risquaient de parler de mon livre à cause de ça. Et pour cause, il y a 1 million d’auteurs sur Lulu, 900 000 visiteurs réguliers…
Au final, mon livre coûte $4 sur le Kindle Store ($3 royalty, pas de DRM), $5 en digital ($ royalty, pas de DRM), $9.90 en papier ( $3, qualité recyclée. En qualité normale, pour toucher cette même somme, il m’aurait fallu le vendre $15 donc un prix HT).
Je pense que ces royalties sont minimes, mais j’ai voulu que mon livre soit accessible donc je m’en tiens à cette idée. Mais il faudra quand même en vendre un bon millier pour que je rembourse mes frais, tout en sachant que ces derniers mois, j’ai travaillé 90 heures par semaine et que je n’ai bien évidemment pas eu le temps d’écrire quand je me suis consacré à la publication de ce projet.
Au final, même si ça marche et que je fais pas mal d’argent, je ne suis pas sûr de vouloir en repasser par cette voie. Il faudrait quasiment bâtir une équipe indépendante pour gérer tout le processus, autant dire une maison de publication improvisée dans laquelle il n’y aurait aucun réel expert dans son domaine.
Voilà pourquoi j’ai appris (ou confirmé certains faits que l’on m’avait assuré) pourquoi les livres coutaient leur prix, et voilà aussi pourquoi je ne hurle plus à l’arnaque quand un livre est vendu 20 euros. Vu les sacrifices que je consens pour “la beauté de l’art”, je ne hurlerai plus, ça non. ^^