Parents disparus, origines louches, vengeance ou noblesse de cœur, avouez que les motivations des super-héros sont parfois aussi peu crédibles que leurs tenues moulantes. Dans The Green Hornet, Brit Reid et Kato décident de se grimer autant par immaturité que par esprit de rébellion. Le premier n’a aucune estime de lui suite aux réprimandes répétés de son père, le second un talent pour les arts martiaux et la conception de gadgets sophistiqués sous-employé. Tous deux en veulent à mort à la figure paternelle ou patronale de feu James Reid, patron du journal le Daily Sentinel. Pas de grande responsabilité, pas d’amour inconditionnel pour l’humanité, voilà pour les grands sentiments. Après une première sortie désastreuse qui se solde par un acte de vandalisme et les balbutiements d’un sauvetage héroïque, ils vont perdre plusieurs jours de leur vie à se composer tenues et gadgets, avec pour but ultime leur première patrouille qu’ils espèrent grisante. Dix minutes de kif intense et c’est la déception : mais que font les vrais super héros ?
//Un Duo Dynamique
Et c’est quand on entre dans le vif du sujet que Gondry dynamite les codes ancrés dans la culture comics. Tout d’abord, la tenue. Alors que tous les « vrais » moulent leur plastiques avantageuses dans du latex, nos deux compères craignent le ridicule. En reprenant les tenues classique de la série télé qui avait révélé Bruce Lee (elle-même remake d’un feuilleton radio), The Green Hornet modernise bien paradoxalement l’image du héros. Des vêtements ancrés dans une réalité sociale : un homme d’affaire et son chauffeur, deux simples loups sur le visage… Leur identité repose pourtant bel et bien sur ce premier choix vestimentaire : ils ne sont pas des personnages de BD mais deux jeunes hommes frustrés qui courent après une reconnaissance que leur refuse la société dans laquelle ils vivent. Ensuite, la question de l’homosexualité. Qui ne s’est jamais demandé ce que pouvaient bien faire Batman et Robin, la nuit dans cette sombre et humide Bat-cave ? L’image du duo d’hommes en collants, unis à la vie à la mort, oscille souvent entre franche amitié virile et une intimité parfois bien mystérieuse… Nos deux héros en ont clairement conscience, et ils en parlent beaucoup, s’insultent pour mieux se définir sexuellement, des sous-entendus inquiets de Kato jusqu’à la conclusion exaspérée d’une héroïne qui leur conseille de se faire des bisous, entre eux ! Cameron Diaz incarne d’ailleurs la fille de l’histoire avec beaucoup de second degrés en campant une secrétaire plus toute jeune mais encore sexy qui a oublié d’être bête. Et devient le cerveau de cette histoire sans même s’en rendre compte.
//Dans la pratique…
Côté action, l’ancien réalisateur de clips (il a travaillé pour Bjork, les Daft Punk), ne manque pas de rythme, ni de références (Kato hurle « Shoryuken” lors d’une dispute qui dégénère). L’homme qui avait inventé le bullet time pour une pub Smirnoff (repris par les frères Wachowski pour Matrix) joue ici avec le temps. En effet lorsque le cœur de Kato s’emballe, le temps ralenti et l’espace se dédouble tout autours, lui permettant de se tirer des situations les plus explosives. L’effet visuel est saisissant, les personnages à l’écran évoluent à des vitesses différentes et les éléments dangereux repérés par le héros clignotent en rouge. Cette explication visuelle et assez poétique de ses capacités surhumaines s’insère étonnamment bien dans un film de commande à gros budget. Car si elle est demeure discrète, la patte de Gondry amateur de trouvailles à l’esthétique vintage y est bien décelable. Qu’il s’agisse des quelques moments très clipés visuellement (la visite du garage en accéléré, le découpage en cases de la rumeur qui se repend, etc.) ou une attention extrême portée à des petits détails, comme le « plop ! » naïf et dramatique qui se fait entendre lorsque papa Reid arrache la tête de la poupée de son fils. Kato et Brit, grands gosses rêveurs et finalement idéalistes ne brisent pas la tradition des héros de Gondry. Pas tout à fait les pieds sur terre, un peu paumés et sympathiques, ils vont tout de même exploser bien des voitures et tuer des méchants (un “honnêteté” appréciable compte tenu du genre) dans la plus grande tradition hollywoodienne. On n’avait plus autant ri et rêvé devant des justiciers masqués depuis longtemps.
–> Et hop ! le trailer :
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The Green Hornet sans Bruce ca le fait po
Ca a l’air top!
Je voulais le voir aujourd’hui sur Paris, mais c’est presqu’impossible de trouver une salle projectant ce film en 2D. Le manque d’alternatives proposé par les salles est déplorable, surtout pour ce film ou la critique juge la forme 3D dispensable.
Je n’aime pas la sensation des lunettes 3D et l’assombrissement de l’image résultant est désagréable. Refusant de payer le supplément lunettes pour un moindre confort, j’attendrais la sortie dvd ou sur ordinateur (relié à mon projecteur 🙂
La culture g(eek) rime t-elle avec sous-culture ? Après machete, scott pilgrim…. LE FRELON VERT !
Etant réalisé par Michel Gondry j’irai le voir mais je m’attends au pire…
Au vu de la BA,on a vraiment l’impression que c’est un film <> , type studio (en 3D qui plus est),qui a l’air à des années lumières des films de Gondry,qui semblent fait avec les moyens du bord (La science des rêves) mais qui ont quand même du charme.
“On n’avait plus autant ri et rêvé […]” et non pas “rit” 😉
Mon ami Philippe le voit ce soir et moi, c’est : demain matin !!!
je viens de revoir les épisodes avec Bruce Lee, suranné mais intemporel
retrouvais je cela dans le film…
Apparemment, le retour de la b.d est prévue dans la foulée, comme je viens de trouver dans l’article en lien. Est-ce que quelqu’un sait si et quand ca va sortir en France?
Je sors du ciné là… Il est juste à mourir de rire ! Je vous le conseille donc ! 😉
J’ai vue le film hier soir, et franchement c’est un pur plaisir, on rigole bien, on s’ennuie pas, et l’action est bien mené!!! Par ci par là y a la touche Gondry, les acteurs sont excellents, je le recommande à tout le monde qu’on soit fan ou non de “super héros”. Par contre la 3D ne sert pas à grand chose et limite elle gène par moment, si vous pouvez le voir en 2D ça sera sans doute mieux si non allez y quand même!
Pia je te trouve très charmante <3
J’ai adoré !! 😀
par contre la 3D n’apporte strictement rien au film 🙁
à voir, même pour les cinéphiles fermé d’esprit qui resteront sur la version Bruce Lee, je pense qu’il peux être pas mal 😀
Pia, tu m’as convaincu. J’espère trouver une salle le projetant en 2D, c’est pas gagné.
Je sors à l’instant du cinéma où j’ai vu ce film, verdict : c’est un film assez drôle.
Je veux bien le concept hyper actif, mais là l’histoire est creuse, ridicule, pas a la hauteur des comics. Le GH ne se sent même pas investie d’une mission, c’est que de la dérision. Où sont les scénaristes? :/