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Dossier : ce qu’il faut savoir sur l’impression 3D

“L’impression 3D a le potentiel pour révolutionner la façon dont nous créons les objets”, scandait Barack Obama dans son discours sur l’état de l’Union en février 2013….

“L’impression 3D a le potentiel pour révolutionner la façon dont nous créons les objets”, scandait Barack Obama dans son discours sur l’état de l’Union en février 2013. L’impression 3D, est en effet une technologie pleine de potentiels, qui fait beaucoup parler d’elle ces derniers temps et pas toujours pour les bonnes raisons.

Le CES bat en ce moment son plein et encore une fois, les fabricants ont pu présenter leurs dernières nouveautés. Toujours plus abordable et toujours plus de matériaux possibles, l’impression 3D est de plus en plus complexe.

Afin de s’y retrouver dans ce paysage changeant, il est important de poser les bases, pour bien comprendre les enjeux et mieux envisager le potentiel de cette technologie qui pourrait se démocratiser plus vite qu’on ne le pense. Nous vous proposons donc un dossier dédié, en trois pages, qui comprend en plus notre test d’une imprimante. Mais avant ça, un peu d’histoire.

La stéréolithographie, mère de toutes choses

Plus connu pour ses écrits que pour ses inventions, c’est à Arthur C. Clark que l’on doit l’une des premières – si ce n’est la première – références à l’impression 3D. Dans une émission réalisée par la BBC en 1964, l’écrivain-inventeur mentionne un “Replicator”, une machine servant à reproduire toute sorte d’objets. Une invention qui mettra un terme à toutes les inventions, selon ses mots. Il précise être dans l’incapacité d’expliquer son fonctionnement, sans quoi il l’aurait déjà breveté, ironise-t-il.

Il faudra attendre 1984 (!) pour voir ce fameux brevet déposé, puis publié en 1986. Le texte est considéré par la quasi-totalité de la littérature comme étant l’acte de naissance de l’impression 3D.  Le brevet a été attribué à Charles W. Hull, qui est aujourd’hui directeur technique et vice-président exécutif d’un petit empire nommé 3D Systems. C’est notamment à eux que l’on doit les fameuses imprimantes Cube et le format de fichier .STL, compatible avec presque toutes les imprimantes.

Le terme consacré par le brevet est “stéréolithographie”. Le procédé est sensiblement différent de celui couramment employé de nos jours. Le brevet de Charles “Chuck” Hull, indique en effet “la création d’objets 3D, en altérant l’état d’un fluide à l’aide de radiation, bombardement de particules ou une réaction chimique.”

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Extrait du brevet de Charles W. Hull

La solution la plus utilisée dans les années suivantes consistera donc à rendre solide une résine en l’exposant à des ultra-violets. Une technique de “photo-polymérisation” bien connue des dentistes qui durcissent les composites dentaires à l’aide d’un rayonnement lumineux. Un procédé qui aura beaucoup de descendants.

Matériaux anormaux

Et descendance il y a eu.  On compte aujourd’hui pas moins de 11 procédés d’impression 3D pour 6 grands principes de fonctionnement. Afin d’éviter l’énumération laborieuse, nous en retiendrons trois principaux (en plus de la stéréolithographie), les autres étant assez peu répandus, ou destinés à des usages très précis.

La première méthode est l’écrasement puis le collage de couches de matériaux, dites “LOM” pour Laminated Object Manufacturing, une de ses variantes est la SDL (Selective Deposition Lamination), elle permet d’imprimer des objets en métal, en plastique et, plus surprenant, en papier.

C’est ce dernier matériau qu’utilisent notamment les imprimantes de la société Mcor que nous avons pu apercevoir au 3D Print Show à Paris il y a quelques semaines. L’idée consiste à prendre une ramette de papier A4, d’imprimer (en 2D) ce que l’on veut dessus et ensuite de coller les pages. Une fois la hauteur nécessaire atteinte, on découpe la forme voulue. À la sortie, on obtient un objet dur comme du bois ou presque, c’est assez troublant quand on sait qu’il s’agit de papier.

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Feuille après feuille

Son principal avantage est de permettre une variété quasi infinie de couleurs puisqu’elle intègre une imprimante couleur traditionnelle. Le matériau est aussi abordable dans la mesure où il s’agit de papier presque classique. La chose est en revanche un peu moins précise que d’autres et un peu plus limitée dans les formes possibles.

La seconde grande famille est constituée par les imprimantes utilisant un matériau brut sous forme de granulés, basées principalement sur la technique du SLS pour Selective Laser Sintering. C’est grâce à elle que l’on pourra imprimer des objets en métal, en plastique ou encore en céramique. Elle consiste à utiliser un laser afin que les petites particules fusionnent entre elles. Une fois fait, le plateau descend d’un cran et on recommence jusqu’à avoir l’objet.

Cette technique est assez largement utilisée par les imprimeurs 3D professionnels comme Sculptéo (nous en parlons plus bas) pour deux raisons principales : elle donne un des meilleurs niveaux de précision actuellement et permet de créer les objets les plus complexes.  La structure étant toujours entourée par le matériau brut on pourra facilement créer des parties fines et hautes. La flèche d’un gratte-ciel par exemple.

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Le rendu en céramique est convaincant (Image : Sculptéo)

Le dernier principe est certainement le plus connu et se base sur le principe de l’extrusion avec la technique dite FDM (Fused Deposition Modeling), où l’on dépose couche après couche un matériau fondu. Elle permet principalement d’imprimer du plastique, mais aussi du caoutchouc et même du sucre par exemple.  C’est la méthode employée par la quasi-totalité des imprimantes grand public et elle mérite qu’on s’y attarde un peu plus. Cela tombe bien puisque nous avons eu l’occasion d’en tester une.

Sommaire

2. Étude de cas : Notre test de l’imprimante 3D Up Easy 120
3. L’impression 3D, pour quoi faire ?

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19 commentaires
  1. Je ne comprends pas l’utilité d’une imprimante 3D pour les multinationales genre samsung et tout si ils ont des usines pour fabriquer des objets deja, Par contre, le particulier et les petits pro genre les maquettes en archi oui la ca peut etre utile.

  2. Quel est l’utilité pour les multinationales possédant déjà des usines surement plus performantes des imprimantes 3D ? Du genre samsung et tout.
    Apres j’en aurai bien besoin pour faire des maquettes.

  3. Perso je maîtrise bien la conception/modélisation de produits en 3D et j’hésite limite à me lancer dans ce domaine …

  4. Pouvoir s’imprimer l’armure d’IronMan …. ouah. Par contre, d’un point de vue écologique je pense que l’impression 3D n’est peut être pas une bonne chose. Les objets jetables en plastique en veux tu en voilà …

  5. Pour les industriels, y a 2 intérêts d’avoir des imprimantes 3D: le prototypage rapide (comme son nom l’indique, pour faire des prototypes rapidement et à moindre coût surtout, Smoby en utilise une pour ça) et la fabrication de pièces comme sur une chaîne de production, sauf avec des avantages de vitesse, de flexibilité, etc… C’est utilisé par exemple pour fabriquer des pièces d’avions.

  6. Travaillant dans ce domaine depuis plus de 10 ans, le prototypage 3D se démocratise enfin.
    La fabrication additive se développe de plus en plus et devient de plus en plus précise.
    Nous n’entendons pas encore se terme dans les blogs ou autre, cela s’appelle du frittage de poudre laser ou frittage de poudre par faisceau d’électrons. Oui le non est un peut barbare mais le concept est tout simplement révolutionnaire ! (métal ferreux, non ferreux style Alu voir même céramique). Associé à la numérisation 3D, aujourd’hui tout devient reproductible.

  7. Les bijoutiers testent des modèles imprimés en basse définition, puis en HD pour en tirer des moules ou juste valider des concepts… Avantage: Gain de temps et d’argent, avec une estimation précise des poids et volumes des produits fini.

  8. J’ai quelques doutes sur la donnée suivante “une maison en 20heures” parce que bon je suis pas un expert en construction mais rien que le temps de séchage des dalles, les raccordements eau/elec ça doit bien prendre plus de 20h =p

  9. @oleo Bah si les produits sont en plastiques ça doit bien se recycler. Par exemple les objets que le jdg a imprimé pour le test de l’imprimante si ils en veulent plus doit bien avoir moyen de refondre le tout et d’en refaire une bobine !

  10. Bel article, avec des infos fiables.

    @oleo : Etant donné le prix des pièces imprimées en 3D, le problème écologique ne se pose pas vraiment, on ne les jette pas. D’autant plus que ce sont des thermoplastiques (pour la technologie FDM) et donc c’est parfaitement recyclable si l’envie te prend te jeter tes pièces à 66€ HT le kilo.

  11. L’impression 3D est déjà bien développée dans les milieux intéressés.
    Les industriels font déjà des prototype via cet outil, on entre dans la phase démocratisation avec une ouverture de plus en plus grande au public et avec des modèles abordable prés à l’emploie. (fini le temps ou pour avoir une imprimante 3d pas tros cher (relativement au prix de l’époque) il fallait l’acheter en kit et la monter soit même avec pas mal de connaissances).

    Pour le coté écolo, le plastique n’est pas le seul matériaux disponible et à la vitesse à laquelle cela évolue on pourra imprimer avec tout et n’importe quoi lorsque la technologie sera mature.
    Aujourd’hui avoir une imprimante 3d pour un particulier lambda cela sert à rien. Il y a des niches dès qu’on fait du modélisme, de la robotique, …
    C’est clairement l’outil de production du future car il permet d’obtenir des formes impossible avec des moyens traditionnels et avec un gain de temps. D’ailleurs les temps d’impression sont très bon, en rapport avec ceux d’il y a ne serait-ce que 2 ou 3 ans auparavant.

    Hâte d’être dans 10 ou 15 ans, quand on aura dès outils totalement démocratisé car fonctionnel avec des catalogues de produit imprimable énorme.

    Et hâte de voir les batailles sur les brevets, et l’évolution de la vente de vaisselles et autres petit mobilier (pourquoi acheter des assiettes et autre si je peux les imprimer chez moi, avec en plus le même design).

  12. @Crambers : un jour, certainement.

    2000 euros, c’est encore au dessus de mes moyens, mais je pense que d’ici quelques années, on pourra en trouver dans le 500 euros et là, je vais probablement m’y mettre.

  13. Lire dans le journal du geek un article disant que l’impression 3d ne sert a rien chez monsieur tout le monde.. hum..
    J’en vends des imprimantes en kit , a monsieur tout le monde justement et je peux vous dire qu’une fois qu’on a VU et TOUCHé , les idées viennent toutes seules , et l’envie aussi.

    Je rêve de journalistes / écrivains de blog qui arrêteraient de penser pour les gens et leur disent quoi faire ou non ( ca c’est pas pour vous! ) . Faites le tests , vous seriez surpris de la réactivité de “monsieur tout le monde” , justement ! C’est vraiment un manque de respect évident.

  14. Ce qui me fascine dans l’impression 3D c’est quelle peut s’appliquer dans n’importe quel domaine d’activité ! Dernièrement dans le magazine Information Entreprise du mois de Juillet j’ai vu que l’impression 3D s’utilisait dans la communication et le marketing. Une agence s’est d’ailleurs spécialisé dans la fabrication d’objet de communication par impression 3D, leur site est pas mal : http://www.designobjet3d.fr/ !
    Bientôt tout se fera par impression 3D !

Les commentaires sont fermés.

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