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L’administration Trump impose un silence médiatique à l’Agence de protection de l’environnement

Le jour même de l’investiture de Donad Trump, son administration a imposé un silence médiatique à l’agence de protection pour l’environnement (EPA – Environmental Protection Agency), nouvellement dirigée par un climato-sceptique nommé par le 45e président des États-Unis.

capture d'écran - The apprentice
capture d’écran – The apprentice

À peine investi, l’administration Trump se distingue par son activisme forcené. Dès sa prise de fonction, l’équipe du nouveau président a envoyé une note de service à l’EPA lui intimant l’ordre de ne plus communiquer, de quelque manière que ce soit, et ce, jusqu’à nouvel ordre. Réseaux sociaux (Twitter, Facebook), publication d’articles sur les blogs ou diffusion de communiqués de presse, l’AP rapporte que la Maison Blanche a proscrit toute nouvelle communication de la part des employés de l’agence environnementale.

Merci de vous taire

Ces restrictions ne touchent pas uniquement la communication de l’EPA, mais aussi ses activités commerciales : un gel des embauches est programmé, l’agence n’est pas autorisée à passer de nouveaux contrats (de recherche par exemple) ou à verser des subventions supplémentaires. Cette mesure ne serait que temporaire. Quoi qu’il en soit, les instructions semblent avoir été respectées puisque le compte Twitter de l’agence n’a plus rien publié depuis le 19 janvier, soit la veille de l’investiture du magnat de l’immobilier. Peut-être dans la crainte de voir son budget sabré par la nouvelle administration. Les conséquences s’en ressentiraient immédiatement sur les recherches effectuées sur l’impact du réchauffement climatique sur le climat ou la santé.

capture d'écran - EPA
capture d’écran – EPA

Peu empreint depuis ses débuts, Sean Spicer, le porte-parole de la Maison Blanche, semble marcher sur des œufs. Devant la presse, il a indiqué ne pas disposer d’informations sur le sujet.

Officiellement, il s’agirait de contenir toute communication dissonante, le temps que l’administration Trump fixe les priorités à venir : « C’est seulement pour avoir les choses bien en main et s’assurer que ce qui est diffusé respecte les priorités de la nouvelle administration », indique ainsi Doug Ericksen, responsable de la communication de l’EPA pendant la période de transition.

Un climato-sceptique à l’environnement

Une censure qui laisse craindre le pire pour les défenseurs de l’environnement, déjà échaudés par la nomination de Scott Pruitt à la tête de l’agence environnementale (sa nomination doit encore être approuvée par le Sénat). Ce climato-sceptique affiché a déjà eu maille à partir en justice par le passé avec l’organisme dont il va prendre les commandes (14 actions en justice lancées à son encontre).

La relance de la construction controversée de deux gigantesques oléoducs, Keystone XL, suspendu par Barack Obama au nom de la lutte contre le changement climatique, et le pipeline Dakota Access qui menace directement une réserve indienne et les sites sacrés de la tribu sioux de Standing Rock, ne font que les conforter dans leurs craintes…

Pour Pierre Gosselin, responsable scientifique du Programme Climat et Santé à l’Institut national de santé publique (INSPQ), un tel recul auraient de graves conséquences :

L’EPA déjà cible du candidat Trump

« Si les politiques du gouvernement Trump rouvrent les portes à l’exploitation du charbon et du gaz de schiste, il y aura des impacts non seulement sur le réchauffement, mais aussi sur la qualité de l’air et la santé. Ce sont les Américains qui seront d’abord touchés. En ce sens, ils vont se priver eux-mêmes de données pour pouvoir mesurer l’impact de ces politiques sur la santé de leurs propres citoyens ».

L’EPA n’est pas la seule agence à s’être vu imposer un silence médiatique, le département de la Santé et de l’Agriculture ont reçu pour instructions de ne pas s’adresser à la presse et aux membres du Congrès, demande annulée mardi pour l’USDA(United States Department of Agriculture).

Toutefois, l’EPA a été l’objet de vives attaques lancées par Donald Trump durant sa campagne. Le candidat d’alors assurant que l’environnement passerait après les intérêts économiques américains. Pour lui, le réchauffement climatique n’est qu’un « canular » inventé par la Chine pour rendre les États-Unis moins compétitifs.

Un parc national fait de la résistance

L’administration Trump est également accusée d’avoir censuré plusieurs tweets du parc national des Badlands concernant l’impact du réchauffement climatique. Ces derniers ont totalement disparu depuis. La Maison Blanche nie, prétextant le piratage de compte pour justifier cette soudaine disparition.

Les tweets disparus depuis - capture d'écran Boston Globe
Les tweets disparus depuis – capture d’écran Boston Globe

« En 650.000 ans, jamais la quantité de dioxyde de carbone contenue dans l’atmosphère n’a été aussi élevée qu’aujourd’hui #Climat », explique le premier tweet. « Conséquence directe ; l’acidité des océans a augmenté de 30% depuis la révolution industrielle ». Un troisième tweet explique également que « Brûler quatre litres d’essence émet près de neuf kilos de CO2 dans notre atmosphère ».

L’ère des « faits alternatifs »

Cet acte de rébellion a fait le tour de la toile et la disparition de ces tweets a suscité nombre d’interrogations. Quoi qu’il en soit, un compte non officiel a depuis fait son apparition et entre en « résistance ».

« Nous attendons avec impatience le moment où le président Trump nous accusera de diffuser de fausses informations. Vous pouvez prendre notre compte officiel Twitter, mais vous n’aurez jamais notre temps libre ! »

La présidence Trump semble vouloir autant museler les voix dissonantes qu’imposer sa propre communication, annonçant d’ores et déjà, l’ère des « faits alternatifs ».

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10 commentaires
  1. Et les riches et puissants, dans leur soif sans limite d’or maudit, vont continuer à détruire le monde encore plus vite, et les pauvres brebis aveugles à voter pour leurs séides …

    La farce tragique qu’est l’Humanité se terminera beaucoup rapidement que prévu, malheureusement en détruisant avec elle le joyau de Planète qui a eu le malheur de lui donner naissance et avec toutes les autres pauvre créatures innocentes qu’elle abrite …

    1. Ton message est parfaitement réaliste.
      La tristesse de l’humanité résumé, l’avidité d’en vouloir toujours plus le conduira à sa perte, mais avec un tel comportement cela ne peut qu’hélas finir comme cela.
      Qui aurait pu croire cela quand l’être humain est apparu sur terre …

    2. juste nuancé, on ne détruit pas la planète mais l’écosystème. Notre planète à des milliards d’année et nous ne sommes que de passage temporaires, elle vit avec nous en moment mais elle a vécu sans nous auparavant et elle saura vivre sans nous dans je pense moins de quelques centaines d’années… En reproduisant peut être un nouvel écosystème d’ici quelques millions d’années tout au plus !

  2. Il peut bien muselé les scientifique américain où leur demandé de redéfinir les règles de l’univers pour les rendre plus compatible avec sa vision du monde…la réalité vas le rattrapé tôt où tard

  3. Cela dommage de ne pas avoir fait un minimum de travail journalistique …

    Cela n’est pas du tout une censure, mais le processus normal des administrations américaine lors des passages de pouvoir.

    Pour des raisons évidentes les achats, ventes, signatures de nouveaux contrats, et communications officiel sont suspendu le temps des passations de pouvoirs entre l’ancienne administration et la nouvelle.

    Cela a été le cas lors de l’élection d’Obama, et des présidents précédent.

Les commentaires sont fermés.

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