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Risques de la géolocalisation : personne n’est à l’abri, même pas Donald Trump

Grâce à un fichier rempli de données GPS privées, des journalistes du New-York Times ont réussi à retracer tous les déplacements d’une journée du président des États-Unis, Donald Trump.

Donald Trump, président des Etats-Unis.
Crédit Pixabay

“Personne ne devrait penser qu’il est anonyme, explique au New-York Times un membre du ministère américain de la Défense. Personne n’est anonyme sur cette planète à ce moment-même de l’histoire de l’humanité. Tout le monde est traçable et trouvable jusqu’à un certain point.” Des journalistes d’investigation du célèbre journal américain ont récemment mis la main sur un mystérieux fichier vieux de trois ans. Ce dernier contenait 50 milliards de localisations GPS précises, correspondant aux allées et venues de 12 millions d’Américains. En corrélation avec d’autres informations, les journalistes ont notamment identifié, parmi eux, un membre des Services secrets rattachés à la sécurité rapprochée du président des États-Unis, Donald Trump. Résultat : ils sont parvenus à traquer les mouvements de Donald Trump, à la date du fichier en question. L’application mobile d’où proviendraient les informations GPS laissées par le smartphone de l’agent en question n’a pas été clairement définie par le Times. “Cela pourrait être une simple appli météo, de cartographie ou même de sauvegarde de coupons de réduction”, soulignent les journalistes dans leur enquête.

Grâce à ces informations, ces derniers ont réussi à identifier les mouvements d’autres membres liés au président ou à son administration, dont deux agents des Services secrets, un employé du département informatique de la Cour suprême des États-Unis, un membre du ministère de la Défense, un député et le conseiller personnel en sécurité nationale d’un sénateur. Si les journalistes n’ont pas réussi à traquer les mouvements des agents au sein des bureaux de la CIA à Langley (à Washington), les téléphones y étant strictement interdits, ils ont pu observer leurs mouvements à l’intérieur du Pentagone, pourtant réputé comme l’un des bâtiments les plus impénétrables au monde. “Plus vous pouvez combiner des données de localisation avec une mosaïque d’autres informations, plus vous pouvez obtenir d’informations sur une cible”, souligne David S. Kris, ancien expert en sécurité pour le ministère de la Justice. Bien exploité, ce genre de données rassemblées par les journalistes du Times pourrait renseigner les mouvements des hommes d’État américains et l’agenda confidentiel de leurs employés. Actuellement, la redistribution et la réutilisation de ces données à des tiers sont possibles aux États-Unis, depuis le mois de janvier 2019. La Chambre des représentants avait alors voté la levée d’interdictions concernant la protection des données, permettant ainsi aux opérateurs comme Verizon ou AT&T de les partager à leur guise. En pleine campagne présidentielle, l’accès à ce genre d’informations sur n’importe quel citoyen américain pourrait s’avérer être une arme politique très dangereuse. Ce que l’enquête du New-York Times met en lumière, c’est que si ces journalistes ont réussi à les obtenir, des personnes mal intentionnées pourraient également y parvenir.

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