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Twitter interdit l’accès à ses données aux renseignement US

La plateforme de microblogging a décidé de ne plus autoriser l’accès à son service d’exploration de données aux agences de renseignement américaines. Facebook, Instagram, Twitter, autant…

La plateforme de microblogging a décidé de ne plus autoriser l’accès à son service d’exploration de données aux agences de renseignement américaines.

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Facebook, Instagram, Twitter, autant de réseaux sociaux adoubés par les internautes de monde entier qui en font un outil au quotidien. Gratuit pour les usagers, ils n’en sont pas moins très lucratifs pour ces entreprises high-tech qui tirent bénéfice de l’exploitation de leur gigantesque base de données, alimentée constamment par les utilisateurs.

Une manne financière considérable pour ces firmes qui revendent à prix d’or ces informations aux annonceurs (coucou les publicités ciblées), mais aussi une source d’information colossale pour les agences de renseignement qui regardent tout cela avec appétit. Un peu trop parfois, les révélations d’Edward Snowden nous en ont apporté la preuve.

Désormais, ces firmes high-tech n’entendent plus coopérer plus que de raison : rapport de transparence, plainte contre le gouvernement, bataille judiciaire Apple Vs FBI, etc.

Aujourd’hui, Twitter aurait décidé d’empêcher les autorités américaines d’exploiter les informations publiées sur sa plateforme via un logiciel d’analyse des messages utilisé pour la lutte contre le terrorisme notamment. Une information confirmée par un haut responsable du renseignement américain.

Ce logiciel a été créé par la société Dataminr dont Twitter détient 5%. C’est la seule société que la firme autorise à accéder, en temps réel, à ses données (tweets) à des fins d’analyse et de revente. L’outil est aussi bien utilisé par des médias ou des entreprises pour relever les tendances émergeant sur la plateforme que par les agences de renseignement.

Ainsi, depuis juin dernier, Dataminr est associé à In-Q-Tel, un fonds d’investissement soutenu par la communauté du renseignement US (et créé par la CIA).

Selon les termes du contrat disponibles sur USApending.gov, le Département de la sécurité intérieur (Department of Homeland Security) aurait dépensé 250 000 dollars (environ 220 000 euros) pour donner accès à Dataminr à son service. Le contrat arrive à échéance en juin prochain et Twitter a décidé de peser de tout son poids pour qu’il ne soit pas renouvelé.

Dans le livre, L’économie, c’est la guerre : Les agents secrets au service du big business, de Frédéric Charpier, Amit Yoran, ancien boss d’In-Q-Tel et ex-directeur de la National Cyber Security Divion, explique que la raison d’être d’In-Q-Tel consiste à faire le « lien entre les technologies émergentes et vitales et les demandes des services de renseignement pour la sécurité nationale ».

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Selon le Wall Street Journal, Twitter aurait expressément demandé que ce logiciel ne soit plus mis à la disposition des autorités. Pourtant, comme le rappelle le quotidien, Dataminr aurait permis au renseignement US de détecter les attentats de Paris en novembre dernier, peu de temps après leur déroulement.

Et grâce à son outil d’analyse des tendances, Dataminr aurait alerté certains clients des attentats perpétrés à Bruxelles avant que les médias n’en fassent l’écho.

Mais aujourd’hui, les autorités américaines et l’industrie high-tech, se livre une guerre autour du chiffrement et de la confidentialité des données, les révélations d’Edward Snowden en toile de fond. Les excès d’hier semblent donc aujourd’hui porter préjudice à la communauté du renseignement.

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